I PIERRE

La Première ÉPÎTRE de PIERRE

Étude N°1

Une Introduction: 1Pierre 1:1

« Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée… » 1  Pierre 4:1

Parmi les épîtres du Nouveau Testament qui influencèrent le plus la vie de Martin Luther (1483-1546), le réformateur allemand, nous pouvons citer l’évangile de Jean, l’épître aux Romains et cette première lettre de Pierre. Pour lui, ces 3 livres sont « le véritable noyau et la moelle de tous les autres livres. » Parlant de 1 Pierre, il dira que c’est une: « épée entre les mains d’un géant.» Une raison de plus pour nous intéresser ici à cette 1ère lettre de Pierre.

«Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois: M’aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit: Suis-moi » (Jean 21:15-19).

« Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères » (Luc 22:32).

Pierre écrit cette lettre, preuve de sa pleine restauration (après son triple reniement) mais aussi pour répondre à l’appel et à l’ordre du Seigneur Jésus-Christ à son égard: «Pais mes brebis» et «affermis tes frères.» Il nous parle avec un cœur de sous-berger, Jésus étant le Seul Bon, Grand et Souverain Berger. Il décrit sa lettre comme une brève exhortation, un encouragement au profit des brebis (c.-à-d.les chrétiens) et pour leur bien-être (1 Pi. 5:12). C’est le premier objectif visé, mais en 2ème considération, dans sa 2ème lettre, il dira qu’il leur écrit pour la 2ème fois afin d’éveiller leur saine intelligence (la nôtre aussi) et servir d’aide-mémoire (2 Pi. 3:1). Un rappel! Combien sommes-nous oublieux! Et comme de bons soldats, il convient de nous rappeler les ordres. Ce n’est pas pour rien que même la Sainte-Cène (ou Table du Seigneur) nous a été donnée afin que nous nous souvenions de ce que le Seigneur Jésus a fait pour nous au travers de sa mort, et cela jusqu’à ce qu’il vienne. Se souvenir nous aide à bien ceindre les reins de notre entendement. La Bible nous a été donnée pour nous épargner d’être atteint d’amnésie.

I. LA LETTRE: Classée parmi les épîtres dites générales ou catholiques qui veut dire:universel (Hébreux à Jude). Une lettre pour tous, en tout temps et en tout lieu. 105 versets, une quarantaine de citations ou allusions à l’Ancien Testament, cette lettre respire une très grande dignité apostolique, une lettre spirituelle et biblique par excellence. Plusieurs fois, il y est fait mention des souffrances de Christ, tout au moins à 4 reprises (1:6-7; 3:13-17; 4:1, 12-19; 5:9) et au moins quatorze fois, il est question des souffrances que va expérimenter le peuple de Dieu. Les souffrances de Christ nous dit-on, seraient suivies d’une très grande gloire: de la Croix à la Couronne!

La 1ère lettre de Pierre est aussi reconnue comme celle de l’espérance, et plus que cela: d’une espérance vivante (à la différence de la vanité et des incertitudes de ce monde qui passe). Rappelons juste de passage qu’il est dit que si Paul est l’apôtre de la foi et des païens, l’apôtre Jean celui du monde en général et de l’amour en particulier; Pierre est l’apôtre des Juifs et de l’espérance. N’est-ce pas que ces trois choses demeurent: « La foi, l’amour et l’espérance mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour » (1 Cor. 13:13).

Le mot «précieux» revient sept (7) fois dans ces 2 lettres, une preuve de la grande valeur de ce qu’il écrit et de la grandeur incomparable de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
1. L’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (1:7); 2. rachetés de la manière vaine de vivre… par le sang précieux de Christ (1:19); 3. Lui (le Seigneur), pierre vivante… et précieuse devant Dieu (2:4); 4. Christ, pierre angulaire, choisie, précieuse (2:6); 5. La pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu (3:4); 6. Reçu en partage une foi du même prix (2 Pi. 1:1); 7. Les plus grandes et les plus précieuses promesses (2 Pi. 1:4).

Écrite vers les années 60-64 Ap. J.C, et aussi vers la fin de la vie de l’apôtre alors qu’il séjournait à Babylone (nom d’emprunt et figuratif pour désigner Rome ou peut-être littéralement, la célèbre ville qui se trouvait au bord de l’Euphrate – je vous épargne les détails du débat à ce sujet) (1Pie. 5:13). Pierre avait comme secrétaire ou scribe et comme facteur Silvain (autre nom de Silas), un compagnon fidèle de Paul (1 Pi: 5:12). N’est-ce pas là aussi une preuve qu’il n’y a aucune contradiction ou divergences d’opinions entre Paul et Pierre? N’opposons pas les écrivains de la Bible, ils se complètent.

II. L’ECRIVAIN: Une brève entrée en scène, une simple notification: PIERRE (mentionné 191 fois dont 162 comme Pierre ou Simon Pierre, 23 fois comme Simon et 6 comme Céphas). C’était la coutume épistolaire Greco-romaine de l’époque. Un peu plus tard, au chapitre 5:1, il se décrit comme ancien parmi les anciens. Son nom Pierre est la forme Grecque équivalente à la forme araméenne de “ Céphas”, nom de son enfance. Pierre étant celui de sa nouvelle enfance. En le nommant ainsi (Mt. 16:18; Marc 3:16; Jn 1:42), Jésus inaugurait un nouveau nom mais aussi une nouvelle ère pour Pierre: Mr Instable deviendra Stable. Pierre n’était pas un érudit –  Actes 4:13 (ce qui était le cas de la plupart des 1ers disciples) – de la trempe ou de l’érudition de Paul, mais cela n’en fait pas moins apôtre. Dieu équipe celui qu’il appelle et donne ce qu’il ordonne. Toutefois, cela ne doit en aucun cas être un alibi pour ne pas se cultiver, s’informer et se former. Pierre est certainement le plus connu des disciples de Christ: Impétueux, bouillant, présomptueux, intempestif, impulsif, enthousiaste et direct (excusez du peu!). L’on se souvient de lui pour plusieurs de ses dérives et prouesses, homme de hauts et de bas, entre autres:

  1. Originaire de la ville de Bethsaïda, il s’installa entre-temps à Capernaüm (ville de la consolation), qui devint le Q.G de la mission du Seigneur Jésus-Christ.
  2. Pêcheur de profession, il avait pour frère André, qui fut le premier à rencontrer son frère Simon, et lui dit: « Nous avons trouvé le Messie » (Jean 1:40-41).
  3. Contrairement à ce qu’en disent certains, Pierre était marié (Marc 1:30-31; 1 Cor. 9:6).
  4. Un des principaux responsables de l’église primitive (Actes 10:18; 15:14; Gal. 1:18; 2:9; 2 Pierre 1:1).
  5. Connu pour ses confessions hardies (Luc 5:8; 22:33; Mt 16:16-17; Jn 6:68-69; Mc 14:3).
  6. Sa supposée défense de Jésus au moment de son arrestation (Luc 22:50).
  7. Ses reniements Luc 22:54-62. Réhabilité v61 et commissionné de nouveau (Jn 21:15-17; Actes 2).
  8. A lui, les clés du royaume ont été données, tout simplement, pour ouvrir les portes du royaume et prêché, en premier lieu, aux Juifs, Actes 2, aux Samaritains Actes 8 et aux Gentils (païens) Actes 10; 15:7. C’est la lecture à faire de ce que Jésus lui dit dans Mt 16:19.
  9. Après Actes 15 (durant la réunion de Jérusalem, en présence de Jacques et Paul), il n’est plus mentionné dans ce livre. Intéressant!
  10. Son nom apparait en premier dans toutes les listes des apôtres (Mt 10:2; Mc 3:16; Luc 6:14; Actes 1: 13) avec pour exception Gal. 2:9. Matthieu l’appelle même le «premier» (Mt 10:2). (Par contre, Judas Iscariot est toujours mentionné en dernier).
  11. A maintes occasions, et surtout aux moments cruciaux, il se retrouva porte-parole du groupe. (Mc 8, 29; Mt 18, 21; Lc 9, 5; 12, 41; Jn 6, 67-69), par la force des choses et par tempérament.
  12. Il fut celui qui confessa Jésus comme Messie et Dieu (Mt 16:16; Actes 2:37-41; 5:154:1-13).
  13. Avec Jean, ils coururent tous deux au tombeau vide et même s’il n’y arriva pas en premier (Jean courut plus vite que lui – peut-être étant plus jeune), il fut le premier à y entrer (Luc 24:12; Jn 20:6).
  14. Vite prêt à retourner à son ancien «job», après la tragédie de la mort de Christ. Autour d’un feu, il reniera Christ par 3 fois, et au tour d’un feu, Christ le réhabilitera (Jn 21:2-3, 9-11).
  15. Pierre marcha sur les eaux à l’invitation du Seigneur pour vite s’enfoncer Mt 14:28-31. La prochaine fois, ce serait à la nage (Jn 21:7).
  16. Prédicateur hardi au jour de la Pentecôte, prédication au cours de laquelle, 3000 personnes vinrent à la foi et furent baptisées (Actes 2); opérant le 1er miracle de l’église (Actes 3:6-12); discernant le 1er péché dans l’église (la dissimulation d’Ananias et Saphira) (Actes 5:2-11); démasquant l’hypocrisie et l’hérésie de Simon le Magicien (Actes 8:14-24), ayant donné naissance à ce qui est appelé de nos jours la simonie, trafic ou commerce des choses saintes. Rien de nouveau sous le soleil.
  17. Son ombre opère des miracles (Actes 5:15); Pierre fut le premier après Jésus à ressusciter un mort (Actes 9:40).
  18. Envoyé instruire Corneille au sujet de la foi en Jésus-Christ (Actes 10).
  19. Délivré de prison par un ange pendant que l’église priait sans cesse pour lui (Actes 12:1-17).
  20. Paul est venu spécifiquement à Jérusalem pour rencontrer Pierre pendant 15 jours au début de son ministère (Gal. 1:18) et a été mandaté par Pierre, Jacques et Jean (Gal. 2:9) à prêcher l’évangile aux païens et à venir en aide aux démunis.
  21. Parmi les 3 privilégiés à avoir vu l’événement extraordinaire de la transfiguration (Mt 17; Luc 9).
  22. Confirme la pertinence et la crédibilité des écrits de Paul (2 Pie 3:15-16). Il n’y a pas de désaccord entre ces deux hommes.
  23. Le fait qu’il soit apôtre lui donne la stature et la posture nécessaire à se retrouver comme écrivain inspiré dont 2 lettres seront à jamais incluses dans le Canon des 66 seuls livres inspirés de la Bible.
  24. Selon plusieurs traditions, Pierre fut crucifié la tête en bas, se voyant disait-il indigne de mourir de la même manière que son Maître. Son martyr eut lieu vers 64-68 sous l’empereur Néron.

III. L’EXPLICATION:

  • Apôtre: Pierre, apôtre (pas l’apôtre ou chef, patron ou prince des apôtres). La nuance est lourde de sens et de conséquences. Tout simplement apôtre. Contrairement à Paul (Gal 1:1; Rom 1:1), son apostolat n’a jamais été contesté. Il ne le défend pas car accepté et reconnu de tous comme tel. Alors, qu’est-ce qu’un apôtre? En existe t-il de nos jours? Quelle explication donnée?

A. Généralement parlant: un apôtre est un émissaire, un envoyé, un ambassadeur. Ainsi prit, chaque chrétien (ne) est un apôtre (2 Cor. 1:1; 5:20; 8:23; Phil. 2:25). Le mot « apôtre » revient au moins dix (10) fois dans les évangiles (beaucoup plus en y adjoignant les autres dérivés), au moins une trentaine de fois dans les épîtres Pauliniennes, dont cinq (5) dans les pastorales et huit (8) fois dans le reste du N.T. Dans 2Cor. 8:23, plusieurs sont désignés comme envoyés, mot synonyme d’apôtres: Epaphrodite (Phil. 2:25); Barnabas (Actes 14:4,14), Jacques (demi-frère du Seigneur Gal. 1:19; 1 Cor. 15:7) et Silas (1 Thess. 2:7). Il y a aussi des hommes de grande importance dans l’église primitive tels que Timothée ou Apollos, mais qui n’ont jamais été qualifiés d’apôtres.

B. Strictement parlant: Pour éviter toute confusion, « apôtre » désigne la plupart du temps – à quelques exceptions près – les douze et Paul. Alors, mieux vaut ne jamais attribuer ou appeler qui que ce soit, de nos jours, par ce titre ou cet office. Il se réfère exclusivement aux douze (12), dont Paul et non Matthias comme douzième, remplaçant légitime et spirituel de Judas. D’ailleurs, une fois sélectionné par Christ, l’on est apôtre à vie, n’importe où et n’importe quand. Suivez bien! Voici un florilège de raisons à faire réfléchir tous ceux qui s’aventurent et s’entêtent à vouloir qu’il y ait de nos jours des apôtres de même calibre que ceux du N.T. :

  1. L’apostolat, c’est avant tout un office, un titre, une nomination directe par le Seigneur et non par un décret issu d’une hiérarchie autre ou d’un séminaire, conférence ou symposium aussi grandiose que soit-il. « Il en choisit douze, auxquels il donna le nom d’apôtres… » (Luc 6:12-13).
  2. Hommes triés sur le volet, choisis et envoyés par le Seigneur (Jn 6:70; 13:18; 15:16). Ils ne se sont pas imposés et au moment du choix, ils n’avaient encore accompli aucun acte extraordinaire, implanté aucune église et n’avaient conduit personne au Seigneur. Aucune lettre de créances, rien de quoi se prévaloir. Jésus le leur dira d’ailleurs (Jn 15:15-16. Luc 9:1-6;  Actes 9:13-15; 2 Cor. 1:1; 8:23; Gal. 1:1, 6; Col. 1:1).
  3. Dans Actes 1, il n’est question que d’une seule personne pour faire 12. Pas question de pléthore ou d’étoffer le nombre. Et même-là, vous verrez bien que le choix et les personnes répondant aux critères requis étaient bien limitées. Ils n’en trouvèrent que deux, et des deux, il n’en fallait qu’un. C’est ainsi que leur choix se portera sur Matthias en remplacement de Judas.
  4. A la mort de l’apôtre Jacques (Acts 12:12), preuve qu’il n’y avait pas de succession apostolique, personne ne le remplaça. Comme quoi, il n’y avait que les Douze (12). Sinon comment comprendre que dans le monde à venir, il y aura 12 apôtres, 12 trônes, 12 fondations, 12 portes, etc. Mt. 19:28; Apo. 18:20; 21:14 .
  5. Dans Gal.1:1, 10-11, 15; 2:6-9, Paul nous dit qu’à la différence de tous ceux qui clament être des apôtres (il y en  avait aussi de son temps), et même (sous-entendu) contrairement à Matthias, il est « apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père… » Autrement dit, Matthias était le choix des hommes et n’est jamais présenté, ni comme choix de Christ, ni de Dieu le Père. Un silence de mort est fait sur sa personne. Après tout, là où le texte sacré fait silence d’or, que l’homme se taise aussi (Actes 1:26; Pro. 16:1).
  6. Pour faire partie du lot restreint des apôtres d’antan, il fallait être, en accord avec Actes 1:21-22:
  • Parmi ceux qui nous ont accompagnés: Ministère initial ou dès le départ.
  • Tout le temps que le Seigneur a vécu avec nous: Par expérience et non par ouï dire ou par personne interposée.
  • Depuis le baptême de Jean: Témoignage baptismal et point de départ.
  • Jusqu’au jour où il a été enlevé du milieu de nous: Ascension du Seigneur (Actes 1:9-11).
  • Il y en ait un qui nous soit associé: Travail d’équipe.
  • Comme témoin de sa résurrection (Actes 1:21).

7. Des signes, des miracles, des prodiges d’authentification accompagnaient leur ministère (Actes 5:5-16, 16:18, 28:8-9; Rom. 15:19; 1 Cor. 9:2; 2 Cor. 3:2-3; 12:12). Mc 16 (cité à tort et à travers) s’adressent exclusivement aux apôtres et à leurs proches collaborateurs que nous appellerons ici: « bande ou équipe apostolique. »  Pour preuve, eux seuls furent choisis comme écrivains des livres du N.T. Aucun du groupe de départ n’a saisi des serpents ou bu un breuvage mortel. Une vipère s’est attachée à la main de Paul, mais il ne lui arriva aucun mal (Actes 28:3-6). Aucun exemple de breuvage mortel ou de scorpions. Contrairement aux apôtres de nos jours, ceux du Nouveau Testament avaient le pouvoir exclusif aussi de ressusciter les morts. A la mort de Tabitha (Dorcas), Actes 9:39-42, il y avait des croyants (des saints v41) dans le ville de Joppé, mais ceux-ci ayant appris que Pierre (parce qu’il est apôtre) était à Lydde, envoyèrent deux hommes vers lui pour le prier de venir chez eux sans tarder. C’était la grande tristesse et une fois sur les lieux, Pierre pria et dit: « Tabitha, lève-toi! » Elle ouvra les yeux et s’assit. Malgré qu’il y avait des disciples (v36) et des saints (autre nom pour disciples), seul Pierre reçut du Seigneur et par sa grâce la capacité de la ressusciter. Un signe authentifiant qu’il était apôtre de Christ. Un autre exemple aussi révélateur se trouve dans Actes 20:7-12. Paul ressuscite Euthycus tombé du troisième étage. Là aussi, il y avait d’autres disciples, mais seul Paul avait la latitude de le ressusciter. Et aux Corinthiens qui doutaient de son apostolat, Paul leur rappellera que les preuves de son apostolat ont éclaté au milieu d’eux par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles (2 Cor. 12:12). Au-delà de l’extraordinaire, je me dis que les apôtres de nos jours sont bien loin d’être patients, or la patience fait partie du fruit de l’Esprit et des vertus chrétiennes (Gal. 5:22-23; 2 Pi. 1:5-8). De cette bande apostolique qui a accompli aussi des miracles, on peut citer Étienne (Actes 6:8) et Philippe (Actes 8:5-8).

8. Un discernement assez poussé et une autorité leur permettant de lire les pensées et de déceler les péchés des uns et des autres (Actes 5; 8, 1 Cor.5; 3 Jn 9). Nous pouvons, comme enfants de Dieu, discerner certaines choses, mais rien de comparable avec les capacités des apôtres. Les apôtres avaient une autorité qui leur permettaient de dire que celui qui rejette les préceptes qu’ils enseignent, ne rejette pas un homme, mais Dieu. De nos jours, ni les devins, ni les charlatans, pas même Satan n’est en mesure de lire vos pensées. Le miroir de reflet et de détection, c’est la Bible. C’est le miroir parfait qui libère (Jacques 1:25). La Bible juge les sentiments et les pensées du cœur (Hé. 4:12). Ne nous plaçons pas au-dessus de la Bible. Laissons-la nous juger plutôt que de la juger. Les hommes cherchent à contredire la Bible parce qu’elle les contrarie.

9. Témoins de la résurrection. Corollaire! Pour pouvoir témoigner de sa résurrection, il faut en avoir été témoin (Luc 24:46-48; Actes 1:8, 22; 4:33; 1 Cor. 15:8.) Lisez les différents sermons du livre des Actes, vous y verrez combien la résurrection de Christ y est prédominante. Et même-là, il ne suffisait pas d’avoir vu le Christ ressuscité pour clamer être apôtre. Cinq cent l’ont vu nous dit-on dans 1 Cor. 15:1-8.

10. Les apôtres conduisaient l’église primitive. C’était des sages et spirituels architectes (1 Cor. 3:10; 1 Thess. 2:13; 4:8; 2 Thess. 3:6, 14; 2 Pi. 3:15-16). Les apôtres et les prophètes ont posé le fondement, les doctrines Ep. 2:20; Actes 2:42. Christ est la pierre angulaire. La fondation est le point de départ d’un édifice. Une fois le premier ou deuxième ou troisième étage construit, en pose-t-on une nouvelle à chaque étage ou à chaque étape. NON! Posée une fois pour toutes et jamais renouvelée. Si à chaque fois, il y a une nouvelle fondation,  alors, ayons aussi une nouvelle pierre angulaire, ayons à chaque fois un nouveau Jésus. Combien de Jésus avons-nous? Un seul. Le Roi des rois, Seigneur des seigneurs! De même, nous n’avons que les 12 apôtres car un fondement ne se renouvelle pas. C’est la raison pour laquelle avant de sauter sur Ep. 4:11, « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs pour le perfectionnement des saints…», il faudrait au préalable avoir lu Ep. 2:20. De passage, notons que le titre d’évangéliste n’est attribué dans le N.T qu’à Philippe seul. Plus tard, Paul dira à Timothée (prototype du pasteur) de faire l’œuvre d’une évangéliste, comme quoi tout pasteur, vraiment appelé à cela, est un évangéliste, et un pasteur qui n’évangélise pas ferait mieux de se trouver un autre don ou une autre vocation.

11. Les apôtres avaient une influence et un domaine d’intervention qui va au-delà de l’église locale. Ils étaient « inter-ecclésiaux », pas par usurpation ou présomption mais par onction (Actes 26:16-18; 2Tim. 4:7-8).

12. 1 Cor. 15:7-9. De manière très claire, Paul dit qu’il est le dernier et le moindre des 12. Ne lisons pas le texte avec des lunettes en bois. Paul énumère une certain nombre d’apparitions de Christ à ses disciples et au verset 8, il dit: «Après eux tous, il m’est aussi apparu comme à l’avorton; car je suis le moindre des apôtres…» Comme les autres apôtres officiels, son appel, sa nomination lui vient du Seigneur Jésus-Christ. Il l’a personnellement rencontré sur le chemin de Damas, il a été instruit par lui dans le désert d’Arabie (au moins pour 3 ans), et  fut ravi jusqu’au troisième ciel pour entendre des paroles ineffables, qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. De nos jours, les soi-disant apôtres, dès qu’ils ont le moindre cauchemar, veulent en faire un scoop à publier sur tous les toits. Toujours à la quête de sensations fortes, du « bluff » et du nouveau pour impressionner. Ce n’est rien d’autre que de la tartufferie et de la manipulation. Après Paul, nous n’avons aucune apparition inspirée, authentique et officielle du Seigneur Jésus-Christ à qui que ce soit pour en faire un apôtre. Ne confondons pas vision et hallucination. En conséquence, il n’y a pas d’apôtre aujourd’hui.

13. Les apôtres n’ont jamais légué leur office. Cela va s’en dire qu’il n’y a pas de succession apostolique. Pour preuve, dans l’histoire de l’église, les «successeurs» potentiels ont plutôt reçu l’appellation de: «pères apostoliques», «pères de l’église» ou plus tard, «réformateurs», et jamais apôtres. N’est-ce pas révélateur! Les offices de l’église de nos jours sont: pasteurs-anciens-enseignants et diacres. Actes 20:28; Apo. 2-3 (voir aussi les épîtres pastorales). Le terme d’apôtre sera évité et on parlera de missionnaires, envoyés sous la direction du Saint-Esprit par l’église locale et non par une organisation ecclésiale.

14. Appelés à souffrir et même à mourir pour Christ. Ce que beaucoup d’apôtre de nos jours fuient préférant l’aisance des grandes audiences, s’accommodant aux gratins de ce monde pour se faire un nom sous le soleil, avec tout un chapelet de titres, bardés de diplômes qui ne sauraient tenir sur les deux faces d’une carte de visite (Col. 1:24; 2 Cor. 4:7-15; 11:23-33). Paul a eu parfaitement raison de dire: « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons… » (2 Cor. 3:5).

15. Même s’ils furent les premiers à être établis avec une grande autorité (1 Cor. 12:28; 14:37; 5:3-5; Actes 4:32-37; 8:14ss.; 2 Cor. 10:8), Dieu leur demandera beaucoup (1 Cor. 4:9-12; 9:22-23).

S’il n’y a pas d’apôtres, et je pense que le doute n’est plus permis, alors, qu’avons-nous aujourd’hui? 2 Cor. 11:13-15; «tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas…» Apo. 2:2. D’où les exhortations des apôtres Pierre, Jean et Paul dans 2 Pi. 2; 1 Cor. 16:13; 1 Jn 4:1. Jude aussi nous interpelle dans le même sens.

C. Dans un sens encore plus restreint, et pour vous confondre davantage (:), Jésus est l’APÔTRE « Considérez l’apôtre… » Hé. 3:1. (Peut-être c’est pourquoi l’auteur de l’épître aux Hébreux ne se présente pas et ne s’arroge aucun crédit personnel ayant reconnu que Christ seul est l’apôtre. Le seul envoyé, médiateur, souverain sacrificateur et ambassadeur entre Dieu et les hommes). Le titre de serviteur ou tout simplement frères et sœurs doit largement nous suffire.

IV. Finalement, apôtre de Jésus-Christ: Pierre est son nom; apôtre c’est son appel, sa vocation et Jésus-Christ, son Seigneur, son Maître. Celui-là même qui l’a envoyé en mission et qui l’a établi (Jn 21:15).
– Jésus (c’est son nom d’homme et d’humiliation): Dieu Sauve!
– Christ (son titre d’exalté): Le Choisi, l’Oint.
En Jésus-Christ, nous avons le Dieu qui sauve. Venu du ciel expressément pour sauver son peuple de ses péchés. Il est le Dieu qui SAUVE, il est le Dieu SPÉCIAL.

Pierre peut en effet dire qu’il n’est plus le même. Jésus l’a transformé et il a bien appris ses leçons. Il a appris à se soumettre (1Pi. 2:13-14); à s’humilier (1Pie. 5:5-6); à souffrir (1Pi. 3:14-15); à veiller au grain (1 Pi. 5:8); etc.. Qu’en est-il de toi et de moi? « Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu » (1 Cor. 6:19-20). A notre tour et dans notre cas, nous sommes ses témoins, ses ambassadeurs afin que ce monde puisse connaître aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu. C’est le plus grand honneur. Ne nous cachons pas derrière un titre (même celui de Pasteur). Ne nous voilons pas la face. Cherchons toujours des opportunités pour servir Christ étant toujours prêts, à nous défendre avec douceur et respect, devant quiconque nous demande raison de l’espérance qui est en nous… Même en écoutant un message, le chrétien n’est jamais un spectateur passif et dissipé mais actif. Un jour, nous verrons le Seigneur face à face, nous l’aimons sans l’avoir vu… nous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse. A présent, nous marchons par la foi et non par la vue car, à notre tour, au moyen du salut, Christ nous a ressuscité d’entre les morts. Sauvés, Séparés, Sanctifiés pour SERVIR. Alors, servons le Seigneur!  Lui seul le mérite.

Chrétiens, témoins de Christ!
Ah! Témoins de Christ.
Amis, l’heure a sonné,
L’heure a sonné;
Pour l’évangile,
De notre Dieu.