I PIERRE

La 1ère ÉPÎTRE DE PIERRE

Étude N°10

Texte: 2:4-10

« L’identité chrétienne!

Qui sommes nous selon Dieu? »

Après avoir parlé de l’excellence de Christ, de ce que Dieu nous dit de sa personne, nous pouvons à présent regarder à notre identité comme chrétiens, comme enfants de Dieu. Pierre met devant nous une variété de noms qui s’appliquent aux chrétiens. Des chrétiens, étrangers dans plusieurs provinces, et qui certainement, comme cela se voit dans notre monde actuel, peuvent passer par une crise d’identité. Alors, pour les exhorter, il leur dit qu’ils appartiennent à un royaume différent. Au regard des si grands privilèges que nous avons en Christ, nous n’envions personne. Nous sommes comparés à:

1. Des enfants nouveaux-nés (2:2): Quelque soit notre âge, en Christ, nous sommes tous des enfants de Dieu. « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jn 1:12-13); « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Ro. 8:16). Et à ce titre, nourrissons-nous du lait spirituel et pur qu’est la Parole de Dieu. C’est l’outil de croissance et de sanctification. Notre appartenance et filiation se démontrent dans notre soif et faim de la parole de Dieu. « Désirez ardemment le lait spirituel et pur de la parole… ». C’est ce lait, exempt de tous scories, souillures et toxines, qui nous permettra de savourer la bonté de Dieu. Cependant, n’en restons pas au lait, mangeons aussi de la nourriture solide (Hé. 5:12, 14).

2. Des enfants obéissants (1:14): Un bébé doit croître en stature et en sagesse. Comme enfants de Dieu, nous grandissons par l’obéissance, et en étant obéissant. On ne peut se targuer d’être chrétien désobéissant ou non pratiquant. L’obéissance à Dieu vaut mieux que tous les sacrifices. Celui qui est obéissant prouve par cela qu’il aime Dieu: « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis? » (Luc 6:46); qu’il fait partie de la famille de Dieu: «Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère » (Mt 12:50); qu’il est route pour le ciel: «Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 7:21). D’où le fait qu’il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Ac. 5:29).

3. Une maison spirituelle (2:5): Membres de la plus grande famille au monde. L’église étant constituée de tous les rachetés en Jésus-Christ est un Temple (Ép. 2:19-22). Il ne s’agit plus de briques superposées les unes sur les autres, mais d’un corps vivant. L’église est une maison, un édifice, un temple, une famille, un corps … tout y vit du moment où Christ, le Dieu vivant et vrai, en est la tête.

4. Des élus, une race élue (1:2; 2:9; Es. 43:20): Dieu prend soin de ceux-là qu’il a élus avant la fondation de ce monde (Dt. 7:7-8; Ro. 8:29-30; Ép. 1:4). Rappelons que le choix de Dieu est inconditionnel, mû uniquement par sa grâce et par son amour. Rien en nous ne l’a ébloui, rien en nous d’aimable, rien de quoi se prévaloir pour qu’il jette sur nous un regard favorable. Au contraire, tout en nous le pousse à nous condamner. Nul n’est meilleur à l’autre, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. Ceci ne doit pas te pousser à penser que nous versons dans le pessimisme ou dans le négativisme. C’est la vérité! Que nos cœurs fondent devant Dieu qui nous a aimés avant même que nous ne naissions, avant que nous n’ayons accompli quoi que ce soit dont nous puissions nous prévaloir (Ro. 9:11-13).

5. Des pierres vivantes (2:5): Morts dans nos péchés, une fois qu’une personne est ressuscitée d’entre les morts par la foi en Jésus-Christ, elle passe de la mort à la vie. Elle passe d’amas de pierres inanimées à une maison spirituelle. Pierre nous dit là qu’en Christ, nous sommes des « pierres vivantes ». Jésus étant la pierre précieuse, nous sommes les pierres précieuses. Encore-là, nous sommes ses pierres pour nous rappeler que nous ne nous appartenons pas nous-mêmes. Paul et Pierre se complètent: l’un nous dit que l’église, c’est le corps de Christ, et l’autre nous dit que l’église, c’est le temple de Dieu. Comme chrétiens, nous sommes des pierres spirituelles.

6. Des étrangers et voyageurs sur la terre (2:11-12; Cf. 1:1): Nous sommes en asile sur cette terre et ce monde, juste de passage; des nomades habitant des tentes prêtes à être démantelées d’un moment à l’autre (2 Cor. 5:1-5). Nous sommes des forains, des pèlerins. Malheur à celui qui pense qu’il est dans ce monde pour toujours. La Bible nous dit qu’une telle personne est insensée, et que ce soir même, son âme lui sera demandée par Dieu. Nous sommes appelés à « cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, à investir pour le royaume de Dieu où il n’y a ni teigne, ni rouille, ni voleurs » (Mt 6:19-21). Nous ne sommes que des résidents temporaires: « Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Phl. 3:20).

7. Des citoyens (2:13-17): Ayant des droits et des devoirs. Malheureusement, bien souvent, nous sommes plus enclins à réclamer nos droits qu’à accomplir nos devoirs.

8. Des serviteurs de Dieu (2:16): Sauvés pour croiser les bras ou s’allonger attendant d’être au ciel sur un tapis volant, non! Sauvés pour servir Christ et appelés à nous servir les uns les autres. La grâce ne doit jamais nous conduire à la licence ou à l’inertie. Celui qui dit être sauvé et qui vit comme bon lui semble, en dépit de tout ce que lui dit la Bible, prouve par cela qu’il n’est pas du tout chrétien. Être sauvé, c’est désirer au quotidien vivre dans la volonté de Dieu, et tout faire pour lui plaire (à tout prix), et non se plaire ou se complaire.

9. De bons dispensateurs (intendants, économes, administrateurs 4:9-10; Cf. 1 Cor. 4:1-2): Chaque chrétien a au moins un don, certains en ont plusieurs, nul ne les a tous. Aucun n’est plus important qu’un autre. Ils sont divers, pour une utilisation commune, et jamais à titre privé. Nous sommes juste des intendants, qui devrons un jour rendre compte à leur Maître. De ce fait, fidélité est de rigueur.

10. Des chrétiens (4:15-16): Nous avons là une des trois occurrences du mot « chrétien » dans le Nouveau Testament, avec Actes 11:26; 26:28. Il n’y a aucune honte à être appelé chrétien, au contraire, c’est un badge d’honneur. C’est la plus grande promotion disponible dans ce monde. Être chrétien, c’est porter le nom de Christ, s’afficher avec lui, l’endosser, s’affilier à ce qu’il est, lui dont le nom est au-dessus de tous les noms.

11. Un Sacerdoce royal (2:9; Ex. 19:6 ): Chrétien, 24/24 et 7/7. Toute notre vie appartient au Seigneur, nous ne nous appartenons point nous-mêmes (Col 3:17; 1 Cor. 6:19), tout pour la gloire de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les croyants avaient un sacerdoce, ils avaient des prêtres, un clergé pour les conduire, mais dans le Nouveau Testament, il n’y a pas d’hiérarchie (pas qu’il n’y a pas d’ordre), mais chaque chrétien est un prêtre, et il y a un seul Souverain Sacrificateur, Christ. C’est pourquoi, nous croyons en la prêtrise de tous les croyants. Savoir cela est libérateur. L’idée d’une catégorie « clergé » et d’une autre composée de « laïcs » n’est pas biblique. Aucun pasteur n’a le droit de te faire faire ce qui est contre la Bible et qui va contre ta conscience. Pas besoin de passer par un confessionnal ou un confesseur, c’est de l’idolâtrie et de la manipulation. Chaque chrétien peut s’approcher du trône de la grâce afin de se retrouver seul à seul avec le Seigneur et non devant un homme mortel frêle, faillible et enclin aux mêmes penchants (Hé. 10:19-25; 4:14-16; 1Tim. 2:1-5). Pas besoin d’un médiateur humain. Jésus est vivant, il est dans la gloire, il intercède en notre faveur (Ro. 8:34), et a fait de chacun de ses enfants un prêtre (dépendant de Christ et dépendant les uns des autres) qui peut librement venir à lui afin d’être secouru selon ses besoins et en temps convenable (Hé. 4:14-16; Ap. 1:6; 5:10; 20:6).

12. Une nation (une ethnie) sainte (1:15-16; 2:9; Cf Ex. 19:6): En nous choisissant, Dieu nous a aussi mis à part, séparés, sanctifiés (Lév. 10:10; 19:2; Hé. 12:14), car il a voulu se faire un peuple distinct, un peuple qui lui est consacré. Si nous sommes une nation, il va de soi qu’il en soit le roi, et c’est à ce roi-là que nous sommes assujettis. Nous sommes une nation dont l’appartenance ne se base sur aucun critère de couleur, de classe ou de culture. L’adjectif « sainte » fait qu’une telle nation est séparée, différente de toutes les autres. C’est aussi ce qui démarque l’église de tout le reste. Malheureusement, reconnaissons-le, aujourd’hui cette ligne de démarcation n’existe plus. Ce n’est pas que l’église est dans le monde, ça c’est vrai, mais le monde est dans l’église, et est même en train de posséder l’église. De nos jours, les chrétiens jouent le même rythme, tiennent le même langage, les mêmes déhanchements, adoptent le même style de vie, les mêmes plaisirs, les mêmes distractions, les mêmes pratiques, et tout cela dans le but d’attirer le monde. Mes amis, la fin ne justifie pas les moyens. L’église n’a rien à offrir au monde autre que l’évangile, la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. Et lorsque celui-ci est édulcoré, l’église n’est plus sel et lumière et se confond au lot. Vaut mieux être peu, et être dans la volonté de Dieu, que d’être nombreux et hors de cette volonté. L’association engendre l’assimilation, l’église a perdu de sa trempe, de sa puissance, de son témoignage et de ses distinctifs (2 Tim. 4:10).

13. Un peuple acquis (2:9; Ex. 19:5-6): Pour dire, un peuple spécial, une propriété privée, nous lui appartenons (Ac. 15:14), il nous a choisis (Jn 15:16). Au lieu d’être des gens étranges ou de faire le dindon de la farce, nous sommes chéris de Dieu, son trésor (Mal. 3:17). D’ailleurs voici comment le Seigneur nous appelle: « Le peuple que je me suis formé publiera mes louanges » (Es. 43:20-21).

14. Le peuple de Dieu (2:9-10): Nous n’étions pas cela, mais nous dit Pierre: « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu» (Voir le livre du prophète Osée). Dieu n’a pas deux peuples, mais un seul. Dans ce peuple, se retrouvent des hommes et des femmes de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Tous unis en Jésus-Christ, Juifs comme païens. En lui, il n’y a plus de mur de séparation.

Ayant donc de tels privilèges, combien grandes sont nos responsabilités! La barre a été placée très haute. Soyons donc à la hauteur de l’appel qui nous a été lancé. Dieu nous a choisis pour un but bien précis. Mes frères et sœurs, la vie chrétienne n’est pas une vie de canapé, nous avons reçu des droits, mais aussi des devoirs. Bien de fois, comme les gens de ce monde, nous sommes plus enclins à réclamer nos droits qu’à accomplir nos devoirs, qu’il n’en soit pas ainsi. Choisis pour:

a. Annoncer (publier) les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière… (v9). Certainement que Pierre nous dit ceci avec assez d’enthousiasme et de poigne. L’église, ce n’est pas seulement se rassembler le dimanche (ou maintenir des ministères), mais l’église à pour tâche de répandre, de proclamer les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses par Jésus-Christ… (Ép. 3:9-12). Chaque chrétien est publiciste du Seigneur, son annonciateur. Nous proclamons sa lumière, et même plus, son admirable lumière. Que c’est triste lorsque l’église n’a plus rien à proclamer au monde. C’est comme si nous l’encourageons à demeurer dans les ténèbres. Telle n’était pas la pensée de l’apôtre Paul: « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église. C’est d’elle que j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée auprès de vous, afin que j’annonçasse pleinement la parole de Dieu, le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir: Christ en vous, l’espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, en combattant avec sa force, qui agit puissamment en moi » (Col. 1:24-29). Chaque chrétien est héraut de Christ, chargé de déclarer la Bonne Nouvelle à toute créature. L’église de Christ réussira là où la nation d’Israël a échoué.

b. Obéir: Quel paradoxe d’être ou de se décrire comme chrétien tout en étant désobéissant. Chacun de nous a son rôle à jouer dans ce corps. Chacun doit apporter sa petite pierre et dans un bâtiment, chaque pierre est importante.

c. Veiller les uns aux autres, ayant le même Père: Tous sacrificateurs dans la même maison. Christ est à la foi notre Roi, notre Prophète et aussi notre Souverain Sacrificateur (Hé. 7:3, 11).

d. Offrir des sacrifices: Comme sacerdoce royal, chaque enfant de Dieu est un prêtre. De ce fait, il est appelé à offrir à Dieu des sacrifices spirituels ( 1 Pi. 2:5): Oui, mais de quelles sortes:

♦ Des sacrifices d’actions de grâces (Ps 50:14),

♦ D’un cœur brisé et contrit (Ps 51:17),

♦ De prières (Ps 141:2; Ap. 8:3-4),

♦ De louanges (Hé. 13:15),

♦ De bienfaisance et de libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir (Hé. 13:16),

♦ Don de soi (Ro. 12:1-2): À notre tour, remplissons les mains de Dieu de nos vies.

e. Comme étrangers et voyageurs sur la terre, soyons séparés du monde, abstenons-nous des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme (1 Pi. 2:12-13). Que ce monde trouve étrange que nous ne nous précipitons pas dans le même débordement de débauche (1 Pi. 4:3-4) est tout à fait normal.

f. Comme peuple de Dieu, ayant obtenu miséricorde, appliquons aussi cette miséricorde aux autres (Ép. 4:32), et attelons-nous aux bonnes œuvres: « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres » (Tite 2:11-14); « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection » (Col. 3:12-14).

g. Comme citoyens: Honorons le roi, obéissons aux autorités (1 Pi. 2:17; Rom. 13:1-7). Le chrétien doit être aussi bon citoyen que possible.

h. Comme chrétiens, nous avons la responsabilité de vivre comme Christ a vécu, suivons ses traces (1 Pi. 2:21:25). Cela exige de chacun de nous une totale consécration. « … marchez dans la charité, à l’exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur » (Ép.5:2).

i. Comme serviteurs, soyons soumis en toute crainte à nos maîtres (employeurs, supérieurs)… (1 Pi. 2:18-25; Col. 3:22-24).

Un peuple choisi et non un peuple qui moisit. Sauvés pour servir! Pensons-y jour après jour. Ne perdons jamais notre joie de le servir et l’enthousiasme de le faire connaître. Élevons vers Christ des cœurs et des lèvres qui louent sa grandeur et qui font par de cette grandeur.

Prenons compte de tous nos privilèges, sans oublier que tout privilège engendre une responsabilité. Tout ceci nous vient de la miséricorde de Dieu, et à notre tour, annonçons tout le conseil de Dieu, avec la plus grande miséricorde. On proclame son excellence, sa miséricorde et non de chercher à promettre aux gens une vie d’aisance ou de facilité dans ce monde.

Plus on connaît Dieu, plus on s’approche de lui, et plus ces choses deviennent un instinct quotidien et un désir spirituel quotidien. Que Dieu alors remplisse nos pensées et nos vies de sa personne.