JACQUES
Étude N° 4
Texte: 1:16-18
Rappelons de passage que Jacques s’attèle à exhorter le chrétien à grandir dans sa foi. En nous écrivant, il vise et veut notre maturité. A plusieurs reprises, il mentionne le mot « parfait » dans ce chapitre. L’œuvre de Dieu est parfaite (Jacq. 1:1-2), ses dons sont parfaits (1:3-20) et sa loi est parfaite (1:21-27). Dans l’épreuve, il cible notre croissance, nous pouvons compter sur sa bonté et sa parole est là pour nous servir de boussole. Dieu ne nous laissera pas tomber.
Cela étant, à trois reprises dans ce chapitre premier, le pasteur Jacques nous appelle à éviter l’auto-séduction, à dire non à l’illusion, non aux vaines chimères :
- Au sujet de Dieu: « Ne vous y trompez pas mes frères » (1:16). Force est de constater que l’erreur est humaine, c’est vrai, mais cela ne doit point servir d’alibi ou d’excuse. C’est notre nature, reconnaissons-le! Ne prenons pas notre nature pécheresse à la légère. Nous avons une âme qui rendra compte à Dieu. « Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi » (Gal. 6:7).
- Au sujet de soi et de la parole de Dieu: « Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements » (1:22).
- Au sujet de la religion: « Si quelqu’un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine. » (1:26).
Quoi que l’on dise ou pense, Dieu est bon (il n’y a d’ailleurs de bon que Dieu) et Jacques pousse sa pensée plus loin nous disant que tout ce qui est bon dans ce monde, vient de Dieu. Que tu crois en Dieu ou pas, saches que tout le bien dont tu profites, tout ce qu’il y a d’excellent, de merveilleux dans ce monde vient de lui. De Dieu vient le bien, Satan est l’instigateur du mal. Encore là, au lieu d’adorer ou d’admirer la créature ou la chose, émerveillons-nous de ce grand Dieu, adorons-le en esprit et en vérité (Jn 4:24). C’est le but pour lequel il nous a créés. A la création, tout était bon et beau, c’est le péché causé par l’homme qui a enlaidi et avili la création. N’imputons aucune faute, aucun blâme à Dieu, nous sommes responsables de ce qui nous arrive et de ce qui arrive à notre monde.
En nous parlant de Dieu, Jacques nous rappelle qui il est:
1. DIEU EST LUMIÈRE:
- Père des lumières (un hébraïsme qui n’apparaît qu’en Jacques, et qui signifie: créateur des astres – un autre terme est utilisé par l’auteur aux Hébreux – 12:19 – qui dit: Père des esprits): Dieu est lumière, la cause, la source de toute lumière, il habite une lumière inaccessible (1 Tim. 6:16; Amos 5:8). Dans les trois premiers versets de la Bible, il est dit que Dieu est Créateur (v1), qu’il est Esprit (v2), qu’il est communicateur (v3) et qu’il est lumière et à l’origine de toute lumière. « Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut » (v3). Pour ceux qui le craignent, il sera à toujours leur lumière (Esaïe 60:20; Michée 7:8). D’où l’exhortation à tous ceux qui disent être en communion avec lui, qui sont enfants de lumière, à marcher dans la lumière comme lui-même est lumière (1 Jn 1:5-7; Eph. 5:8). « Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et Christ t’éclairera » (Eph. 5:14).
- Dieu révèle ce qui est profond et caché, il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec lui (Dan. 2:22). Jésus est la véritable lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde. Il est la lumière du monde (Jn 8:12). Malheureusement la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Pour ceux qui se sont laissés éclairer par cette lumière, Dieu qui a dit: « La lumière brillera de sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » (2 Cor. 4:6).
- Le jour viendra, sur la nouvelle terre, il n’y aura ni nuit, ni lampe, ni lumière. Le Seigneur Dieu sera notre lumière (Apoc. 22:5). Les sauvés marcheront à la lumière de Dieu, l’Agneau étant leur flambeau (Apoc. 21:25).
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Sachant que Dieu est lumière, la Bible nous met en garde contre Satan, l’adversaire, l’accusateur, le meurtrier, le père du mensonge, le serpent ancien, le dragon, le prince de l’air; lui, il se déguise en ange de lumière. Alors, ne confondons pas les lumières.
2. DIEU EST DONATEUR: « Qu’as-tu que tu n’aies reçu? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu? » (1 Cor. 4:7).
a. Il donne ce qui est pur et parfait: « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut… » C’est vrai qu’on peut en arriver à voir tout en noir, mais Jacques nous dit qu’il y a des bonnes choses que Dieu nous envoie. Une diversité de dons, rien de fade ou de maussade. Si ça vient de Dieu, alors c’est bon, c’est extraordinaire. C’est le contraire qui est lugubre et morne. Dieu ne nous fait pas de cadeaux empoisonnés. Dieu nous donne mieux que ce que le meilleur des pères de ce monde donnerait à son fils. Notons « toute grâce » et « tout don ». Sans exception! C’est Dieu et non la chance qui fait tout concourir pour notre bien. Quoi qu’il donne répondra parfaitement à la nécessité du moment (Héb. 4:16). Dieu a la solution exacte à toutes les situations. Il n’est jamais pris au dépourvu. Il y a ce double adjectif n’est-ce pas? C’est excellent et c’est parfait. Nous recevons ces choses de lui par grâce et en don. L’ordre est aussi important. C’est par grâce et c’est un don. Nous ne méritons rien. Un mendiant n’a rien à offrir, il ne peut que recevoir.
b. Il donne ce qui est céleste, spirituel et non terrestre et charnel: « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut… »: Ceci nous rappelle que ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ce que Dieu donne est durable, ça vient d’en haut, ce n’est point périssable. Il donne ce que l’homme ne peut pas donner. L’homme animal ou naturel ne peut rien nous offrir de spirituel. Toutes les religions étant terrestres, elles ne peuvent en aucun cas subvenir aux besoins pressants de nos cœurs. Il faut que Dieu fasse descendre sa grâce et son don. Ce que Dieu donne prend son origine en haut et non en bas, sur terre.
c. Il donne sans reproche, et le comble, c’est gratuit: (1:5). Ne dit-on pas que la manière de donner vaut mieux que ce que l’on donne. Il nous donne sans arrière-pensée et ne fait suivre cela d’aucun regret. Il nous donne ce qui est utile et non ce dont il n’a plus besoin. Il nous donne le meilleur et jamais quelque chose d’occasion ou de vieillot. Il nous donne avec amour, il aime, il ne compte pas. Que c’est bien de recevoir quelque chose sachant que c’est donné avec amour et que la personne ne l’a pas donné pour se débarrasser de nous. « Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire » (Ps 37:4; 21:2).
d. Il donne sans cesse: « Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne sont pas à leur terme; elles se renouvellent chaque matin. Oh! que ta fidélité est grande! » (Lam. 3:22-23). C’est continuel, constant et régulier. Sa main ne se fatigue pas de donner. Seul le péché nous ferme son robinet de bénédictions et nous coupe les vivres (Es. 59:1-2). Il ouvre les écluses des cieux en notre faveur. Ça vient d’en haut à flots et non à compte goutte. Dieu « … nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions » (1 Tim. 6:17; Phil. 4:19).
e. Il ne change pas (Mal. 3:6): Il est immuable. Le soleil, la lune, les étoiles changent, mais Dieu ne change pas. Son désir de donner est en harmonie avec son caractère, sa générosité. Ce n’est pas un Dieu d’humeur variable. Voyez bien, il nous est dit qu’il n’y a en lui ni changement, ni ombre de variation. Nos circonstances peuvent changer d’un jour à l’autre, en un instant, en une fraction de seconde notre monde est sens dessus dessous, mais Dieu reste intact. La rotation de la terre autour du soleil ne lui est d’aucun effet. On peut se fier à lui. On peut compter sur Dieu, il est sûr, fiable, solide, bon et parfait. Dieu honorera ce qu’il a dit. Les épreuves varient, mais Dieu est invariable.
3. LA GRANDEUR DE SON DON: « Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous appelés par sa propre gloire et par sa vertu… » (2 Pie. 1:3-4). Ce que Dieu donne témoigne de sa bonté et de sa grandeur.
Dans sa bonté, il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes, c’est sa grâce commune. Mais le plus grand don, le plus majestueux, qui surpasse tout bien matériel pour toi et moi, c’est celui-ci: « Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures » (1:18). C’est sa grâce spéciale. Voyez bien ici l’unité de la Bible. La nouvelle naissance nous est ici confirmée. Jésus nous l’a annoncée, Jean nous l’a expliquée, Pierre nous l’a proclamée et Jacques ici nous l’a confirme (sans oublier que sa lettre fut la première du N.T. à avoir été écrite). Comme cela se voit très clairement, la nouvelle naissance selon Jacques est:
a). Divine: C’est Dieu qui nous a engendrés selon sa volonté (l’emphase est sur ce mot). Nos gesticulations et autres soubresauts ne serviront à rien. Morts par nos offenses et par nos péchés, nous n’avons rien contribuer à la nouvelle nature, au nouveau cœur, à la nouvelle vie que Dieu nous donne en Christ. Il ne s’agit pas de réanimation mais de résurrection: « Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ, – c’est par grâce que vous êtes sauvés… » (Eph. 2:4-5). C’est Dieu qui plante cette semence en nous. Cessons de dire: « J’ai pris une décision pour Christ ou j’ai décidé de suivre Christ… ». C’est à lui de décider pour nous, c’est SA VOLONTÉ, nous n’avons qu’à répondre à l’invitation divine et royale (Actes 10:43; Rom. 1:16-17; 10:11, 13). Derrière ce que nous appelons « notre choix », il y a Dieu qui nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui (Eph. 1:4).
b). Scripturaire: (Jér. 33:31-33; Ez. 36:26-27). Dieu utilise sa Parole pour nous engendrer. Combien aujourd’hui négligent la prédication de la parole de Dieu pour se contenter de quelques saynètes ou de « sermonettes » n’ayant aucune profondeur biblique? Pourtant, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de prédication. Dieu nous engendre, il fait cela au moyen de sa parole de vérité, « semence incorruptible, vivante et permanente » (1 Pet. 1:23-25). « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier » (Ps 119:105).
c). Filiale et productive: « afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures » (1:18). La parole de Dieu ne retourne pas à lui sans effet, elle accomplira ses desseins. Dieu nous veut comme ses enfants, et il y aura beaucoup d’entre nous, ce serait une moisson abondante. Par amour, il nous adopte dans sa famille. N’est-ce pas merveilleux! Rien d’aimable en nous, pourtant! Dieu nous engendre au moyen de sa Parole, et voici le résultat: nous devenons les prémices de ses créatures. Une image qui nous renvoie à l’A.T. ou les premiers fruits de la récolte et les premiers nés du troupeau étaient offerts à Dieu à titre de reconnaissance (Ex: 23:16; 19:34; Lév. 23:10-15; Nbres 18:12). En Christ, nous devenons une bonne récolte, une belle capture pour Dieu. Il veut et vise le meilleur pour nous et de nous. Offrons-lui le meilleur de nous, car il ne lésine pas sur les moyens à mettre à notre disposition. Remplissons ses mains de nos vies, « Offrons nos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Rom. 12:1). La nouveauté de vie dans laquelle nous marchons à présent est un prélude à la qualité de vie future dans la présence constante et permanente du Seigneur. Pour ce qui est de l’au-delà, Christ étant ressuscité des morts, il est le prémices de ceux qui sont morts (1 Cor. 15:20, 23). Comme quoi, il a balisé le terrain. Nous serons là où il est. C’est une promesse qu’il tiendra.