I Pierre

La 1ère ÉPÎTRE DE PIERRE

Étude N°11

Texte: 2:11-12

L’éthique chrétienne:

Outil de témoignage par excellence

Faisons face à présent à deux versets qui nous disent tout ou presque tout du comportement ou de la conduite attendue d’un chrétien. Notre comportement se répercutera sur notre sanctification, notre évangélisation, sur nos relations avec les autorités, dans nos lieux de travail, dans nos familles et dans la manière dont nous serons accueillis par Dieu. Tout le long de son épître, doctrines et devoirs (pratique) s’entremêlent. A chaque fois, Pierre nous donne un enseignement, et nous invite en même temps à l’application. Ce qui nous amène à dire qu’il ne faudrait pas voir dans sa lettre une section dite doctrinale et une section dite pratique comme cela pourrait facilement se voir dans les lettres pauliniennes. Pierre nous informe et tient à ce que nous comprenions et mettions en pratique la parole de Dieu. C’est ainsi que dans ces deux versets, il nous parle à la fois de la liberté chrétienne, ses limites; d’éthique chrétienne et de ses attentes.

La Bible est très claire sur ce qui est de notre liberté: « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jn 8:36). Mais ne faisons pas de cette liberté une excuse pour vivre selon la chair. Ce qui serait absurde et paradoxal! Celui qui en fait à sa tête, est toujours esclave de son ancienne nature contrôlée par le « moi ». Puisque nous avons une nouvelle vie, une nouvelle identité et une nouvelle nature, vivons conséquemment.

« Bien-aimés, je vous exhorte… »: un terme d’affection et d’exhortation pour attirer leur attention. C’est un appel. Huit fois dans ces deux épîtres, c’est ainsi que Pierre s’adresse au peuple de Dieu (1 Pi. 2:11; 4:12; 2 Pi. 1:7; 3:1, 8, 14-15, 17). N’est-ce pas là une preuve encore que Pierre écrit à des chrétiens, à des croyants aimés de Dieu, et aimés de lui?! Il voit le danger qui les guette et les avertit avec amour. Paul fait la même chose (Ro. 12:1; 1 Cor. 15:58). Ne donnons aucune occasion au monde ni d’accuser notre Seigneur, ni de nous accuser d’extravagances, de bizarreries, ou quoi que ce soit de semblable. Pierre exhorte ces croyants, il les supplie, il se sent concerné par tout mal qui puisse leur arriver.

Le chrétien, rappelons-le encore est quelqu’un de différent. Il nage à contre-courant, c’est là que c’est le plus dur. Et de ce fait, le monde ne lui fera pas de cadeau. Le monde n’aime pas, n’apprécie pas et n’applaudit pas à ceux qui lui résistent, à ceux qui refusent son moule. Le monde s’en donnera à cœur joie pour ridiculiser le chrétien, l’accabler de sornettes, de contre-vérités, de diffamations, de calomnies, de potins, et fera circuler toutes de mensonges pour le discréditer. Si le monde a ainsi haï notre Seigneur, n’espérons pas mieux: « Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate. Ils se mirent à l’accuser, disant: Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi » (Luc 23:1-2). D’ailleurs historiquement, les chrétiens ont été victimes de nombre d’accusations mensongères et fallacieuses, entre autres, traités de:

→ Cannibales (Anthropophages): ceux qui les diffamaient ainsi avaient mal compris et perverti le texte dans lequel Jésus leur a dit ceci: «Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez » (1 Co. 11:24-25; Luc 22:19-20).

→ Dissolus (pervers, corrompus, immoraux): à cause de leur rencontre dite « Agapé », qui loin d’être des occasions de dérive, devaient plutôt être des temps de communion entre enfants de Dieu, preuve de leur amour en Christ les uns pour les autres.

→ Trouble-fêtes: qui causaient la faillite de ceux dont ils attaquaient le fond de commerce, à l’exemple des artisans de la ville d’Éphèse (Ac. 16:19; 19:23-27).

→ Affranchisseurs des asservis, émancipateurs des femmes, défenseurs des faibles: Une fois dans l’église, tous deviennent frères et sœurs ayant le même Père et le même Seigneur. Que ce soit dans la culture romaine, juive, comme grecque, la condition féminine était un sujet tabou, la femme était brimée, citoyenne de seconde zone, elle n’avait que des responsabilités, n’avait pas accès à l’éducation, mais l’évangile l’élève, lui permet d’être dans le même lieu et dans le même local pour recevoir la même instruction que l’homme dont les responsabilités sont aussi indiquées ( 1 Tim. 2:9-11; Ép. 5:25-33; 1 Pi. 3:1-7).

→ Anti-sémites: accusant les Juifs d’avoir tué Jésus-Christ.

→ Casseurs des relations familiales: à cause du fait que bien souvent lorsqu’un membre de la famille se convertissait, il subissait le rejet des autres, ostracisé et exclu de la famille et même de la société.

→ Déloyaux à l’égard de l’empereur César: Rebelles à l’égard des autorités, accusés d’insurrection. Puisqu’ils refusent d’adorer l’empereur comme Seigneur et de brûler l’encens en son honneur, car disaient-ils et croyaient-ils, Christ seul est Seigneur, et lui seul mérite d’être adorer. Dans sa folie de grandeur, l’empereur Néron est allé jusqu’à incendier la ville de Rome et a accusé les chrétiens de l’avoir fait.

Ces accusations ont lieu de nos jours. Les chrétiens sont accusés de tous les maux. Face à de telles charges, comme dans un procès et devant ses juges, Pierre va s’atteler à réfuter ces allégations mensongères au moyen de deux lignes de défense: Une négative, une positive:

I. La négative: « Bien-aimés, je vous exhorte … à vous abstenir des convoitises charnelles » (1 Pi. 2:11)

1. Une vie disciplinée (1 Pi. 2:11-12): Le chrétien, c’est celui-là qui se préserve des souillures du monde (Jc. 1:27), à mener une vie sainte, saine, pure. Un appel à la bonne conduite, thème récurrent dans cette lettre:

• « Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit: Vous serez saints, car je suis saint » (1 Pi. 1:15-16).

• … sachant que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière (conduite) de vivre que vous avez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pi. 1:18-19)

• « Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera » (1 Pi. 2:12).

• « Femmes, soyez de mêmes soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, en voyant votre manière de vivre (conduite) chaste et réservée » (1 Pi. 3:1-2)

• « et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion » (1 Pi. 3:16).

Indépendamment de ce que le monde pense, le chrétien est appelé à maintenir le cap d’une vie exemplaire. En aucun cas, le chrétien ne doit se laisser entraîner par les vices du monde. Abstenez-vous:

* « Bien-aimés, je vous exhorte … à vous abstenir des convoitises charnelles »: La chair nous rappelle notre nature. Le chrétien doit savoir se discipliner. S’abstenir veut dire: s’éloigner de, éviter constamment, jour après jour, se maîtriser, se démarquer, prendre et maintenir ses distances. La Bible ne nous demande pas de lutter, mais de fuir ces choses (1 Tim. 6:11; 2 Tim. 2:22). Plus tôt, Pierre nous avait dit ceci: « Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance » (1 Pi. 1:14). La Bible nous parle des « œuvres de la chair » en contraste d’avec « le fruit de l’Esprit ». « Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu » (Gal. 5:19-21); « afin de vivre, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair. C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l’ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles » (1 Pi. 4:2-4); d’où encore l’importance d’avoir les pensées de Dieu et non celle des hommes (Mt 16:23). Gardons-nous loin de ces convoitises qu’elle qu’en soit l’attraction. Le monde se plaît dans ces choses, et les approuve. « Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes, étant remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde. Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font » (Ro. 1:28-32). Rien de nouveau sous le soleil. Il y a lieu aussi de noter que Pierre nous parle, non des actions charnelles, mais des convoitises. Car, nous le savons, c’est la convoitise qui est la base de tous les péchés. Avant l’action, le désir est déjà condamné. Tout se passe dans nos têtes avant que nous ne passions à l’action. C’est comme si l’on nous disait de tuer le poussin dans l’œuf. Abstenez-vous, de manière continuelle, des mauvaises pensées, des plaisirs terrestres, voilà l’antidote contre la tentation. Satan est rusé, il a sa propagande, il sait que s’il parvient à infiltrer nos pensées, il sera vite en mesure de nous pousser au péché qui mène à la mort. Veillons à nos pensées. Veillez et priez, soyez sobres, tels sont les mots d’ordre auxquels nous appellent tous les hommes de Dieu (Ps 119:36-37). « Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l’ivrognerie, de la luxure et de l’impudicité, des querelles et des jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Ro. 13:13-14). Face à cette armée d’invasion, prête à nous assaillir, Pierre nous dit: « Abstenez-vous… ». Une invitation à continuellement s’éloigner, à se tenir en retrait, à ne laisser aucune faille. En face de n’importe quelle tentation, rappelons-nous de qui nous sommes les enfants et du prix payé pour notre salut.

* « Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme »: « Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (Ga. 5:24). Le péché affecte toute nos facultés, quelles soient physiques comme spirituelles. « Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres… » (Ép. 2:3; 5:3-4). Nos pensées influent sur notre personnalité. L’âme, c’est aussi la personne. Les vices de ce monde endommagent nos âmes. Il y a un danger qui nous guettent, et si nous n’allons pas à la recherche de ce danger, nous pouvons en être quittes. Les convoitises charnelles sont une armée qui cherche à contrôler nos pensées, nos émotions, nos désirs. Cela nous rappelle que la vie chrétienne est un combat. Encore-là, Pierre est en parfaite harmonie avec Paul (Ép. 6:10-18; Rom. 6-7). Ces convoitises font la guerre à notre âme. Elles sont comme des tireurs d’élite isolés, un bataillon, des espions toujours aux aguets, prêts à tout moment à nous sauter dessus, et à nous tirer dessus. Le comble, c’est qu’il arrive bien souvent que nous soyons nos propres ennemis. Le danger n’est pas toujours là où nous le pensions, bien souvent il est déguisé, il est au-dedans de chacun de nous: la convoitise est en chacun de nous. Jacques nous développe cela dans son épître (Jc. 1:13-15). Le combat est dans nos passions (en nous) et non contre des personnes (autour de nous). Notre nature pécheresse est l’aimant qui attire les tentations auxquelles nous succombons. Le mal est en nous, il est aussi autour de nous. On ne peut empêcher au mal d’exister, mais on peut s’en abstenir (1 Jn 2:15-16). La sagesse devant une armée plus forte que soit, c’est de l’éviter. Pour éviter une maladie contagieuse, il faut éviter tout contact, il faut la fuir. La Bible est l’arme par laquelle nous sommes appelés à combattre l’ennemi de nos âmes et ses flèches enflammées (Ep. 6:10-19). Ces choses nous font la guerre, elles diminuent notre impact, elles nous amènent à douter, à manquer d’assurance, refroidissent notre conscience et l’empêchent de nous rappeler à l’ordre. On en arrive même à oublier la bonté du Seigneur, sa grâce à notre égard, plus de discernement, emportés à tout vent de doctrine, car à présent on excuse tout.

II. Le positif: « Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera » (1 Pi. 2:12)

Dieu exige une vie de sainteté de la part de tous ceux qui se réclament de lui, de tous ceux qui l’appellent: Père. Pierre nous avait déjà dit que nous sommes une nation sainte. Le monde qui nous entoure préfèrent voir des messages que d’en entendre. N’est-ce pas qu’il est bien souvent dit que: « Ta vie crie plus fort que tes paroles que j’ai du mal à t’entendre!? » Beaucoup ne liront jamais la Bible, mais nous pouvons, de par nos vies, être des Bibles ouvertes devant eux (2 Co. 1:14-16; 2:2-3). Comment allez-vous dans ce domaine? Est-ce que tout va bien? Combien lisent votre vie? Qu’y lisent-ils? N’oublions pas: vivons pour Dieu (1 Pi. 4:2) et marchons par l’Esprit (Gal. 5:16, 24). Nous savons que nous avons été rachetés à un grand prix (1:9, 19), alors abstenons-nous. Notre abstinence est une preuve tangible et palpable de notre dévotion et amour pour Dieu.

A quoi bon? Pour quel mobiles? Voici 3 raisons qui doivent nous motiver à vivre différemment, à vivre une vie de discipline pour pouvoir être disciples de Christ:

1. Étrangers et voyageurs (1 Pi. 2:11): Intéressant que Pierre fait une double évocation de notre passage comme forains sur cette terre: étrangers et voyageurs. Il s’agit de vivre en marge de ce monde. Notez bien ici que c’est la 3ème fois ( 1 Pi. 1:1, 17) depuis que Pierre nous rappelle que ce monde n’est pas notre demeure permanente. Nous y sommes juste pour un temps, juste de passage (Hé. 11:13). Face à un monde qui cherche à nos avaler, nous sommes des non-conformistes. Ne nous conformons pas au siècle présent (Ro. 12:2). Le libertin ne peut se targuer d’être chrétien. En réalité, il usurpe un nom dont il ne porte ni les traits, ni les actes. Croire, c’est aussi vivre ce qu’on croit. Nous ne sommes que des « étrangers » que Dieu a placé dans ce monde pour un but (1 Pi. 2:9). Ce monde nous a en inimitié, il n’est pas digne du peuple de Dieu. Ne nous sentons jamais à l’aise dans ce patelin. Nous sommes dans le monde, mais pas du monde; le monde passe et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.

Cette notion d’étranger n’est pas exclusive au Nouveau Testament. Rappelons-nous d’Abraham lorsqu’il voulut acheter un lopin de terre où enterrer sa femme, il dira aux Canaanites qu’il n’était qu’étranger parmi eux. Pas sûr qu’il aient vraiment compris toute la portée spirituelle de ce qu’il leur disait. Autre que sa tente, rien ne lui appartenait. La seule chose qu’il ait eu à construire fut un autel, symbole de sa vénération et de son adoration de Dieu (Gen. 12:10; 17:8; 20:1; 21:23, 34; 23:4). Ses descendants évolueront à leur tour avec le même esprit et la même attitude:

* Isaac: « Séjourne dans ce pays-ci: je serai avec toi, et je te bénirai, car je donnerai toutes ces contrées à toi et à ta postérité, et je tiendrai le serment que j’ai fait à Abraham, ton père » (Gen. 26:3).

* Jacob: « Qu’il te donne la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu habites comme étranger, et qu’il a donné à Abraham! » (Gen. 28:4; 32:4).

* Israël en Égypte (Gen. 47:7; Dt 26:5).

* Même quand ils entrèrent dans la terre promise, il s’y voyaient toujours comme des hommes et des femmes en séjour temporaire: « Les terres ne se vendront point à perpétuité; car le pays est à moi, car vous êtes chez moi comme étrangers et comme habitants » (Lév. 25:23); « Nous sommes devant toi des étrangers et des habitants, comme tous nos pères; nos jours sur la terre sont comme l’ombre, et il n’y a point d’espérance » (1 Ch. 29:15).

* David dira la même chose: « Je suis un étranger sur la terre: Ne me cache pas tes commandements! » (Ps 119:19).

* L’auteur de l’épître aux Hébreux nous confirme cette idée de pèlerins des croyants d’autrefois, et nous exhorte à en faire autant: « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité » (Hé. 11:8-10, 13-16; 2 Co. 5:1-8).

Dans ce monde, nous ne disposons que de notre sépulture, et même là, car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter. Allégeons-nous au maximum, gardons toujours en pensée que nous ne sommes que des passants. Que rien ne nous amène à penser que nous sommes ici et nous y restons. Comme chrétiens, nous devons avoir l’au-delà en perspective. Dieu appelle chacun de nous à vivre comme pèlerins, et nous conduire de manière à refléter la cité à laquelle nous appartenons. Agissons selon notre identité, selon notre culture, selon notre nationalité. Prouvons de par nos vies que nous sommes de vrais patriotes.

2. Nous avons une âme et son prix vaut bien que nous en prenions soin (1 Pi. 1:9, 22; 2:11, 25; 4:19): « Que donnerait un homme en échange de son âme? » (Mc 8:37): Pendant que personne ne se soucie de nos âmes, Dieu lui en prend soin. Ce monde veut nos âmes pour les détruire, Dieu les veut pour nous sauver. Une guerre sans merci et sans fin est engagée. Ne nous laissons ni intimider, ni défaire, ni abattre.

3. « Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera » (v12): Dieu utilisera notre vie, notre témoignage, conduite et comportement afin de se faire connaître. Une bonne conduite veut dire avoir du poids sur la société, une vie d’excellence, un comportement noble, sans blâme. Le monde sera toujours prêt à nous tirer dessus à boulets rouges. Pratiquons le bien partout (Mt 5:13-16). Nous avons une foi attractive, vivons la afin d’attirer nombre d’hommes et de femmes à la foi salvatrice. Que personne ne vive rien que pour sa personne. Ce n’est pas normal, c’est même égoïste. Nous sommes surveillés, nous passons à tout moment sous l’œil scrutateur de Dieu, mais aussi sous le regard inquisiteur de ce monde. Au travers de notre témoignage, Dieu fait briller sa lumière et rend visite au pécheur afin de lui tendre la main et de le sauver.

Nous avons été rachetés du monde, séparés, élus. Dieu nous réserve sa cité, mais avant d’y être maintenons dans ce monde une vie qui puisse donner aux autres l’envie d’y être un jour. Le monde nous observe au quotidien. Ce monde espère un comportement tout autre du chrétien. Notre manière de vivre est un témoignage. Dieu peut visiter pour juger (cela peut se référer au jugement dernier), mais ici il s’agit d’une visite de bénédiction (Gen. 50:24-25; Luc 1:68). Lorsque Dieu visite un pécheur, c’est salutaire, il lui accorde grâce et miséricorde. La ville de Jérusalem a bénéficié de la visite du Seigneur, mais malheureusement, celle-ci n’en a pas voulu (Luc 19:44). Les non-croyants qui se moquent et calomnient les chrétiens, peuvent se retrouver changeant d’attitude à cause de notre témoignage, sans oublier que la repentance est un don de Dieu (Ac. 5:31; 11:18).

C’est vrai que nous ne sommes pas du monde, mais n’empêche nous sommes dans le monde. Ne donnons pas à ce monde l’occasion de nous déchoir de notre identité de peuple de Dieu.

Vivant dans ce monde, nous sommes quotidiennement en relation avec ces vices et affectés par eux. Ne nous assimilons pas à la culture dans laquelle nous vivons, et ne la fuyons pas non plus, car ce monde doit voir nos bonnes œuvres, c’est ce qui rend la vie chrétienne difficile.

Le non-chrétiens se justifient en voyant le chrétien agir comme eux et c’est ce qui les amènent à dire que nous sommes des hypocrites. Nous faisons exactement ce qu’ils font. Tel ne doit pas être le cas. Nous vivons dans un combat. Celui qui se réveille jour après jour en ne pensant qu’à la quantité de plaisir qu’il peut amasser, va perdre ce combat et son âme. Nous cherchons à vivre et plaire à Dieu (1 Pi. 2:12, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20; 3:4, 5, 7, 12, 16; 4:2, 5, 10, 11 – tous ces versets sont en relation avec Dieu) en toutes choses.

Dieu te surveille, le monde te surveille aussi. « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5:16) nous dira le Seigneur. Comportons-nous de manière sage. Vivre de manière à ce que même le monde apprécie la qualité de vie que nous menons, au point de nous dire: « Excellent! » (c’est le sens de l’adjectif dans bonne conduite). Non à la médiocrité ou à l’idée d’être un partisan (un chrétien) de moindre effort. Au lieu d’être étiqueté comme faiseur de mal, changeons la tendance pour faiseur de bien. Jésus faisait le bien (Pierre en parle à Corneille – Ac. 10:38). Soyons comme notre maître. Il ne s’agit pas de faire le moine, de se cloîtrer quelque part et de faire des assauts de temps à autre, ni de vivre de manière insulaire, sinon, nous ne serons d’aucune utilité et d’aucun impact. Tout cela, nous le faisons pour glorifier Dieu. Un rappel encore que la foi est toujours accompagnée de bonnes œuvres qu’elles soient matérielles, spirituelles ou morales.

Nous visons plusieurs buts par notre attitude quotidienne:

→ Notre comportement peut porter: Soyons conscients de cela. Ayons la passion des âmes. A l’épouse mariée à un non-chrétien, voici ce que conseille Pierre (1 Pi. 3:1-6).

→ Notre comportement à une valeur de témoignage: Que nul ne dise qu’il n’a jamais su. En menant cette vie excellente, Dieu nous bénira et nous utilisera pour sa gloire. Dieu visite les pécheurs pour leur accorder grâce et miséricorde. La bonne conduite peut être le canal par lequel Dieu va visiter certains devant lesquels nous nous efforçons de vivre la vie chrétienne. Jésus a rendu visite à la ville de Jérusalem, mais celle-ci s’est endurcie. Pierre nous dit dans Actes 10:38 que « Jésus allait de lieu en lieu faisant du bien… »

→ Notre comportement fait taire nos détracteurs: afin que « vous réduisiez au silence les hommes ignorants et insensés… » (1 Pi. 2:15): Il y a de ceux-là qui seront toujours à la recherche du poux dans la tête, à la recherche du dernier ragot à raconter, et contre toutes ces attaques, une seule arme de défense pour les faire taire: une vie de sainteté. Face à ceux-là qui pouvaient ou qui pourraient colporter de fausses rumeurs à son égard dans le but de lui enfoncer le couteau dans le dos, Platon avait une seule réponse: « Je vivrai de manière à ce que personne ne croit en ce qu’ils disent. »