JACQUES
Étude N° 7
Texte: 2:1-13
Amour, foi et bonnes œuvres versus dangers et folie de la discrimination
« Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice » (Jn 7:24)
Ayant parlé dans l’étude précédente des orphelins, des veuves et de l’importance de la sanctification, Jacques nous amène à présent à la portée de l’amour du prochain. La culture et la structure de ce monde ne doivent pas modeler nos relations les uns envers les autres, d’où la nécessité quotidienne de renouveler notre intelligence. Les Juifs, du temps de Jacques comme d’ailleurs beaucoup de gens dans notre monde actuel, ne se gênaient pas des honneurs et autres éloges des hommes. Nous jugeons d’un article par la « pub » qui en est faite, un livre par sa couverture et non par son contenu, une église par son bâtiment, une personne de par sa tenue. Ne dit-on pas que l’apparence trompe! Pourtant voici que la Bible nous interpelle et nous dit que toute forme de partialité, en plus d’être une mauvaise manière est un péché au même titre que le meurtre, l’adultère. Être partial, c’est coupable, c’est honteux, c’est odieux. Ce n’est pas pour rien qu’il y a tellement de mots synonymes au mot « partialité »: acception de personnes, favoritisme, discrimination, duplicité, mauvaise foi, hypocrisie, cachotterie, clivage, ségrégation, etc. La vraie religion ne fait point acception de personnes et la vraie foi consiste en une vie transformée.
L’acceptation d’une personne ne doit se baser sur aucune préférence externe qu’elle soit d’identité, de couleur, de ségrégation, de préjugés sociaux, économiques, raciaux, ethniques, généalogiques, ancestraux; de réussite, d’exploits ou d’abondance, etc. Aucune de ces choses et rien d’autre ne doit prédéterminer nos relations avec les autres.
Il n’est pas dit qu’il ne faut pas avoir des intimes ou des potes. Jésus avait des disciples (Pierre, Jean et Jacques) qui lui étaient plus proches que les autres. Il n’y a rien de mauvais à se faire des amis proches car il est tel ami plus attaché qu’un frère. Il n’y a rien de mal non plus à honorer qui mérite d’être honorer, ou à faire de la place comme manifestation d’amour à une personne âgée ou à faire preuve de bienveillance à l’égard d’un visiteur. Le respect de l’instant fait la différence. Toutefois, il y a plus profond que cela. Dans toutes nos relations, il faut être impartial, juste et bienveillant dans la manière dont nous traitons les autres. On se rappelle que Pierre est tombé dans ce piège: au moment où il devait aller annoncer l’évangile à Corneille, il a fallu que le Seigneur l’interpelle par trois fois (Ac. 10:13-16); à un autre moment, comme s’il a vite oublié, il a joué à de la dissimulation au point que l’apôtre Paul devait lui résister et le rappeler à l’ordre (Gal. 2:11-14). On veut tous faire notre liste de gens à aimer et à ne pas aimer, de gens à inviter et à éviter, mais Dieu dit non à cela. Il est impartial, étant notre Père, imitons-le. S’il s’en était tenu à des mérites ou à nos personnes, nous aurions été condamnés car nous n’avons rien de quoi nous prévaloir. Devant sa Majesté, aucun critère de rang, de sang ou de richesse.
Dans un monde stratifié, de classes et de catégories, un monde raffolant de scoops, de performances, de prouesses, de spectacle, de sensationnel, le choc des mots, des images, de la richesse; la foi chrétienne doit être agissante et pratique. Celui dont la foi n’est pas pratique et qui se dit chrétien, se présente sous une fausse identité (Jacques 2:14-17, 20, 26). « Car, en Jésus Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité » (Gal. 5:6). Cette foi agissante nous est présentée dans ce deuxième chapitre sous deux angles: La foi agissante par l’amour (2:1-13), et la foi qui se démontre par les œuvres (2:14-26). La vraie religion ne s’arrête pas qu’à nos têtes, à une connaissance intellectuelle, elle doit aussi mettre la main à la pâte et la main à la poche. Dans cette étude, concentrons-nous sur le premier aspect :
I. La foi agissante par l’amour: sans discrimination, sans partialité, sans préjugés, sans favoritisme. L’église est la seule société d’équité et d’égalité dans ce monde. La discrimination est très subtile. Elle nous guette tous et nul n’est exempt de tomber dans ses pièges. Nous sommes facilement impressionné par ce qui est clinquant, grand et beau. Ce n’est pas nouveau. « Et l’Éternel dit à Samuel: Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté. L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16:7-12). Jésus a condamné l’attitude des religieux de son époque (Mt 23:1-12). Si le jugement n’était qu’externe, notre Seigneur ne répondrait pas aux critères de choix de ce monde: « Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas » (Esaïe 53:3); « Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » (Es. 53:4-5).
Parlant de la foi agissante par l’amour, voyons tout d’abord:
1. Sa base v.1: Jacques ne tourne jamais autour du pot, il manie à la fois le bâton et la carotte. Son exhortation est directe, mais en même temps pleine d’amour: « Mes frères » (v.1). Il ne parle ni aux sceptiques, ni aux cyniques, mais aux frères en la foi. C’est cette foi-là qui doit nous transformer. « Mes frères bien-aimés » (v.5): Un mot d’affection et d’exhortation. Jacques s’inclut dans le lot, il ne s’arroge aucun honneur qui insinue qu’il est au-dessus de nous à cause du fait qu’il est le demi-frère du Seigneur. Comme déjà dit, ce mot « frères » revient 15 fois au pluriel et 3 fois au singulier dans cette épître. Le genre est bien respectée. D’ailleurs, le mot qu’il utilise ici et utilisé aussi dans presque tout le Nouveau Testament est un épicène, c’est-à-dire qui désigne indifféremment l’un ou l’autre des genres (voir 2:15).
La question à se poser, c’est plutôt de savoir qui est ce frère et qui est cette sœur dont il parle? S’agit-il juste de n’importe qui ou parle t-il de quelqu’un de plus précis? Jacques nous répond. Le frère et la sœur dont il est question ici sont ceux-là qui ont placé leur foi en Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur et qui ont placé tout leur espoir en sa personne et en son œuvre décrites dans les mots de l’évangile. La foi c’est quelque chose que Dieu donne, soit on la possède ou pas. Voici les liens forts qui nous unissent. Un frère en Christ, c’est quelqu’un qui a Dieu pour Père, Christ est son Seigneur, en lui habite l’Esprit (Rom. 8:9) de Christ par lequel nous avons été scellés pour le jour de la rédemption (Eph. 1:13-14).
Celui qui a cette foi en notre glorieux Seigneur ne peut élever Dieu et élever l’homme en même temps. A Dieu seul la gloire! « Cependant, c’est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle, qui vont être anéantis; nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire, sagesse qu’aucun des chefs de ce siècle n’a connue, car, s’ils l’eussent connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire » (1 Cor. 2:8); «Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen! » (Mt 6:13).Comme quoi, Jacques s’adresse à des personnes bien précises évoluant dans un contexte bien précis.
2. Son interpellation (v.1): « Écoutez! ». Jacques aime bien attirer l’attention de ses lecteurs (Ac. 15:3). C’est dit de bonne foi. Ceci est une injonction, une nécessité. Jacques regorge d’impératifs (au moins une soixantaine). Nous en avons un ici pour mettre le doigt sur l’absurdité de toute forme de partialité ou de discrimination.
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que votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus Christ soit exempte de toute acception de personnes (v.1). Il s’agit d’une foi bien précise, en une personne bien spécifique: notre glorieux Seigneur Jésus-Christ (Gal. 2:16; Jude 3), preuve encore de la part de Jacques de la divinité de Christ. Il est Seigneur, il est glorieux (Tite 2:13).
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si, tournant vos regards vers celui qui porte l’habit magnifique, vous lui dites… (v.3).
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ne faites vous pas en vous-mêmes une distinction, et ne jugez-vous pas sous l’inspiration de pensées mauvaises? (v.4).
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Mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, vous êtes condamnés par la loi comme des transgresseurs (v.9).
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La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie (3:17).
Sans tenir compte de la race, de la couleur, de la fonction, de l’arrière-plan, de l’éducation, des moyens à disposition, une fois en Christ, nous sommes frères et sœurs en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ. C’est Christ, et non autre chose, que nous avons en commun. Il est tout en tous. De cause à effet, celui qui fait acception de personnes doit s’abstenir de dire qu’il a la foi en Jésus-Christ. Tu ne peux professer Christ à longueur de journée et passer la pommade sur les autres. Ce serait paradoxal.
3. Sa définition (v.1): Qu’est que c’est que l’acception de personnes? Littéralement, c’est avoir égard au visage ou tout simplement, c’est accepter une personne à cause de sa face et ou à cause de ce qu’il a et non à cause de ce qu’il est. C’est traiter quelqu’un non à cause de son caractère, mais à cause de critères extérieures. C’est s’approcher d’une personne pour des références et des circonstances autres que celles de la valeur intrinsèque de la personne.
4. Son illustration v2-4: Jacques a tout à fait raison de prendre un tel exemple, disons sur une église. Les croyants auxquels il s’adresse se comportaient mal pour ce qui est de l’amour les uns envers les autres. On se rappelle que dans l’église de Corinthe, il y avait des cas de divisions et d’acception de personnes: « Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur; car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre » (1 Cor. 11:20-21). Les églises accueillent des membres, des sympathisants, des passants, des visiteurs, des croyants comme des non-croyants (1 Cor. 14:23-25). Jacques ici utilise le mot « synagogue » (la plupart des membres étant d’origine juive) qui veut dire assemblée, et l’alterne au chapitre 5:14 avec le mot « église ». Bien de ce qui se passe dans nos cultes de nos jours puisent ses origines dans le culte à la synagogue. Plus tard, le mot synagogue prendra une connotation péjorative, du moment où il est fait mention de synagogue de Satan (Apoc. 2:9). Si synagogue veut dire « assemblée » (2 Thess. 2:1 parlant de grand rassemblement), église veut dire « les appelés hors de… » constituée uniquement de vrais croyants. Mais revenons au culte qui va bientôt commencer. Deux frères arrivent, l’un après l’autre. Habituellement, les nantis arrivent toujours en retard, mais là, le riche est plutôt à l’heure.
♦ Le premier homme en bagues: Il est riche, cela se voit à l’œil nu. Un monsieur aux doigts dorés, un joyau, une pépite à chaque articulation des doigts. Un tel homme rappelle un peu les cantatrices de nos jours qui ne gênent pas à bien brandir leurs mains pour exhiber le nombre de bijoux portés, la qualité des décorations de henné. Jésus a parlé d’un homme riche, vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un « bling-bling » éclatant des pieds à la tête, dernier cri à tous égards. Il occupe une place de choix dans la société, un homme d’affaires à succès. De loin, on entend le bruit de sa démarche, le froufrou de ses richesses, et avant même qu’il n’arrive, la porte lui est largement ouverte, on lui fait des courbettes, et le placeur l’accompagne à la place d’honneur « réservée ». Peut-être que la description est exagérée, même si, il faut reconnaître que de nos jours, ces choses se passent, et nul besoin de toute cette opulence pour remarquer une personne. N’empêche, la réalité même déguisée demeure.
Notons en passant qu’il semble que l’église primitive avait des frères qui s’occupaient de l’accueil, et il n’y a rien de mauvais à ce que l’église en fasse de même de nos jours le fasse. Un rôle que doivent jouer les diacres dans l’église ou des personnes qui ont une facilité de contact et de la chaleur à accueillir les membres, les nouveaux arrivants et ceux qui ne sont que de passage.
♦ Le deuxième homme en guenilles: C’est Lazare selon Jacques. Il ne voit l’or qu’en rêve. Sans flash et sans cash! Un pauvre misérablement vêtu, et voici que le même placeur qui avait donné une place de choix à l’homme riche, ordonne plutôt au pauvre de ne même pas s’asseoir, de rester debout ou d’aller s’asseoir par terre aux pieds des riches. Incroyable que cela se passe dans l’église. Pourtant, le même scénario continue de nos jours avec même des places réservées, et que la personne réclame si jamais quelqu’un a l’audace de s’y asseoir.
Parlant de riches et de pauvres, l’église primitive avait en son sein chacune de ces catégories (Ac. 4:36-37; 8:27; 10:1-2; 16:14; 17:4; 1 Tim. 6:17-19), mais la majorité des convertis hier comme aujourd’hui fait partie des classes moyennes et pauvres (Ac. 2:45; 4:35-37; 6:1-6; 1 Cor. 1:26; 2 Cor. 8:2,14; Gal. 2:10).
Après tout ce qui a été dit, où se trouve le problème?
– Au-delà du fait de donner la meilleure assise au riche, d’ignorer et de dénigrer le pauvre, disons qu’il n’y a rien de mauvais à être riche ou à bien s’habiller, de porter des bagues et autres bijoux en or ou de valeur. Le texte ne porte pas le blâme sur le riche, mais sur celui qui juge, qui différencie et qui agissait pour un intérêt et pour des raisons charnelles. Cependant, le problème que Jacques met devant nous va au-delà de ce qui se voit au premier abord, c’est beaucoup plus précieux. Notons bien le contraste. Au riche, on lance une invitation: « Assieds-toi ici à cette place d’honneur » (v.3); au pauvre une sommation, une intimidation: « Toi, tiens-toi là debout! » (v.3). Et plus encore, au lieu que le placeur lui donne sa place à lui (il s’en est réservé une), il l’ordonne de s’asseoir au-dessous de son marche-pied. L’un reçoit une assise, l’autre le plancher. Le mobile est maléfique d’où l’admonestation de Jacques.
– Comprenons aussi que Jacques n’est pas en train d’interdire d’honorer qui que ce soit. Il parle du danger qu’est la mauvaise attitude que l’on peut avoir vis-à-vis des autres. La Bible nous invite à honorer le roi, à prier pour nos autorités, à rendre à César ce qui appartient à César (Mt 22:21; Rom 13:1-7), à avoir de la déférence pour nos conducteurs spirituels (Héb. 13:17), que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. (1Tim. 5:17); les enfants sont invités à honorer pères et mères (Eph. 6:2), les serviteurs sont invités à obéir en toutes choses à leurs maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte du Seigneur… (Col.3:22-25).
Un parallèle peut être rappelé ici entre les propos de Jacques et ceux du Seigneur Jésus dans le sermon sur la montagne.
Matthieu 7:1-2 Jacques 2:1
Matthieu 7:3-5 Jacques 2:2-4
Matthieu 7:6 Jacques 2:5-7
Matthieu 7:12 Jacques 2:8-11
Les raisons de l’absurdité du favoritisme:
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Incompatible avec l’œuvre accomplit par Christ à la croix (Jacq. 2:1; Rom. 10:12-13). De riche qu’il était, il s’est appauvri afin de nous enrichir; du haut des cieux, il est descendu aussi-bas afin de nous secourir.
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Elle sape la personne de Christ. Dieu n’ayant pas tenu compte de notre condition pour nous envoyer son Fils unique, pourquoi faisons-nous autrement? L’apparence est trompeuse (2 Chron. 19:17; Prov. 24:23; 28:21). Même sauvés, nous n’avons aucun droit, aucun mérite auprès de Dieu. Dieu est loin d’être impressionné par notre statut, C.V. ou salaire. Au pied de la croix, le terrain est bien nivelé, tous sont égaux. Nous sommes autant différents les uns des autres que les goûts et saveurs de ce monde, mais en même temps, nous sommes tous égaux, tous sauvés uniquement par la grâce de Dieu.
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Contredit notre foi en Jésus-Christ puisqu’en lui nous sommes frères et sœurs (Jacq. 2:1, 8-10) et incompatible avec l’obéissance chrétienne. Celui-ci ne s’associe qu’avec ceux de sa clique, de sa trempe ou du même Q.I que lui. Il y a ceux avec lesquels nous voulons nous associer et ceux dont nous ne voulons rien savoir. Ça c’est mon ‘grin’, mon club, nous avons les mêmes affinités. Qui n’en fait pas partie n’est pas ami. C’est pourquoi faisons attention à l’église ethnique qui n’a que des critères linguistiques, épidermiques, sociaux et génétiques. Il en arrive que certains ne veulent travailler qu’avec tel ou tel peuple. Un tel ne me ressemble pas, il n’est pas de ma culture et je ne fais rien pour comprendre cette culture, elle me fait peur, alors je la stigmatise. Aussi, pas besoin de discrimination pour justifier une vocation ou un appel. Qu’il n’en soit pas ainsi, mes frères.
- Elle va à l’encontre de desseins de Dieu et de sa volonté pour nous. C’est ce que Pierre a fini par comprendre: « En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu’en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable » (Ac. 10:34-35). « Car l’Éternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le cœur est tout entier à lui. Tu as agi en insensé dans cette affaire, car dès à présent tu auras des guerres » (2 Chron. 16:9). C’est à Dieu qu’il appartiendra de tracer la ligne de démarcation entre le juste et le méchant. La distinction finale sera faite entre les brebis et les boucs.
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C’est juger l’autre sur de fausses bases et résulte de pensées malsaines: « ne faites vous pas en vous-mêmes une distinction, et ne jugez-vous pas sous l’inspiration de pensées mauvaises? » (Jacq. 2:2-4). Ce verset illustre l’homme dont il avait déjà parlé: « … c’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies » (Jacq. 1:8). La vraie religion, ce n’est pas que des mots, c’est aussi des actions. C’est un manque de sagesse, de l’hypocrisie (Jacq. 3:17).
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Cela contredit la caractère et la nature de Dieu « Car devant Dieu il n’y a point d’acception de personnes » (Rom. 2:11); « Tu ne commettras point d’iniquité dans tes jugements: tu n’auras point égard à la personne du pauvre, et tu ne favoriseras point la personne du grand, mais tu jugeras ton prochain selon la justice » (Lév. 19:15; cf. Gal. 2:6; Dt. 1:7). « Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien. Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n’y a point d’acception de personnes » (Eph. 6:7-9).
- Opposé au choix souverain de Dieu (Jacq. 2:5). « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, Et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Es. 55:8-9).
- C’est un paradoxe d’honorer ceux qui vous déshonorent et qui déshonorent le nom de Christ. Pensez à tous ces gens qualifiés de « people », avec tout ce qu’ils gagnent comme argent et applaudissements. Quand ils parlent, c’est surtout pour nous dire qu’ils ne croient pas en Dieu ou que Dieu n’existe pas du tout, et c’est eux qu’il faut idolâtrer. Pourtant en dépit de leur horreur, nous les honorons en allant regarder leurs films, en portant leur griffe, en écoutant leur musique, et à aller jusqu’à se trémousser au son de leur opus. Ces gens insultent le Seigneur au vu et au su de tous, pourtant nous continuons d’acheter leurs produits. Ne contribuons ni à leur enrichissement, ni à leur promotion, ni participons pas à leurs mauvaises œuvres. Beaucoup de dénominations sont en mal de porte-parole et de héros. C’est comme si on disait que Jésus, Paul, Pierre, tous ces héros de la foi ne nous suffisent pas, alors fabriquons-nous-en d’autres de ce monde. On veut des gens populaires, beaux pour nous représenter sur le haut du pavé. N’ayons aucun complexe, mes frères et sœurs, la Bible nous suffit.
- C’est faire preuve de cruauté envers l’autre (Jacq. 1:12-13). Ce n’est pas normal de juger les autres pendant que toi-même tu passeras par un jugement. « Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d’un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n’es pas observateur de la loi, mais tu en es juge. Un seul est législateur et juge, c’est celui qui peut sauver et perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain? » (Jacq. 4:11-12).
La Bible (L’Ancien comme le NT) proclame avec grande vigueur que Dieu ne fait point acception de personnes: (Dt 1:17; 10:17; 16:19; 2 Chron. 19:7; Job 13:8,10; 32:21; 34:19; Prov. 24:23; 28:21; Ac. 10:34; Rom. 2:11; Eph. 6:9; Col. 3:25; 1Pi. 1:17).
4. Dans les derniers versets de cette section (versets 5-13), Jacques va apporter les corrections théologiques, doctrinales, éthiques pour remettre les croyants sur la bonne voie: « Opprimer le pauvre, c’est outrager celui qui l’a fait; mais avoir pitié de l’indigent, c’est l’honorer » (Prov. 14:31).
→ DIEU EST SOUVERAIN! « Ton peuple établit sa demeure dans le pays Que ta bonté, ô Dieu! tu avais préparé pour les malheureux » (Ps 68:10). « Les malheureux le voient et se réjouissent; Vous qui cherchez Dieu, que votre cœur vive! Car l’Éternel écoute les pauvres, Et il ne méprise point ses captifs » (Ps 69:32-33). « L’homme dont la langue est fausse ne s’affermit pas sur la terre; Et l’homme violent, le malheur l’entraîne à sa perte. Je sais que l’Éternel fait droit au misérable, Justice aux indigents » (Ps 142:11-12). Dieu s’intéresse particulièrement aux pauvres. Pas qu’ils ont plus droit au ciel que les riches ou vice-versa, mais parce qu’il a voulu qu’il en soit ainsi. Oui, il sera difficile aux riches (qui se confient dans leurs richesses) d’entrer dans le royaume de Dieu, toutefois à Dieu rien d’impossible. C’est son choix souverain et il ne nous appartient pas de mettre cela en doute ou de questionner son élection. C’est dans sa souveraineté que Dieu s’est choisi un peuple (Dt 7:6 ), il a voulu que les Lévites soient les sacrificateurs (Dt 18:5), que le Messie soit de la tribu de Juda, que le salut vienne des Juifs. Il a choisi que David devienne roi, et homme selon son cœur (1 Chron. 28:4). Il rappellera à ses disciples que le choix porté sur leur personne émane de lui et non d’eux. «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne» (Jn 15:16). Paul dira la même chose aux Thessaloniciens. « Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité » (2 Thess. 2:13). Dieu a choisi de bénir la classe des pauvres en sauvant un grand nombre parmi eux. Jacques revient à un aspect qu’il avait déjà touché: «Que le frère de condition humble se glorifie de son élévation. Que le riche, au contraire, se glorifie de son humiliation; car il passera comme la fleur de l’herbe. Le soleil s’est levé avec sa chaleur ardente, il a desséché l’herbe, sa fleur est tombée, et la beauté de son aspect a disparu: ainsi le riche se flétrira dans ses entreprises» (Jacq. 1:9-11).
Dieu a voulu qu’il y ait beaucoup de « sans-noms » dans son royaume. En venant dans ce monde, Jésus a choisi de naître dans une famille modeste, dans une ville des moindres, insignifiante, un charpentier qui a mené une vie simple. Il s’est pourtant associé aux riches, il a guéri parmi les riches, il a même été enseveli dans un sépulcre de riche. Toutefois, c’est avec les pauvres qu’il s’est le plus affiché, allant même se choisir des disciples d’arrière-plan modeste.
Le salut vient de L’Éternel (Jonas 2:9). C’est lui qui l’initie et c’est lui qui l’accompagne et l’amène à perfection. Beaucoup de ceux qui sont dans l’église viennent de classes moyennes, même s’il peut s’en trouver quelques uns de nobles origines (qui mordent la poussière devant la grandeur de Dieu). C’est vrai qu’il y a des nobles, des sages, des puissants, mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu (1 Cor. 26-29). « Le riche et le pauvre se rencontrent; c’est l’Éternel qui les a faits l’un et l’autre (Prov. 22:2). Nul n’est digne d’entrer dans le royaume de Dieu, ni le riche, ni le pauvre, c’est par grâce. Le pauvre peut être aussi arrogant et orgueilleux que le riche. Le riche comme le pauvre peuvent être pingres, cupides et avares. Ce n’est pas un péché d’être riche et la pauvreté n’est pas une garantie de spiritualité. Il y a des riches qui aiment Dieu et des pauvres qui sont ennemis de Dieu, et vice versa. Le riche regarde le pauvre avec dédain, le pauvre regarde le riche avec jalousie, envie, mépris et suspicion. Dieu est souverain, il peut choisir n’importe qui pour en faire un notable, une pierre précieuse dans son royaume. Il ne lui coûte rien de faire d’un zéro un héros. Nous pouvons être pauvres dans les choses de ce monde et être riches dans les choses spirituelles et célestes (Eph. 1:3; Apoc. 2:9). Combien coûte un riche hors de ses richesses? (Job 1:21). Nous sommes invités à investir pour le royaume de Dieu (Mt 6:19-21). Il n’y a aucune vertu à être pauvre, mais l’idée c’est que cette pauvreté ne l’a pas empêché de les choisir. Qui que l’on soit, Dieu ne discrimine pas et n’agira jamais de manière injuste à notre égard. Il ne choisit personne sur la base de quelque chose en la personne. Chacun de nous reçoit de Dieu plus qu’on ne mérite, même si l’on peut penser le contraire. A notre tour, prêchons l’évangile, appelons tous les hommes à la repentance. C’est le péché qui empêche aux hommes de venir. Jésus a promis qu’il ne rejettera personne qui vient à lui, et personne ne peut venir à lui si le Père ne l’appelle.
- « J’ai aussi vu sous le soleil ce trait d’une sagesse qui m’a paru grande. Il y avait une petite ville, avec peu d’hommes dans son sein; un roi puissant marcha sur elle, l’investit, et éleva contre elle de grands forts. Il s’y trouvait un homme pauvre et sage, qui sauva la ville par sa sagesse. Et personne ne s’est souvenu de cet homme pauvre. Et j’ai dit: La sagesse vaut mieux que la force. Cependant la sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées. Les paroles des sages tranquillement écoutées valent mieux que les cris de celui qui domine parmi les insensés. La sagesse vaut mieux que les instruments de guerre; mais un seul pécheur détruit beaucoup de bien » (Eccl. 9:13-18).
La vérité pratique de la vie au quotidien (v.6-7): « Et vous vous avilissez le pauvre! ». Triste réalité de la vie dans ce monde. Au quotidien, les pauvres sont déshonorés, maltraités, leurs droits bafoués. Proverbes 21:13 nous dit que celui qui avilit le pauvre ne recevra pas l’exaucement à ses prières. Déshonorer les pauvres est une offense personnelle au Seigneur (Mt 25:40).
La société n’a pas changé. « Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment, et qui vous traînent devant les tribunaux? Ne sont-ce pas eux qui outragent le beau nom que vous portez? » Les riches oppressent, tyrannisent, ce n’est pas nouveau. « Le pauvre et l’oppresseur se rencontrent; c’est l’Éternel qui éclaire les yeux de l’un et de l’autre » (Prov. 29:13). Les riches s’enrichissent plus et les pauvres s’appauvrissent davantage, ce n’est pas nouveau. En plus de l’exploitation de l’homme, des moyens qu’ils ont pour les traîner devant les tribunaux, il y a aussi la maltraitance qu’ils leur faisaient subir. Beaucoup de fois, les pauvres s’endettaient auprès de ces riches et finissent par crouler sous le poids de ces dettes qu’ils ne pourraient en aucun cas rembourser.
Les pauvres, de manière générale, ont rarement terrorisés les chrétiens. Nous portons un nom de noblesse, rien de quoi être complexé (1 Pi. 4:16). En Christ, nous avons une nouvelle identité. Ces mêmes riches étaient ceux qui trainaient les pauvres dans la boue, devant les tribunaux, et blasphèment le nom de Dieu. Voyez les nantis de ce monde, la moutarde leur est monté au nez, ils disent que Dieu n’existe pas. Ils vivent tellement au milieu de leur richesse qu’ils en ont oublié Dieu, et se disent que puisqu’ils n’ont besoin de rien matériellement, alors pourquoi faire place à Dieu, c’est un rabat-joie.
Le choix de Dieu est inconditionnelle et intentionnelle car Dieu ne fait point acception de personnes. Son choix a:
- UN PLAN: « pour qu’ils soit riches en la foi » (v.5). Riches et pauvres ne sont pas sauvés parce qu’ils étaient riches en la foi, mais afin de le devenir (2 Cor. 8:9); « Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses… » (1 Cor. 1:5; 2 Pi. 1:4). C’est le but de son choix. Dieu honore ceux qui l’honorent. Si Dieu a choisi d’honorer les pauvres, pourquoi les avilissons-nous?
- UNE POSITION: « et héritiers du royaume » (Luc 12:32; Mt 5:3; 2 Pi. 1:11; Mt 25:34; Eph. 5:5). C’est ce royaume que nous attendons et ce jour viendra (Apoc. 1:6; Rom. 8:17; Jn 18:36). Notre héritage est dans les cieux (1 Pi. 1:4). « En ce jour, l’Éternel des armées sera une couronne éclatante et une parure magnifique pour le reste de son peuple » (Es. 28:5).
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UNE PROMESSE « promis à ceux qui l’aiment » (2:5). Que d’incertitudes dans les richesses (1 Tim. 6:17)! C’est de la folie de placer sa foi en des choses éphémères (Prov. 23:5). Dieu ne ment point. Ce qu’il promet, il le fera.
- UNE PROPORTION: « promis à ceux qui l’aiment » (qu’ils soient riches ou pauvres). Il faut l’aimer, c’est une condition. Ce royaume est bien spécifique, on y entre par la nouvelle naissance. Il est exceptionnellement pour ceux qui l’aiment et pas pour tous (1 Jn 4:19; Jn 3:3, 5; 2 Tim. 4:8). « Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème! Maranatha » (1 Cor. 16:22).
→ DIEU EST ROI (v.8-9): Dt. 1:17; 7:7-8; 10:17; 2 Chron. 19:7; Prov. 24:23; 28:21. Les préjugés et autres snobismes spirituels sont dangereux. Évaluons les uns et les autres par leur caractère et non par leurs possessions ou par ce qu’ils ne possèdent pas. Être partial est aussi dangereux et maléfique que l’adultère, le meurtre. La Loi de Dieu n’est pas une chose du passé. C’est sa Loi, la loi parfaite, la loi de liberté, la loi royale (1:25; 2:12) puisqu’elle nous vient du Roi des rois. Tous les commandements de Dieu s’accrochent à ce verset 8 qui est une citation de Lévitique 19:18 (Cf. Mt 22:37; Luc 10:27; Rom. 13:10). C’est là notre première responsabilité. Jésus a donné toute sa valeur à ce commandement en donnant sa vie pour son peuple. Le vrai amour regarde tous du même œil. Ceux qui font acception de personnes violent cette loi royale. Celui qui honore la loi de Dieu peut être sûr que sa vie est en harmonie avec les Écritures. Aimer Dieu et aimer son prochain, tout est dit et fait dans cette loi. Ceci ne sous-entend pas que nous sommes sous la loi de Moïse, mais nous ne sommes pas sans loi ou des hors-la-loi. D’où l’importance d’aimer notre prochain et dans Jn 13:34-35, Jésus a ici intensifié les critères de l’amour. C’est un nouveau commandement dans le sens que ce n’est plus comme on s’aime soi-même, mais comme Christ nous a aimés. C’est le sceau de notre appartenance à Christ. Si nous faisons preuve de discrimination ou de favoritisme, nous discréditons ce statut. Le partial vit dans le péché et la loi lui dit qu’il est transgresseur, un criminel.
→ DIEU EST MISÉRICORDIEUX (v.10-11). Jacques corrige la mauvaise conception que ses lecteurs se faisaient de la loi. Au lieu d’instituer nos propres lois et critères, remettons-nous-en plutôt à la parole de Dieu. Du temps de Jésus, il était très populaire d’élever un aspect de la loi et d’en négliger ou ignorer un autre (Mal. 2:8-9). Les uns et les autres, comme beaucoup le font de nos jours, pensaient que la loi de Dieu était un restaurant (Dt 27:26) où l’on choisit ce qu’on veut et on laisse tomber le reste (Mt 23), mais Jacques s’insurge contre une telle attitude. Face à la loi de Dieu, on ne peut être sélectif. Dieu exige une obéissance totale à toute la loi. L’autorité de Dieu se tient derrière chaque commandement. Même s’il peut nous arriver de penser avoir obéi à tous les commandements de Dieu, dès que nous fléchissions contre le moindre de ces commandements, nous nous rendons coupables de tous les autres. Cette loi vient nous rappeler que nous ne pouvons pas nous sauver, et sans elle, nous allons toujours penser qu’il y a en nous quelque chose de bon pour que Dieu nous agréé dans son royaume. Combien cela est faux! La porte des cieux est trop lourde pour être poussée par nos mérites ou nos efforts. « Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu. Car nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché » (Rom. 3:19-20). Un péché engendre tous les autres. La loi est une seule entité et on ne peut la compartimenter. Tu violes une partie, tu te rends coupable de tout le reste. Ne pas être sous la loi ne veut pas dire être sans principes ou sans scrupules. Toutes les lois de Dieu se valent et exigent notre obéissance.
→ DIEU EST SEUL JUGE (v.12-13). Il y a un jugement à venir (Rom. 14:10, 12-13; 2 Cor. 5:10; Héb. 9:27). Toute la vérité apparaîtra (Jacq. 5:7, 9; 1 Cor. 3:10-15). Parlons et agissons comme étant de ceux-là qui devront un jour faire face au Juge, c’est-à-dire Dieu. Pensez-y, le Seigneur est proche, il est juste à la porte. Nous rendrons compte de notre service, de nos agissements, de nos préférences, de nos paroles, de nos pensées. C’est pourquoi il y a urgence de vivre à la lumière de ce jour. L’acception de personnes comme le fait de juger les autres est un péché.
Va et fais de même, va et fais preuve de miséricorde en faveur des autres que tu as discriminé et incriminé. Celui qui est incapable de faire preuve de miséricorde prouve tout simplement qu’il n’a jamais expérimenté la miséricorde. Agissons envers les autres comme Dieu a agit en notre faveur. Toutefois, pour le vrai croyant, en ce jour de jugement, il obtiendra miséricorde (v.13), parce qu’il a vécu une vie de miséricorde (Mt 25:40, 45). Dieu va nous juger au moyen de sa parole qui est la loi de la liberté. Savoir que nous serons un jour jugé doit nous pousser à ne pas faire acception de personnes. La miséricorde triomphe du jugement. « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ » (Eph. 4:32). N’oublions pas que là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. Nous méritions d’être écrasés sous le poids de nos péchés, mais Dieu nous a fait grâce. On se rappelle de la parabole du serviteur impitoyable (Mt 18:21-35). Il lui a été fait miséricorde, mais il n’a pas renvoyé l’ascenseur et à son tour, miséricorde ne lui sera pas faite. Nous sommes de grands endettés, mais Dieu nous a fait grâce.
Quelles sortes de personnes sommes-nous? Sélectifs, partiaux, racistes? Sommes-nous désireux de vivre une vie d’amour? A quoi, par quoi ou en quoi sommes-nous le plus reconnus? Comment est-ce que les autres nous regardent?
Faire partie de l’église du Christ est un privilège. Que nos choix se portent plus sur les qualités spirituelles et morales intrinsèques d’une personne plutôt que sur son porte-monnaie ou son faciès. Regardons au cœur et non à l’apparence. Que Dieu nous fasse grâce et nous aide à vivre comme si nous étions quotidiennement sous sa scrutation. La règle d’or veut que nous fassions aux autres ce que nous voulons qu’ils nous fassent. Seigneur, aide-nous à juger à bon droit.
Dans son autobiographie, Mahatma Gandhi raconte comment, au temps de ses études en Afrique du Sud, il s’intéressa beaucoup à la Bible. Il fut particulièrement attiré par le Sermon sur la Montagne. Il pensait que le christianisme pouvait être une réponse au système des castes qui sévissait en Inde depuis des siècles. Il envisagea sérieusement de devenir chrétien. Un jour, il voulut aller dans une église pour assister au culte. On l’arrêta à l’entrée et on lui fit comprendre que, s’il désirait assister à un office, il serait le bienvenu dans une église de ceux de sa couleur. Il partit et ne revint plus jamais. Suite à cet incident, il écrivit: « Si les chrétiens ont aussi un système de castes, j’aurai mieux fait de rester Hindou »
« Je te conjure devant Dieu, devant Jésus-Christ, et devant les anges élus, d’observer ces choses sans prévention, et de ne rien faire par faveur » (1 Tim. 5:21).