HEBREUX

HÉBREUX

Étude N° 6

Texte: 2:5-9

« Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur… » (2:9)

Après l’appel à l’attention, la mise en demeure ou la parenthèse d’application du chapitre 2:1-4, et après nous avoir édifié sur la supériorité de Jésus sur les anges au chapitre 1, l’auteur aux Hébreux nous l’illustre à présent. Jésus est Dieu, il est Créateur, il est le roi, nous sommes ses sujets, le troupeau de son pâturage, il mérite notre adoration. Il est Dieu, Créateur, Roi à adorer, et il accepte d’être adoré. Jésus est l’expression visible du Dieu invisible. Voir Christ, c’est voir Dieu. « Celui qui m’a vu a vu le Père, car le Père et moi, nous sommes UN. » (Jn 14:9). Tout ce qui peut se dire de Dieu peut se dire de Christ. Cependant nous dit l’auteur aux Hébreux, étant Dieu, il est aussi homme. Le Dieu-homme et non le contraire. L’homme ne sera jamais Dieu, c’est de la tartufferie, de la fabulation. Jésus est Dieu, mais il est aussi homme. Il est le Dieu-homme. Tout le long de ce chapitre, et d’ailleurs tout le long de la Bible, l’on ne saurait séparer ni confondre les deux natures de Christ. À présent, on attire notre attention sur son humanité sans que cela n’empiète sur sa divinité.

« Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur… » Avec l’espoir que le premier avertissement (Hé. 2:1-4) ait eu l’effet escompté, l’auteur comme il l’avait déjà fait au premier chapitre, nous illustre à présent une autre facette de la supériorité du Seigneur Jésus sur les anges, et cela même dans son humanité. Rappelons qu’au chapitre deux, notre Seigneur, nous est présenté comme : Jésus, l’homme supérieur. Ce chapitre rappelle avec forte instance que Jésus devint un homme. Il devint ce qu’il n’était pas (homme), tout en restant ce qu’il a toujours été (Dieu). Après avoir développé, exposé la réalité de la divinité et de la supériorité de Christ sur les prophètes, les anges, l’accent est à présent mis sur son humanité.

Si dans Hébreux 1:4, Jésus nous est présenté comme « supérieur aux anges », ici et notamment au 2:9 (sans complètement abandonner cette supériorité de Jésus sur les anges), il est « celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges. » De prime abord, ceci nous semblera étrange, voire contradictoire. Pourtant rien de tout cela. Comment cela se fait-il ou comment est-ce possible? Les anges nous le savons ne meurent pas, mais voici que ce Jésus est mort, pourtant il leur est supérieur.

N’oublions pas que durant son ministère terrestre, les anges ont servi Christ: (Hé. 2:7):

  • Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient (Mt 4:11).

  • Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges? (Mt 26:53). Une légion comptait à cette époque 6000 hommes.

  • Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier (Luc 22:43).

Mettez-vous un peu à la place des lecteurs de cette époque-là. Pour les Juifs, Christ crucifié était déjà objet de scandale (1 Co. 1:23). C’est un homme, il est mortel, il est mort, il est ressuscité, mais un ange, ça ne meurt pas, et Christ est mort, comment puisse t-il leur être supérieur? Impossible! Il leur est plutôt inférieur. Toutefois, pour réfuter une telle pensée, l’auteur va citer le Psaume 8, un psaume messianique. C’est ainsi qu’il va défendre les deux natures de Christ pour prouver que même dans un corps humain, il reste de loin incomparable et supérieur aux anges. En citant ce Psaume 8 écrit par David, il fait en même temps une comparaison entre le premier Adam qui a failli, et le dernier qui lui a vaincu.

D’une part, on nous parle de l’homme en général et d’autre part de Jésus en particulier. David est émerveillé de ce qu’un Dieu si grand puisse jeter un regard favorable sur l’homme fait de poussière et qui retournera à la poussière. Ce Dieu-là qui remplit les cieux et la terre a pourtant rendu visite à l’humanité. Si l’homme marchant sur la lune fut un grand pas pour l’humanité, Dieu marchant sur terre fut plus important et plus salvateur pour le monde entier. Alors, David adore ce Dieu qui visita sa création avec le salut (Ac. 4:28). Un tel acte de la part de Dieu pousse David, comme Zacharie plus tard, à le louer de tout son être. « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et racheté son peuple… » (Luc 1:68).

La position suprême et combien enviable de l’homme au tout départ (2:5-8).

Ces versets nous indiquent la place de choix qu’occupait l’homme à la création. Et ici le contraste est établi entre l’homme qui a failli et Jésus-Christ, l’homme idéal, ultime, vrai dans ce qu’il aurait dû être, lui Jésus, il a vaincu. Ce que nous ne voyons pas en l’homme, se trouve en Christ. Pas besoin de regarder aux hommes, regardons à Christ, l’homme.

A la création, tout était soumis à l’homme, et malgré la grandeur des anges, il ne leur a pas été demandé de régner sur la création, alors qu’ils ont même été créés avant celui-ci. Au contraire, leur rôle était et continue d’être de servir ceux qui doivent hériter le salut. A la chute de l’homme, Dieu a aussi déclenché son plan de salut, et dès Genèse 3:15, il a promis d’envoyer la postérité de la femme, c’est-à-dire un homme qui va naître, exempt de péché, né d’une femme sans l’intervention d’un homme, une naissance miraculeuse qui brave toutes les lois de la nature.

L’homme: qui il est? 2:5-8.

« Abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges… » (2:7). Ne lisons pas dans le texte que l’homme est de moindre importance dans les desseins de Dieu, au contraire, comme déjà dit: les anges sont au service de ceux qui doivent hérités du salut, un salut dans lequel ils désirent plonger les regards, mais qui ne les concerne pas, c’est pour nous, et non pour eux. Rappelons-nous de tous les privilèges de l’homme à la création, avant la Chute:

  • Créé à l’image de Dieu. Dieu les créa homme et femme (Gen. 1:27).

  • Ayant reçu autorité et domination sur tout ce qui se meut (Gen. 1:28-30). C’est à l’homme que Dieu a soumis toutes choses (Hé. 2:8). Au commencement, l’homme occupait une place de choix. Il était le sommet et au sommet, la cime, l’apogée de la création de Dieu.

  • L’homme (et non les anges) est l’image et la gloire de Dieu (Gen. 1:26-28; 1 Cor. 11:7). L’homme est la couronne de la création de Dieu. Premier en pensée, dernier à être créer afin que toute la création lui serve de tapis rouge d’accueil.

  • L’homme est physique et terrestre, les anges sont spirituels et célestes. Les actions de l’homme sont limités dans le temps et dans l’espace. L’influence des anges va au-delà de leur sphère (spirituel). Ils peuvent venir sur terre et agir en faveur de ceux qui doivent hériter du salut, sont puissants, agiles et rapides.

  • Les anges sont continuellement devant la face de Dieu et ont accès au trône de Dieu, privilège que n’a pas l’homme.

Malgré tous ces privilèges de départ, l’homme a échoué. Du haut de son piédestal, il a chuté. De l’apogée au déclin. Le péché, la désobéissance, l’arrogance ont pris le dessus. C’est ainsi que dans ce verset 7, il y a un abaissement apparent (voulu) et temporaire de Christ (en tant qu’homme) par rapport aux anges, ayant revêtu un corps humain, car l’homme est sujet au péché et à la faiblesse, ce qui n’est pas le cas des anges. C’est pourquoi le verset 8 vient à notre secours pour que tout l’honneur soit donné à Christ: « Tu l’as couronné de gloire et d’honneur, tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui fût soumis » , les anges inclus. Ceci est important et nous rappelle que ce soit le monde d’hier, d’aujourd’hui comme de demain, ce n’est pas à des anges qu’il est assujetti, mais à Christ. Si Christ est celui qui va régner sur le monde à venir, c’est qu’il leur est bien supérieur. « Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus,… » est une confirmation que Dieu est venu dans ce monde dans un corps afin de sauver les hommes. Même si comme le dit le verset 8, il semble que tout ne lui est pas soumis au présent, cela est dû au péché. C’est le rappel de la doctrine de la Chute et des conséquences dans Genèse chapitre 3. Le péché s’est introduit et cela a nui à la communion qui unissait Dieu et l’homme.

Le fait que Dieu devienne un homme est un rappel que l’homme depuis la chute est dans de beaux draps, mais qu’un jour, à cause de ce que Jésus a fait en faveur des siens, ceux qui lui appartiennent, règneront avec lui (Hé. 13:14; Ap. 21). Le péché est odieux et a coûté à l’homme sa place originale auprès de Dieu. Toutefois, Dieu s’est souvenu de l’homme et est venu à son secours, il lui a rendu visite afin de lui permettre de retrouver sa place d’antan, sa place initiale dans le plan de Dieu et dans son cœur.

D’où la question posée au verset 6: « Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui? » (Hé. 2:6), et Jacques nous dit: « Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! car, qu’est-ce votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. » C’est ainsi que Dieu a pris soin de nous, en nous envoyant le dernier Adam, le Fils de l’homme, Dieu qui s’incarne afin que nous retrouvions en Christ ce que nous avions perdu en Adam. Dans cette section, l’auteur aux Hébreux met devant nous 3 étapes dans l’humanité de Christ. Voyons alors ce Jésus:

1. Dans cet étable, si misérable: « abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges… » (2:9). Ceci ne fait l’ombre d’aucun doute. Ce verset nous parle de son INCARNATION (Jn 1:14), de son humanité, ou tout simplement, Dieu manifesté en chair (1 Tim. 3:16). Notons bien l’expression: « pour un peu de temps… »

Avez-vous noté que c’est la première fois qu’il est fait mention de « Jésus »? Le Fils supérieur du chapitre 1, reflet de la gloire et empreinte de la personne de Dieu, est à présent identifié: c’est Jésus, et personne d’autre. Rappelons que c’est le nom qui devait lui être donné pour signifier sa venue dans ce monde. A Joseph, il a été dit au sujet de Marie: « elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Jésus, c’est son nom d’homme, d’humain, d’humanité, d’humilité et d’humiliation. Dans Phil. 2:6-7, Paul le décrit comme: « lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. » Pour Dieu, quel abaissement! « Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même… » (Hé. 2:14). Il a participé à notre monde, il en a connu les affres, il en a connu les tenants et les aboutissants, il s’est humilié. « En conséquence, il a dû être semblable en toutes choses à ses frères… » (Hé. 2:17).

  • Il s’est identifié à notre monde et à notre humanité, né d’une femme, né sous la loi (Ga. 4:4).

  • Comme chaque être humain, il a eu à croître en stature et en sagesse (Luc 2:52).

  • Il a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes (Hé. 5:8).

  • Il s’est limité (Mc 13:32), ayant eu soif, faim (Jn 4; Mc 4:38), il a appris à obéir par les choses qu’il a souffertes (Hé.5:8).

  • Fait preuve d’émotions (Hé. 5:7; Jn 12:27; 11:35)…

  • Ayant été tenté lui-même… il sait ce par quoi nous passons (Hé. 2:17-18).

  • Il est capable de compatir (Hé. 4:15).

  • Il a expérimenté le rejet, la haine, l’animosité, l’incompréhension (Mc 6:1-6).

  • Et comme tout homme, il souffrit la mort (Hé. 2:9; Ga. 1:4). Mais sa mort est différente de la nôtre, car il est devenu victime expiatoire une fois pour toutes pour les péchés des hommes (Hé. 10:10, 12).

2. SUR LA CROIX « A cause de la mort qu’il a soufferte… il souffrît la mort… » (Héb. 2:9; Rom. 5:12, 15). Ceci se réfère et nous conduit à sa CRUCIFIXION. La mort de Christ au lieu de nous éloigner de Dieu doit plutôt nous aider à nous en approcher. Sa mort répond à la question du pourquoi il vint dans un corps humain. Les anges ne meurent pas, c’est vrai. La mort est un phénomène terrestre, il n’y a jamais eu de mort au ciel. C’est pourquoi, le salut, la rédemption doivent prendre place là où le crime a été commis, sur terre. « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Ro. 5:21). C’est comme si le verset 9 nous interpellait, regardez, voyez, il y a un homme capable de devenir notre SUBSTITUT. Étant au ciel, et pour qu’il devienne un homme, il faudrait bien sûr qu’il descende sur terre. C’est ainsi qu’il pourrait être abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges. Chose faite au moment où il est né, au moment où il a goûté la mort à notre place. Dieu ne meurt pas et ne mourra jamais, alors il faut qu’il devienne homme. Et c’est ce qu’il a fait en Jésus. Il devint un homme afin de donner sa vie pour les hommes qui lui appartiennent. C’est ainsi qu’il devint devant Dieu le représentant de tous les croyants, de tout un peuple que Dieu a bien voulu lui donner. Il a fait à notre place ce que nous n’aurions jamais pu faire (Hé. 2:15). Il a vaincu la mort à notre place. Pour devenir notre Sauveur, il fallait qu’il soit sans péché, et qu’il goûte à la mort, car le salaire du péché, c’est la mort.Voyons alors en Jésus, notre SUBSTITUT (Hé. 2:14-17). Vois-tu ce Jésus en ce moment, ou l’as-tu jamais regardé? Peut-être que jusqu’à présent tu as regardé ailleurs, à toi, à ce monde, à ses religions, à ses conducteurs, il est temps que tu vois ce Jésus (Hé. 2:10; Jn 1:29, 36), que tu regardes dans la bonne direction.

Notons en passant que la substitution est aussi une acte de la grâce de Dieu. « Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous » (Hé. 2:9; Tite 2:11). Dans son humanité, Jésus est venu nous démontrer la grâce de Dieu. C’est par grâce, il n’était pas obligé de passer par une telle mort. La mort de Christ est partie composante de la grâce de Dieu à l’égard des hommes. Par sa mort sur la croix, il devint notre substitut (Ro. 5:12, 15). Voilà le pourquoi il devint un homme: afin de mourir. Les anges ne meurt pas. Au ciel, il n’y a jamais eu de funérailles, jamais de deuil, la mort est un phénomène terrestre. C’est pourquoi, il est important que la rédemption ait lieu là où la faute a été commise. Là où l’homme a péché, c’est aussi là qu’il doit être racheté. Cependant, il y a un problème! Quel homme sur terre serait capable d’expier en faveur des autres? Ceci nous rappelle la vision de l’apôtre Jean:

« Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux. Et je vis un ange puissant, qui criait d’une voix forte: Qui est digne d’ouvrir le livre, et d’en rompre les sceaux? Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder. Et je pleurai beaucoup de ce que personne ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre ni de le regarder. Et l’un des vieillards me dit: Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux. Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Il vint, et il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône. Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. » (Ap. 5:1-10).

Personne ne fut trouver capable d’expier, de racheter, de prendre la place de l’homme qui a désobéi. Ayant regardé ciel et terre, qui voyons-nous finalement: « Jésus ». Face à cette impossibilité, le secours nous vient de Christ comme s’il s’agissait d’une exclamation et d’une invitation. A la question qui est digne de le faire, quel homme pourrait le faire, ce verset 9 nous dit: « nous le voyons… » C’est Jésus, c’est lui et personne d’autre! C’est à lui qu’on nous demande de regarder, car s’il est Dieu, pour se mettre à notre niveau, il a fallu qu’il devienne un homme. Il a fallu qu’il assume cette position humaine, avec ses limites, qui le place d’une certaine manière en-dessous des anges. Il a dû pour cela passer par la mort (inexistante au ciel), car il est réservé aux hommes de mourir une fois…

Les versets 9b-10 dit: « Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous. Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. » Dans sa divinité, il n’avait à se perfectionner dans quoi que ce soit et de quoi que ce soit, mais pour expier nos péchés, il a fallu qu’il se place dans une position inférieure, de loin inférieure à sa position divine. Il mourut pour nous et comme l’un de nous. Cela le qualifie parfaitement pour nous venir en aide (Hé. 2:15). Il a dû pour cela goûter à la mort pour ceux-là qui lui appartiennent (Hé. 2:14-17). Vois-tu ce Jésus à présent? Vois-tu ce qu’il a souffert au profit de son peuple:

Jésus a bu la coupe jusqu’à la dernière goutte. Il a goûté la mort en faveur des hommes qu’il est venu sauver. Ces hommes-là nous sont identifiés dans le contexte:

  • Ceux qui doivent hériter du salut (1:14).

  • conduit beaucoup de fils à la gloire (2:10).

  • ceux qui sont sanctifiés, issus d’un seul, frères (2:11).

  • Ceux qui le célèbrent au milieu de l’assemblée (2:12).

  • Ceux qui sont frères de Christ (2:12; Ro. 8:14-17; Ép. 2:6).

  • Les enfants que Dieu m’a donnés (2:13).

  • Ceux qu’il délivra de la crainte de la mort et de la servitude (2:14-15).

  • La postérité d’Abraham (2:16).

  • Souverain sacrificateur de ses frères, de son peuple (2:17).

  • Ceux qu’ils délivrent de la tentation (2:18).

3. Avec une COURONNE « nous le voyons couronné de gloire et d’honneur… » (Ac. 1:9; 2:36; 5:31; Ép. 1:20-23; 1 Pi. 3:18, 22). Après l’effort, le réconfort, après la croix, la couronne, après l’humiliation, L’EXALTATION (Jn 12:23). « Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé » (Mt 23:12; Luc 14:11; 18:14). Le trône, la couronne après la croix (Jn 12:23). « C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2:9-11; 1Pie. 3:22). Voici que même dans cette position d’exalté, après tout ce qu’il a souffert à cause de nous, il n’a pas honte de nous appeler « frères ». As-tu honte de l’appeler « Seigneur »? N’aie pas honte de Christ. Le fait d’accepter de devenir notre frère ne l’a pas diminué ou dévalué, au contraire, couronné de gloire et d’honneur (expression reprise par 2 fois dans cette portion). Ap. 3:21; 22:5; 2 Tim. 2:12; Ro. 8:17.

• Ressuscité d’entre les morts: « Nous voyons Jésus… » Nous ne voyons pas encore toutes choses soumises à l’homme, mais Jésus, nous le voyons (les deux verbes ‘voir ‘ sont différents). Nous voyons Jésus (dans toute sa vie, ses offices, son ministère, son histoire), car il n’est plus dans le tombeau. Il a souffert la mort, mais il n’est pas resté dans le sépulcre. Il a goûté la mort, mais n’est pas resté mort. Il est revenu à la vie selon les Écritures (1 Cor. 15:1-4). Nous voyons le Christ ressuscité.

• Règne pour toujours: « … couronné de gloire et d’honneur… » Ayant bien accompli sa mission, monté au ciel, il peut à présent s’asseoir. Il mérite sa couronne (Hé. 1:3), son trône est éternel et le sceptre de son règne est un sceptre d’équité (Hé. 1:8), adoré des anges autour de son trône (Hé. 1:6) et le jour viendra où tout genou fléchira devant sa majesté et toute langue le confessera comme Seigneur (Ép. 1:22; 1Cor. 15:27). N’attend pas d’être forcé à le faire! Comment encore douter de la seigneurie et de la royauté de Christ? Il règne dès à présent, et surtout, assis sur un trône dans un corps humain dont il ne se départira plus jamais. Désormais, il est l’exalté qui règne (Phil. 2:9-11; 1 Pi. 3:22). C’est pourquoi sa mise en infériorité par rapport aux anges n’a été que pour un temps. A son ascension, il a retrouvé auprès de son Père, la gloire qui a toujours été la sienne. Ayant souffert, il est à présent couronné, et est le sujet de notre adoration (Ac. 1:1-11; 2:36; 4:10-12; 5:30-32; 10:36-42; Ép. 1:20-23; Hé. 1:6; 1 Pi. 3:22). Il a pris ce corps pour nous sauver, il a été tenté en toutes choses pour expérimenter ce par lequel nous pouvons passer, il a goûté à la mort en notre faveur, c’est pourquoi il n’a pas honte de nous appeler ses « frères » (v11, 12, 17). Qu’en est-il de nous? Avons-nous honte de l’appeler: « Seigneur »? Sommes-nous fiers de notre grand frère.

→ Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père (Jn 1:14).

→ L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Père, glorifie ton nom! Et une voix vint du ciel: Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore (Jn 12:23, 28).

→ Jésus dit: Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt (Jn 13:31-32).

Ce thème du couronnement de Christ n’est pas nouveau. L’Ancien Testament en a déjà parlé:

« Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu’il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple? On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il n’eût point commis de violence Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche. Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’oeuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains. A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités. C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a intercédé pour les coupables » (Es. 53:6-12).

Ces trois grands thèmes (incarnation, crucifixion et exaltation) reviennent bien souvent dans cette lettre, pour preuves, lisez quelques uns de ces textes pour s’en apercevoir: 1:3ss, 13; 2:7ss; 4:14; 5:9ss; 7:27ss; 8:1; 9:12, 24; 10:12f; 12:2 qui répète en écho: « Tout est accompli! »; 13:20. Mort, mais à présent, vivant pour toujours. Vous voyez, ce monde n’a pas échappé à notre Dieu, il en tient toujours les rênes, rien ne le détrônera, rien ne l’ébranlera. Rien n’ira contre ses desseins. Malgré les temps d’impasse, Dieu veille et accomplira à la perfection le plan de salut de l’humanité. Entends-tu alors ce chant joyeux, ce cri de victoire: « nous voyons Jésus… »? Honnêtement, le vois-tu dans ta vie? Crois-tu en lui? Nous le voyons par la foi. Il est dans tous ses apparats, il brille aux éclats dans sa Majesté. On ne te demande pas de le couronner, il l’est déjà. Tu as plutôt besoin de te soumettre, d’abdiquer, de l’adorer. Comment oses-tu et peux-tu continuer à rester indifférent? A moins que tu ne sois vraiment insensible et incrédule, ce qui n’est pas pour ton bien (1 Pi. 1:6-9; 1 Jn 3:1-3). En Christ, c’est vrai, nous avons un sacrifice supérieur, un sauveur supérieur, une haute sécurité (supérieure). Comme Dieu, il est grand, et comme homme, il est aussi grand!

« En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons » (Hé. 2:5). On regarde autour de nous, on voit les tragédies, les catastrophes, les malheurs, et on se dit jusqu’à quand? La gloire à venir est de loin supérieur à notre monde actuel. Vivons avec l’au-delà en pensée. Et plus nous pensons au Seigneur, plus notre désir de lui plaire grandit (Dan. 7:18; Ap. 2:26; 21:7). Le jour viendra, auprès du Seigneur, nous serons plus glorieux que les anges, au point que ce serait nous qui les jugerions. Nous avons en nous quelque de plus grand que ce qu’ils ont: nous avons été rachetés, nous recevrons des corps glorieux. Notre espérance n’est pas dans ce monde, mais dans le monde à venir. Désirons ardemment ce jour-là!