L’ÉPÎTRE DE PAUL AUX PHILIPPIENS
« A cœur ouvert avec l’apôtre Paul! »
Étude N° 2
Texte: 1:3-6
Comme dit, Paul se devait d’écrire à ses frères bien-aimés de l’église de Philippes. Rien qu’à y penser, Il jubile déjà. A vrai dire, il portait leur fardeau, et pouvait leur dire: « Car je n’ai personne ici qui partage mes sentiments, pour prendre sincèrement à cœur votre situation; tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts » (Phil. 2:20). Ils étaient loin de ses yeux, mais tout près de son cœur et de ses pensées. En effet, les Philippiens étaient tenaillés par une quadruple inquiétude, et Paul se devait de répondre à chacune d’elle, et leur faire part de grandes choses, de choses plus excellentes:
- Au sujet de leur propre personne: qu’adviendra t-il d’eux? Vont-ils et pourront-il tenir jusqu’au bout, jusqu’à la fin? Dès le v6, Paul met les choses au point pour ce qui est de la permanence du salut. Comme quoi, Dieu a préparé une ferme fondation pour notre salut (2 Tim.2:19; 1 Pie 1:3-4). Dieu n’arrête pas en chemin ce qu’il a commencé.
- Qu’en est-il de Paul? Que va t-il devenir? Va t-il être condamné ou relâché ? Le perdront-ils à jamais ? Et en ce qui concerne sa personne, Paul leur répond au chapitre 1:12-30.
- – Que devient Épaphrodite, leur envoyé auprès de Paul? Paul les réconforte par le fait que celui-ci, bien qu’ayant été au seul de la mort, Dieu a eu pitié de lui, il est vivant, et ira bientôt vers eux (2:25-30).
- L’Évangile (mentionné 6x au chap. 1) est-il aussi puissant qu’on le prétend? Aucun doute, l’évangile est puissant, il progresse (1:12-14). L’emprisonnement de Paul n’a donc pas été un frein à ce progrès, au contraire, celui-ci continue de faire son petit bonhomme de chemin, et même de plus belle. Pour preuves, même au prétoire, parmi les membres de la garde prétorienne, on sait le pourquoi des chaînes de Paul (1:13); des frères qui autrefois étaient timides, sont à présent plus zélés et voici que même aux confins du palais, il y avait des chrétiens (4:22). L’Évangile progresse parce que les croyants en Christ à Rome sont plus hardis, peut-être pas toujours pour de bons motifs (1:15-18), mais Paul en homme sage se réjouit de tout cela, sans toutefois encourager ces mobiles inavoués et charnels.
A présent, regardons de près ces quelques versets 1:3-6. Qu’est-ce qui nous frappe le plus dans cette poignée de versets?
1. Rien que de bons souvenirs: « Je rends grâces à mon Dieu de tout le souvenir que je garde de vous… » (v3). On ne peut parler de Paul ou lire ses écrits sans être impressionner par ses multiples actions de grâce. C’est une caractéristique de sa personne. Là, il se rappelle de Lydie, de la demoiselle possédée, du geôlier, il se rappelle d’Évodie, de Syntiche, de Clément, bref il garde de bons souvenirs, des souvenirs bénis de chaque personne, et ne peut s’empêcher de louer Dieu. Le temps, les circonstances n’ont pas eu raison de sa détermination et de son enthousiasme. Certainement que l’attitude de Paul interpelle chacun de nous. De quoi nous souvenons-nous? Ressassons-nous juste le mal, le tort, la haine, la vengeance, j’en passe? Paul loue Dieu pour ce que sont les Philippiens. Se souvenir d’eux ne lui causait aucun regret, seulement de la joie, du plaisir. Dans bien de cas, la vie n’est pas que rose. A se rappeler des dégâts que vous ont causés certaines personnes, du tort qu’ils vous ont fait, vous grincez des dents. Eh bien, Paul dit, démordez! Dans son cas, il aurait pu se souvenir du mauvais traitement qui lui avait été infligé (Actes 16:22-24) à Philippes et ailleurs. Intéressant aussi que Paul a le temps de se soucier des autres et non de s’apitoyer sur soi.
Voici qu’au lieu que ce soit les autres qui lui écrivent pour lui exprimer leur désarroi, c’est lui qui leur écrit pour les encourager en leur disant, je paraphrase: « Ne vous en faites pas pour moi, j’ai appris par la foi à vivre au-dessus des circonstances. » Paul brise les murs de l’anxiété par une vie d’actions de grâce, pas juste pour faire le téméraire, mais parce que Dieu lui en donnait la grâce. Se rappelant de chacun, il ne grogne pas, il ne se plaint pas, il rend grâces. L’action de grâces dans le cas de Paul s’accompagne de prières. Pas juste des « alléluia » dans le vide, mais dans une étroite communion avec Dieu.
Pour s’approprie la personne de Dieu. Dieu est personnel: « Mon Dieu… » (Phil. 4:19; Ps 23:1). Heureux celle ou celui qui est en mesure de dire à propos du Seigneur: « Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui. »
Voilà que Paul se souvient des Philippiens pour pour de bonnes raisons (un résumé de ce qu’il dit dans 1 Cor. 15:1-3), pas de faux-semblants:
- Leur acceptation de l’évangile: Il y eut un point de départ, un premier jour où l’évangile leur a été proclamé, ils l’ont reçu.
- Leur consistance (persévérance) dans la foi: Jésus n’a t-il pas dit que: « celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »?
- Leur croissance dans la grâce: ces croyants n’ont pas négligé leur salut (Héb. 2:3), Dieu le perfectionne en eux au fur et à mesure en eux.
- et leur passion pour les âmes: ils prenaient part à l’annonce de l’évangile. Ils n’étaient pas juste des spectateurs qui se tournaient les pouces, ils coopéraient, collaboraient. Le vrai partenariat, ce n’est pas juste d’organiser des rencontres inter-ecclésiales, mais prendre part à un intérêt commun (1:5).
A notre tour, rendons grâces à Dieu: c’est lui qui nous donne la vie, l’être, le mouvement, le vouloir et le faire. Rendons grâces à Dieu par Jésus-Christ. En lui nous avons une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inauguré pour nous au travers du voile… (Héb. 10:19-22). Rendre grâces nous apprend à dépendre de Dieu et non de nos capacités, de nos circonstances ou de ce monde. Rendons-lui grâces au sujet de nos frères et sœurs au sein de l’église locale. Paul se souvient avec joie, et cela jour après jour. De quoi, en quoi et pourquoi nous souvenons-nous des autres?
2. Une prière appropriée v4: Rien de mécanique ou de vague dans sa prière, une prière voulue, joyeuse, fervente (avec supplications) et fréquente. Mes frères et sœurs, la prière n’est jamais passive, toujours active d’où l’importance de prier comme le fait Paul ici, avec joie. Une prière réciproque parce que les Philippiens prenaient part au progrès de l’Évangile. Dès le départ, c’étaient ses collaborateurs. La joie de Paul, mais aussi de tout serviteur de Dieu, c’est de voir que ceux auxquels il a annoncé l’Évangile marchent dans la vérité et dans la sainteté (3 Jn 4). La prière de Paul n’était pas égoïste, il prie, intercède pour les autres. Prie, n’oublie pas de prier pour toi, mais n’oublie pas non plus de prier hors de toi. Paul n’avait pas une liste de privilégies, il priait ( pas juste une prière, mais des prières), et pour tous:
- ne cessant, dans toutes mes prières pour vous tous (1:4).
- Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon cœur (1:7).
- Car Dieu m’est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus Christ (1:8)
- Et je suis persuadé, je sais que je demeurerai et que je resterai avec vous tous (1:25)
- … je m’en réjouis, et je me réjouis avec vous tous (2:17)
- Car il désirait vous voir tous, et il était fort en peine… (2:26)
- Saluez tous les saints en Jésus Christ (4:21)
3. Une prière convaincue v.5-6: Nous avons là un langage très fort, un homme sûr de celui en qui il avait cru. Dieu a commencé en nous « cette bonne œuvre ». C’est son œuvre, rien à avoir avec une religion de bonnes œuvres. Jésus est venu accomplir cette œuvre en faveur de son peuple (Jn 6:29; Phil. 2:30). Voyez bien, cette œuvre de salut a pris son envol sous l’action puissante de Dieu, indépendamment de nos efforts, indépendamment de notre environnement. Ce que Dieu commence, il l’achève et l’amène à bon port. Cette œuvre est permanente. C’est ce que nous appelons l’assurance du salut. Chaque enfant de Dieu sera amené à persévérer. Persévérance et préservation vont ensemble et la persévérance des saints est une réalité, car le vrai enfant de Dieu va aussi persévérer par la puissance de Dieu. Être enfant de Dieu n’a rien à avoir avec le fait d’avoir répété quelques mots à l’église ou durant une campagne d’évangélisation. L’enfant de Dieu, né de nouveau, même s’il arrive qu’il rétrograde, reviendra très vite au Seigneur, car celui qui l’a appelé est aussi celui qui le garde afin qu’il ne chute pas définitivement. Dieu va garder celui à qui il a donné la foi. Si tu perds la foi, la réalité c’est que tu ne l’a jamais possédée, à vrai dire, c’est un signe que tu n’a jamais été converti.
Le contexte du v.5 est clair : Avant de prendre part à l’évangile, les Philippiens devaient tout d’abord avoir l’évangile. On ne peut donner que ce qu’on a. Avec l’aide du Seigneur, ils ont prouvé qu’ils persévéraient. C’est là qu’intervient le v.6. Cette bonne œuvre (précisons que c’est l’œuvre de Dieu en nous) a commencé à la conversion, elle se poursuivra au moyen l’œuvre de sanctification, en attendant notre glorification. Ils étaient des hommes et des femmes de l’Évangile, ils vivent pour le Seigneur et non pour le monde. L’évidence de leur conversion étant réelle, Paul leur dit ceci au v.6: «Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ. » Notez bien: « jusqu’au jour de Jésus-Christ », pas seulement jusqu’à la mort, mieux encore, au-delà de la mort, au-delà du tombeau, jusqu’au jour de Christ. C’est ce qui fait la beauté et la grandeur et le privilège d’être chrétien, d’où l’importance de la vraie conversion, le besoin d’une croissance continuelle dans la grâce. Une fois sauvé, sauvé pour toujours si tu es vraiment sauvé! C’est seulement lorsque la grâce n’est pas comprise qu’elle devient licence.
Ce jour de Jésus-Christ est une réalité. Chacun est invité à s’y préparer. C’est:
- Le jour de Christ (Phil. 1:10; 2:16)
- Le jour de notre Seigneur Jésus (1 Cor. 1:8; 2 Cor. 1:14)
- Le jour du Seigneur (1 Thess. 5:2; 2 Thess. 2:2; 1 Cor. 5:5)
- Le jour (1 Thess. 5:4)
- Ce jour-là (2 Thess. 1:10).
Conclusion: La foi que nous avons est l’initiative de Dieu. « Le salut vient de l’Éternel » (Jonas 2:10). C’est une bonne œuvre, de la pure grâce, une grâce excellente et un don parfait venant d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. C’est un travail que Dieu a commencé dans ce monde et qui verra son plein aboutissement dans l’éternité, et si Dieu lui-même ne le termine pas, il restera pour toujours inachevé. Toutefois, nous pouvons être convaincus que Dieu va terminer ce qu’il a commencé (1 Sam. 3:12), et ce travail de grâce ne sera complet qu’au jour du Seigneur. C’est pourquoi, si notre persévérance ne tenait qu’à nous, nous baisserions vite les bras. C’est Dieu en nous et avec nous qui en poursuit l’achèvement pour nous garder de toute chute fatale et nous amener à la perfection totale le jour où Christ sera manifesté. Ce jour-là, c’est la fin de toutes choses, tout est terminé, il ne reste plus que le jugement: la vie éternelle pour les croyants en Jésus-Christ, l’étang de feu pour ceux qui ont rejeté l’évangile. En ce jour-là, toute la Majesté de Christ se manifestera, jour de rencontre d’avec son épouse, l’église.