La 1ère ÉPÎTRE DE PIERRE
Étude N°4
Texte: 1:6-9
« L’épreuve de votre foi… »
« Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous. Et, comme nous avons le même esprit de foi qui est exprimé dans cette parole de l’Écriture: J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé! nous aussi nous croyons, et c’est pour cela que nous parlons, sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître avec vous en sa présence. Car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d’un plus grand nombre. C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles » (2 Cor. 4:7-17).
« Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses, sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice; au milieu de la gloire et de l’ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques; comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs; comme n’ayant rien, et nous possédons toutes choses » (2 Cor. 6:4-10)
Comme enfants de Dieu, nous avons toutes les raisons de bénir Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Bénissons-le pour:
- Son abondante miséricorde,
- La résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts,
- Le salut et l’assurance du salut
- La régénération ou le miracle de la nouvelle naissance
- La vie éternelle
- L’espérance vivante
- L’héritage incorruptible
- La puissance de Dieu
- La réalité du retour de Christ
- La glorification certaine du chrétien
A la différence de ce monde qui passe, notre héritage est garanti et réservé dans les cieux. Parallèlement, nous sommes gardés par la puissance de Dieu, par la foi pour le salut final, à savoir au retour de Christ, où nous serons revêtus de corps nouveaux pour habiter une nouvelle terre avec de nouveaux cieux. Extraordinaire! Exaltons notre Dieu! C’est ce qui fait notre joie dit Pierre (v.6).
Pourtant nous dit-il, reposons les pieds sur terre. La joie n’est pas juste un bouton sur lequel on appuie, et « paf! », voici la joie qui jaillit et sourit à belles dents. On ne la fabrique pas. Point de paix pour le méchant, pas de joie sans Christ et sans la plénitude du Saint-Esprit (Gal. 5:22). Ayant en vue notre vie future, faisons face avant d’être auprès du Seigneur à la réalité de la vie présente.
Bien de fois, il est plus facile de mourir pour le Seigneur que de vivre pour lui. Car il nous été fait la grâce, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui (Phil. 1:29-30). D’ailleurs la réalité de cette souffrance est un thème récurrent dans cette lettre (1 Pet. 1:11; 2:19; 3:14; 4:12, 14, 16, etc.). En hommes et femmes avertis, rendons grâce au Seigneur, car tout concoure au bien de ceux qu’il aime (Rom. 8:28; Jn 16:33; Actes 14:22; 2 Tim. 3:12). Pierre appelle cela « l’épreuve de votre foi ».
La souffrance fait partie de notre lot quotidien, pourtant ce mystère est aussi notre ministère. Il fait partie des moyens de croissance que le Seigneur utilise pour notre bien, pour sa gloire, pas forcément parce que nous avons commis un sacrilège, mais Dieu l’a ainsi voulu. En réalité, on ne peut se fier à une foi qui n’est jamais éprouvée, ébranlée. N’importe quel oiseau peut chanter lorsqu’il fait beau temps. C’est dans l’épreuve, qu’on démontre sur quoi l’on est assis, sur quoi l’on repose. La vraie foi tient compte des épreuves, elle s’y attend; elles ne la démontent pas en pièces, au contraire, elles la font briller aux éclats.
Que pouvons-nous apprendre de nos épreuves, souffrances et autres difficultés comme chrétiens? Voyons tout cela plus en profondeur. Les épreuves sont:
- 1. Universelles, inévitables et prévisibles: « … quoi que maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves… » (1 Pie. 1:6; Cf. Jacq. 1:2). Verser des larmes de douleur, de chagrin, de joie est commun à tous les peuples, à toutes les races et à tous les continents. La tristesse, la douleur, les peines font partie des conséquences de la Chute (Gen. 3:17-19; Job 5:7; 14:1-2). Bien de fois, joie et tristesse s’entremêlent dans la vie. Les épreuves sont à prévoir: « il le faut… », si telle est la volonté de Dieu (1 Pie. 3:17). Cela ne veut pas dire que nous allons les aimer ou les applaudir, ou faire la frimousse, loin de là! Il ne nous dit pas de faire bonne mine, ou de faire semblant pendant que rien ne va. Pourtant, comme nous le dit Jacques, ces épreuves auxquelles nous pouvons être exposés doivent être vues comme un sujet de joie complète. La foi nous permet de voir au-delà de la douleur. La foi anticipe.
- Soudaines: Comme des pirates qui tendent une embuscade. On ne cherche pas les problèmes, bien souvent, ils nous tombent dessus.
- Diverses v.6: Il y en a de toutes sortes, de tous les noms et de tous les maux. Lisez juste 2 Corinthiens 11, Hébreux 11 pour s’apercevoir que le fait d’être croyant ne nous exempt pas des difficultés. Ces hommes sont passés par diverses épreuves.
- Intenses, sévères et pesantes v.6: Jésus a éprouvé de la tristesse et des angoisses (Mt 26:37), triste jusqu’à la mort. Cela lui pesait. Toutefois, précisons que toutes nos épreuves sont tolérables. Dieu sait ce que nous pouvons porter (1 Cor. 10:13). Dieu donnera la grâce nécessaire (2 Cor. 12:8-9), dans l’épreuve et non hors de l’épreuve.
- Temporaires (pour un peu de temps dit Pierre) v.6: (Rom. 8:18, 28-29). C’est vrai que pour certains, leur épreuve semble durer toute une éternité ou toute leur vie terrestre, mais la vie n’est pas que dans cette vie, ayons l’éternité en vue. Par rapport à l’éternité, cette vie n’est que miettes, infiniment infime. « Pour un peu de temps », cela n’est rien par rapport à l’éternité (2 Cor. 4:17-18). Ne dit-on pas que le temps passe vite? En nous faisant passer par la fournaise, Dieu garde un œil sur l’horloge, et une main sur le thermostat. Il sait ce que nous pouvons encaisser. On connait bien l’histoire de Job, homme droit et juste. Nous savons que tout passe (v.24).
- Elles ont une finalité: Jésus-Christ, le Fils de Dieu, notre Seigneur et Sauveur a été rendu parfait par la souffrance (Héb. 2:10; 5:7-9). Avez-vous noté combien de fois Christ est mentionné dans ces quelques versets? Il en est le centre. Pierre nous tient le même discours que Jacques (Jacq. 1:2-5), que Paul (Rom. 5:2-3), que tout le reste de la Bible (Mt 5:11; Luc 6:22-23; Actes 5:41; Rom. 8:18; 2 Cor. 6:10; 7:4; 8:2; 1 Thess. 1:6; Héb 10:32-36; 12:5-11). Du côté de Dieu (et il doit en être ainsi du nôtre), tout est intentionnel, significatif et rien d’accidentel. Encore l’expression: « puisqu’il le faut… » nous indique qu’il y a un but à tout. Aucun gâchis de la part de Dieu. Nos déceptions sont transformées entre ses mains en réceptions (1 Thess. 3:1-4; Héb. 12:4-7). Ces épreuves révèleront si notre foi est réelle ou juste du faire valoir, de l’imitation. Pendant que Satan nous tente pour nous affaiblir, Dieu nous teste pour extraire le mieux de nous. Pendant que Satan nous brûle pour virer au noir, Dieu lui nous raffine. Il est le purificateur qui regarde au cœur (Jn 6:5-6; 2 Chron. 32:31; 1 Cor. 3:13; Jacq. 1:12). Nous savons tous que l’or est purifié par le feu, la comparaison est facile à voir (Es. 48:10). Ceux sont ces diverses épreuves qui illumineront aussi nos yeux sur les diverses armes de protection divine (Eph. 6:10-18). Non Dieu ne nous a pas oubliés (Es. 49:14-16). Toutes ces épreuves sont pour notre bien, et ont pour but de:
- Créer en nous un cœur humble: Deut. 8:2-3; Ps 139:23-24; 2 Cor. 12:7-10. « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable » (Jacq. 5:6).
- Nous amener à ne pas aimer le monde et à nous affectionner aux choses d’en haut: 1 Jn 2:15-17; Col. 3:1-3.
- Nous outiller ou équiper à servir et à aider d’autres personnes: 2 Cor.1:3-6. Celui qui est passé par une épreuve peut plus facilement conseiller et réconforter quelqu’un qui passe par une situation similaire.
- Nous châtier et nous ramener à la raison (1 Cor.11:30);
- Nous amener à genoux devant le Seigneur, dans la prière. Nous dépendons de lui et non des circonstances.
- Nous fortifier et développer en nous un caractère bien chrétien: Une occasion de démontrer notre constance, notre patience et courage (Rom. 5:3-5; Es. 48:10-11).
- Nous récompenser au moyen de la louange, la gloire et l’honneur (v.7). Devant Dieu, les saints anges confesseront les noms de tous ceux qui lui appartiennent (Apoc. 3:5, 21).
Tout est pour sa gloire. Au sortir de tout cela, nous serons plus que jamais capables de:
LOUER le Seigneur Jésus-Christ: La joie et les difficultés dans la Bible ne sont pas en contradiction (2 Cor. 4:8-10). Cela peut même nous sembler être un paradoxe, effectivement, s’en est un (v8); mais la Bible dit que l’on peut être joyeux même dans l’adversité. La vie chrétienne est une vie de paradoxes ambulants. Pierre aime manier ces paradoxes: il met en parallèle le fait d’exulter et celui d’être attristé (1:6); le fait de souffrir et celui d’être heureux (3:14; Cf. 4:13-16). Cela se voit dans la vie de Paul (2 Cor. 6:4-10), et lorsque nous passons par ces épreuves, c’est une indication que notre foi est réelle. Dieu aurait pu juste après le salut nous prendre auprès de lui, mais dans sa souveraineté, il nous garde afin de nous raffiner, de nous rendre conforme à l’image de son Fils. Dieu s’intéresse à nous, c’est pourquoi il nous fait passer par ces choses. Notez que Satan est absent de tout ce contexte. La place est entièrement faite à Dieu. Les épreuves:
- Confirment le degré d’amour que nous portons au Seigneur v.8: Pierre devait faire face au test (Jn 21:15-17), et il a réussi.
- Augmentent notre foi v.9: (Cf. 2 Cor. 5:7; Rom. 8:28-29). « La petite foi transportera ton âme au ciel, la grande apportera le ciel à ton âme. » C. Spurgeon.
- Démontrent la réalité de notre joie en Christ: (Jn 15:11). Cela ne veut en aucun cas dire que nous allions nous plaire dans l’épreuve, mais dans sa bonté et dans sa puissance, Dieu nous la rendra acceptable et nous permettra de regarder au-delà de nos personnes. On ne se réjouit pas des circonstances mais on se réjouit dans les circonstances, en gardant nos cœurs et nos pensées en Jésus-Christ (Phil. 4:6-7; Cf. 1 Pie 1:8). Paul a appris et compris la toute-suffisance de la grâce de Dieu, quelle que soit la douleur (2 Cor. 12:9). C’est par la foi en Christ, malgré l’épreuve, sachant qu’il ne fait rien au hasard, que nous sommes en mesure de nous réjouir. La certitude de son retour est le stimulant qui nous permet de nous réjouir d’une joie ineffable et glorieuse (v.8). Cette joie (qu’on ne peut exprimer par des mots) nous est accordée au présent, malgré que nous n’avions jamais vu le Christ en chair et en os. Heureux sommes-nous, nous dit-on, nous qui avions cru sans voir! (Jn 20:29).
Le plus grand fruit de la réalité de notre foi, c’est le salut de nos âmes v.9. Une certitude toute indiquée, car le salut de l’âme est plus important que le fait de gagner le monde entier. Au retour du Seigneur, notre foi deviendra physique, nous le verrons tel qu’il est (1 Jn 3:1-3). Là, nous en aurions fini avec toutes les lacunes, les manquements, les tares et le péché, à jamais oublié (Phil. 1:20-21; Apoc. 22:1-5).
Conclusion: Notre foi est précieuse, c’est ce que Pierre nous dit. Elle est infalsifiable. C’est elle qui nous donne accès aux trésors célestes. Paul a tout abandonné pour l’excellence de Christ (Phil. 3:7-8). L’or ne nous suivra pas au cimetière, il peut perdre de son coût et de sa valeur, il peut nous être volé. La foi qui vient de Dieu est impérissable (1 Cor. 11:18-19). Aujourd’hui l’épreuve, la rigueur, la vigueur, demain la victoire, la récompense. L’or nous donne accès aux choses terrestres, mais la foi nous adjuge les choses célestes. Dans les cieux, l’or est sans valeur, nous marcherons dessus (Apoc. 21:18, 21). La foi est la racine qui soutient et nourrit notre espérance vivante. Le triomphe de notre foi, c’est la joie ineffable et glorieuse. Cette joie dépend d’une personne et non d’une chose, aussi précieuse que soit-elle (Es. 61:10). La foi, la vraie se dit: « Dieu, je ne sais pas ce qui m’arrive, mais je sais que c’est pour mon bien. » La vraie question n’est pas de savoir si je dois passer par des épreuves ou pas, mais vais-je tenir et quelle serait ma réaction face à ce qui m’arrive? Ces épreuves sont diverses pour multiplier les opportunités d’affiner et de raffiner notre foi (v.6-7; Cf. 2 Pet. 2:9). Tenir ferme contre vents et marées, nous fait bénéficier des congratulations du Seigneur, de ses récompenses en paroles, en nature et en actions. « Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui… » (2 Tim. 2:11-12; Cf. Jn 17:24; Rom. 2:7, 10; 2 Thess. 1:5; 1 Pie. 4:12-13).
« En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n’a-t-elle pas produit en vous! Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire » (2 Cor. 7:10-11).