La 1ère ÉPÎTRE DE PIERRE
Étude N°6
Texte: 1:14-17
« Être chrétien ou la puissance de l’exemple! »
N’oublions pas nos exhortations précédentes. Elles sont de trois ordres, à savoir:
- Ceignez les reins de votre entendement: ne soyez pas distraits, concentrez-vous et agissez.
- Soyez sobres: la vigilance est de mise. Dopage mondain illicite, prohibé et inutile!
- Ayez une entière espérance: L’espoir fait vivre, c’est le vibrato. Ne nous dit-on pas que pour celui qui ne sait où il va, aucun vent n’est favorable?! Ayons les yeux rivés sur la ligne d’arrivée. « Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu » (Luc 9:62).
A présent, Pierre fait un pas en avant pour mettre l’accent sur nos devoirs comme chrétiens compte tenu de tous les privilèges qui sont les nôtres. C’est bien de réclamer ses droits, mais il y a aussi des devoirs ou comme le disent les prédicateurs des « vouloirs ». Là aussi, il nous en cite trois qui ne sont en réalité qu’une démonstration de la pureté et de la véracité de notre foi: l’obéissance, la sainteté, la crainte respectueuse. Aucune de ces choses ne sauraient nous donner la moindre place au ciel, ce qui ne s’acquière que par le moyen du sang précieux de Jésus-Christ versé à la croix. Mais une fois sauvés, cultivons-les.
Il n’y a l’ombre d’aucun doute. Nous sommes enfants de Dieu nous dit Pierre au verset 14. Et comme enfants de Dieu nés de nouveau, régénérés pour une espérance vivante (1:3), par une semence incorruptible, la parole vivante et permanente de Dieu (1:22), une chose doit nous caractériser: l’obéissance. « Élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants » (1:3). L’obéissance est notre marque déposée, c’est notre identification. Le premier pas dans la conversion, c’est de répondre, donc d’être obéissant, et cela continuera jusqu’à ce que le Seigneur nous rappelle auprès de lui. Voici ce que nous étions sans Christ (pas flatteur du tout):
- Fils de la rébellion (Eph. 2:2).
- Enfants de colère (Eph. 2:3).
- Fils de la désobéissance (Eph 5:6).
A présent, c’est différent: nous sommes enfants de lumière (Eph. 5:8). « Tel père, tel fils » dit l’adage. Ainsi donc, si Dieu est notre Père, et c’est ce qu’il est pour nous si nous sommes chrétiens, alors soyons comme lui. Qu’espère chaque père de ses enfants? A quoi s’attend un père de ses enfants? Qu’ils lui soient obéissants. Il en est de même avec Dieu. C’est ainsi que comme Père par excellence, il a posé des règles, des lignes directrices devant réguler tout ce que nous faisons. C’est incroyable et impensable qu’un chrétien qui se dit pardonné de Dieu, vive de manière contraire à la vocation qui lui a été adressée par son Père céleste.
On raconte qu’un officier d’Alexandre le Grand a comparu un jour devant lui pour insubordination et lâcheté. Le général lui a demandé son nom:
– Mon nom est le même que le vôtre, mon général, je m’appelle Alexandre.
– Alexandre? Soit tu changes de nom, soit tu changes changes de conduite!
Ceux qui portent le nom de « chrétien », c’est-à-dire: « de Christ » ont tout intérêt à vivre de manière cohérente et harmonieuse d’avec ce nom, faute de quoi, vaudrait mieux changer de nom.
Voici donc trois premiers devoirs (il ne s’agit pas d’options) auxquels nous appelle l’apôtre Pierre:
1. SOYEZ OBEISSANTS! (1:14). « Comme des enfants obéissants… » Qu’est-ce que l’obéissance?
- C’est la sœur siamoise de la foi: Elles sont inséparables, l’obéissance étant l’éclat de notre foi.
- C’est l’expression de notre dépendance de Dieu: Nous aimons Dieu, nous vivons pour lui, nous dépendons de lui et désirons accomplir sa volonté.
- C’est répudier, se débarrasser de tout ce qui appartient à l’ancienne nature: Autrefois, nous nous conformions au monde (Rom. 12:2), ignorants tout de la grâce de Dieu. Nous étions pleins d’alibis et nous nous confondions sans arrêt en excuses. Nous étions modelés par ce que nous voyons et ce qui nous entoure. En ce temps-là, nous ignorions tout de ce qui concerne nos âmes. Notre ancienne nature fera de son mieux pour reprendre le dessus, mais nous sommes exhortés à nous en défaire (Rom. 13:13-14). Ceci peut être radical, mais la réalité est celle-ci: si tu n’es pas obéissant, honnêtement, tu n’es pas chrétien. Pire encore, ayant été éclairé, voilà que tu fais ces choses sciemment, tu aimes le monde plutôt que Dieu, alors que nous sommes exhortés à ne pas aimer le monde (1 Jn 2:15-16; Héb. 10:26-27). C’est comme si Pierre nous disait, rien à regarder dans notre vie d’autrefois. Fais régulièrement un examen de ta vie spirituelle. Suis-je obéissant ou suis-je plutôt entrainé par les pièges de mon ancienne vie? Un chrétien qui n’est pas obéissant, c’est comme s’il disait qu’il regrette sa vie antérieure. Dommage!
Au verset 15, l’apôtre nous donne une grande raison du pourquoi nous devons éviter tout compromis et ne point nous conformer au monde. Puisque Dieu nous a appelés, puisqu’il est notre Père, nous devons avoir le même profil, le ressemblance paternelle. Ayons les mêmes goûts que notre Père. De l’ignorance à la lumière par l’appel de Dieu. Rien de quoi se vanter, c’est Dieu qui nous a appelés, alors il créé en nous un désir de vouloir lui ressembler dans toute notre conduite.
2. SOYEZ SAINTS! Imitez le caractère du SAINT: De nos jours le mot saint souffre de beaucoup d’incompréhensions. C’est un mot galvauder, n’ayant aucune importance et prononcé à la légère. La première signification du mot n’est tout d’abord pas morale, cela est sous-entendu. Le premier sens est celui de la séparation, marquer la différence, se consacrer. Comme chrétiens, même si nous sommes étrangers sur terre, sans être des anges, nous ne devons pourtant pas être des gens étranges. La sainteté n’a rien à avoir avec un accoutrement, un rituel, une intonation vocale dans la prière, vivre dans l’insularité, exclu du monde réel. A vrai dire, nous sommes dans le monde, mais pas du monde. Nous sommes différents dans notre comportement, nos paroles, nos actes et nos mobiles. La notion de sainteté n’est pas néo-testamentaire. D’ailleurs, Pierre, chose qu’il fait bien souvent, cite ici plusieurs textes de l’Ancien Testament (Lév. 11:44; 19:2; 20:7; Deut. 18:43). Soyons différents selon les critères de Dieu et non ceux du monde. La sainteté implique la différence et c’est cette différence qui nous pousse aussi à rechercher une vie morale sans tâche.
Allant au verset 16, Pierre nous dit qu’un des noms de Dieu, c’est « Saint ». La sainteté est dans son essence, c’est sa nature (Ex 15:11). « Nul n’est saint comme l’Éternel » dira Anne dans sa prière (1 Sam. 2:2). Devant le Seigneur assis sur un trône très-élevé et devant une si grande gloire et majesté, les séraphins qui se tenaient au-dessus de ce trône criaient l’un à l’autre, et disaient: « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées! Toute la terre est pleine de sa gloire » (Es. 6:3). Intéressant que parmi la longue liste des attributs de Dieu, la sainteté est celui que nous sommes le plus souvent invités à refléter. « Recherchez la paix et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Héb. 12:14). Comment vas-tu sur ce plan? Est-ce que tout se passe bien pour toi à ce niveau?
- Dieu veut notre sanctification: « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification… » (1 Thess. 4:3).
- Il nous donne le moyen, l’instrument pour vivre une vie sanctifiée: « Sanctifie-les par ta parole car ta parole est la vérité » (Jn 17:17; Ps 119:9-11). Par rapport à la Bible, il a été dit que: « Ce livre t’éloignera du péché et le péché t’éloignera de ce livre ». La Bible est l’autorité et non nos sentiments ou ce que nous pensons. C’est la règle infaillible et entièrement suffisante en matière de foi et de conduite.
- Le chrétien est dit « saint » en Christ. C’est une position qui s’acquière sur terre, par le biais de la nouvelle naissance au moyen du Saint-Esprit, sur la base de l’œuvre expiatoire de Christ sur la croix du Calvaire (Héb. 10:10). Là où commence la justification, c’est aussi-là le point de départ de la sanctification. Dès à présent, nous sommes mis à part, consacrés (1 Cor. 1:30; 6:11). Cependant, être saint ne veut en aucun cas dire, être sans péché ou ne plus pécher. Tant que nous sommes dans ce corps mortel, il nous arrivera de pécher, sans toutefois que ce soit pour nous une habitude, car le péché ne régnera plus sur nous (Rom. 6:11, 19). Un combat acharné et sans merci est engagé entre notre ancienne nature et la nouveauté de vie en Christ. Celui qui est en nous est plus fort que celui qui est dans le monde, alors: « Marchez selon l’Esprit et vous n’accomplirez pas les œuvres de la chair » (Gal. 5:16-17). Pécheurs pardonnés dès à présent, notre grande espérance, c’est que le jour viendra, lorsque le Seigneur apparaîtra, nous serons complètement et radicalement séparés du péché. Là, et seulement là, nous serons parfaits. En attendant nous dit l’apôtre Jean: « Quiconque a cette espérance en lui (Christ) se purifie, comme lui-même est pur » (1 Jn 3:1-3).
3. CRAIGNEZ! (v.17). C’est la crainte d’un fils à son père qui l’aime et dont il ne doute pas: Le fils est devant son Père et non devant un tyran ou un bourreau. « La crainte de l’Éternel est le commencement de la science, les insensés méprisent la sagesse et l’instruction » (Prov. 1:7; 9:10; 14:26; 15:33; 28:14; Ps 130:4; Mt 10:28). La foi et la crainte marchent au pas et main dans la main. La foi garde nos corps enthousiastes et la crainte maintient nos cœurs dans la piété, la révérence de Dieu. La foi avec la crainte à ses côtés nous évitent de tomber dans la présomption et dans l’orgueil. La foi et la crainte nous évitent de décevoir notre Père céleste. Les pécheurs sont reconnus comme n’ayant aucune crainte dans leur yeux (Rom. 3:18).
Ceci nous rappelle encore que l’on doit garder la ressemblance familiale ou paternelle mais ont doit aussi honorer le nom de famille que nous portons. Nous avons un profil paternel, une ressemblance, mais nous avons aussi une identité paternelle. Dieu est jaloux de son nom et ne laissera sa gloire être bafouée par aucun homme. Le nom de Dieu étant saint, alors soyons saints. C’est un ordre et non une option.
« Et si vous invoquez comme Père… » Ceci est une affirmation et non un doute. Le chrétien invoque Dieu comme Père. Nous sommes invités à cela (Mt 6:9; Rom. 8:15-16). Être chrétien n’a rien de honteux. Loin d’être un terme disgracieux, il est plutôt de grâce, une grâce que Dieu nous fait. C’est un badge, un macaron d’honneur. N’ayons pas honte d’être ainsi appelés. Étant notre Père, nous pouvons venir à lui dans la prière et dans l’adoration. Comme membre de sa famille, nous portons son nom, nous portons son identité. D’où le fait de faire très attention à la manière dont nous nous comportons au devant de ceux-là qui ne connaissent pas Dieu. Craignons Dieu de manière respectueuse (1 Jn 4:18-19) afin que nous vies ne soient point une pierre d’achoppement pour ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’ont de lui aucune crainte. Comment menons-nous nos vies? Prenons-nous le temps de faire attention à ce que nous ne soyons pour personne un objet de scandale? Ne laissons aucun cynique salir la réalité et la puissance de la vie chrétienne, et trainer notre témoignage dans la boue.
Dieu est notre Père (Mt. 6:4, 6, 9; Luc 11:2; Rom. 8:15; Gal. 4:6), mais ne l’oublions pas, il est aussi notre Juge. Dans son jugement, ce juge ne ment point, il est et sera impartial, il est parfait. Du moment où nous allons tous comparaître devant ce juge, nous devons jour après jour évaluer nos vies, nos œuvres, contrôler notre langage et vivre en conformité avec notre appel (Rom. 14:10-12; 2 Cor. 5:10). Ceux qui de nos jours se moquent de l’évangile seront jugés. Rira bien qui rira le dernier! Quant à nous, où en sommes-nous? Maintenons-nous le témoignage ou plutôt le dénigrons-nous en face des détracteurs de notre foi? Face au péché, Dieu est sans état d’âme. Il le jugera, et tout paraîtra au grand jour (Héb. 4:12-13).
« Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu… » (1 Pie. 4:17). Il y aura un jugement pour les membres de la famille, un jugement différent de celui des non-croyants attend le peuple de Dieu. « Qui aime bien, châtie bien » n’est-ce pas! Dieu ne nous jugera pas en tant que pécheurs, mais en tant que ses enfants. Dieu peut dès à présent nous juger dans le cadre de la discipline (Héb. 12:5-11; Actes 5:1-11; 1 Cor. 11:30). Sa discipline présente a pour but d’augmenter la crainte de sa personne dans les cœurs (Actes 5:11). Le chrétien ne se hasardera jamais à provoquer le courroux de Dieu. Dieu passera au crible le cœur de chacun de ses enfants, tous nous mobiles paraîtront (Rom. 14:12; 2 Cor. 5:10; 1 Cor. 3:10-15; 4:5). Voilà pourquoi il est si important de vivre une vie à la gloire de Dieu, une vie de fidélité dans les petites comme dans les grandes choses. Ce juge ne fait point acception de personnes. Les bras longs ne serviront à rien, les grands moyens seront ridiculisés. Tous logés à la même enseigne. A un journaliste qui lui demandait s’il pouvait écrire son autobiographie, Spurgeon dira: « C’est écrit sur les nuages, rien à cacher. » Effectivement devant ce Dieu, « nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte » (Héb. 4:13).
A lire: Phil. 2:12 -15; 1Thess. 2:12; 4:3. 2 Cor. 7:1-2.