La 1ère ÉPÎTRE DE PIERRE
Étude N°13
Texte: 2:18-25
« Et c’est à cela que vous avez été appelés,
parce que Christ aussi a souffert pour vous,
vous laissant un exemple,
afin que vous suiviez ses traces » (1 Pi. 2:21)
« Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d’un caractère difficile. Car c’est une grâce que de supporter des afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre injustement. En effet, quelle gloire y a-t-il à supporter de mauvais traitements pour avoir commis des fautes? Mais si vous supportez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien, c’est une grâce devant Dieu ».
Pierre s’adresse à présent aux serviteurs, aux travailleurs, aux fonctionnaires, aux ouvriers ou employés de tous genres. Le mot qu’il utilise ici peut aussi s’appliquer aux domestiques, gens de maison ou dans le même ménage.
Au temps du N.T, serviteur ne voulait pas forcement dire esclave, car il y avait des serviteurs dans tous les corps de métiers. On en retrouvait parmi les médecins, les instituteurs, les acteurs, les musiciens, les secrétaires. C’est grâce à eux que s’est construite la ville de Rome dont ils ont fait la renommée. La notion de serviteur limitait leur mobilité car ils étaient au service d’un maître. Un serviteur pouvait changer de maître à son gré, tel n’était pas le cas de l’esclave.
Devant leur maître, Pierre recommande à ces hommes et femmes une attitude de soumission respectueuse (v.13). La caractère de leur maître ne doit en aucun cas influencer sur leur conduite. Paul fait la même recommandation:« Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu. Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien » (Eph. 6:5-8);
« Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses, à n’être point contredisants, à ne rien dérober, mais à montrer toujours une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur » (Tite 2:9; cf. 1 Tim. 6:1-2; Col. 3:22-25).
Un excellent service indépendamment de la bonté ou de la méchanceté des maîtres (despotes est le mot utilisé par Pierre), qui pour la plupart à l’époque les regardait avec dédain. Toutefois, ne généralisons pas. Au v.18, il peut en avoir des maîtres bons et doux. C’est une grâce de Dieu d’avoir de tels employeurs.
Même si cela ne revient pas ici dans 1 Pierre, n’oublions pas que de l’autre côté, les maîtres qui maltraitent leurs ouvriers, qui qu’ils soient en rendront compte au Seigneur: « Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n’y a point d’acception de personnes » (Eph. 6:9).
Parlant de travail ou d’emploi, disons ceci. Le travail est une activité noble, il libère et ennoblit. L’oisiveté tue. Dieu a placé Adam dans un jardin que nous pouvons aussi appeler « paradis » qui n’était pas du tout un lieu exempt de travail, et cela bien avant la chute. Au contraire:
Dieu n’a pas placé l’homme dans le jardin pour qu’il croise les bras, ou passer son temps à pavaner ou à se tourner les pouces ou à rester oisif. Notre corpulence est faite pour le travail. Dieu l’a ainsi voulu et fait. Adam n’aurait eu aucune joie à être dans ce paradis s’il n’y fournissait aucun effort physique ou labeur. Si lui qui habitait une terre où tout était fertile, tout donnait son fruit en son temps, a eu besoin de travailler, à combien plus forte raison nous qui habitions une terre maudite qui produit des ronces et des épines (Gen. 3:17-19) et que nous devons travailler à la sueur de nos fronts. La Bible y va si fort qu’elle recommande au paresseux de prendre l’exemple sur la fourmi (Prov. 6:6-15) et si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus (2 Thess. 3:10).
Pour revenir à Pierre et au texte qui nous concerne, il invite les serviteurs à obéir à leur maître. Mais pourquoi cela? Tout d’abord:
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La raison: A cause du Seigneur (v17-19): Avant toutes choses, c’est lui que l’homme sert: « mais agissant comme des serviteurs de Dieu… » (v.16). Dans son emploi, le chrétien est avant tout motivé par la crainte de Dieu. Dieu nous veut la main à la pâte, à la tâche, mais le cœur tout près de lui. Le fait d’être chrétien doit faire de nous les meilleurs citoyens, mais aussi les meilleurs employés et employeurs que possible (1 Cor. 10:10-11). Et dans son travail, le chrétien doit endurer patiemment la souffrance (v19-20). Ce n’est pas parce qu’on est chrétien, qu’on recevra un meilleur traitement. De l’autre côté, il a été prouvé que dans certaines sociétés, lorsque l’employeur est chrétien, employant des chrétiens, ceux-ci s’engagent dans un laisser-aller au point qu’on en arrive même à mettre la clé sous la porte, et tous en pâtissent. Les employés en font à leur tête, arrivent en retard, s’absentent sans justificatif, aucun compte rendu à qui que ce soit, aucun contrôle sous le couvert que le patron est chrétien et qu’en tant que chrétien, il ne les licenciera pas. Le Seigneur tout comme le code du travail nous appellent à donner le meilleur de soi à son travail, à son employeur et ne pas juste être une mercenaire à la quête d’un salaire. « Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte du Seigneur » (Col. 3:22). « … Et que ceux qui ont des fidèles pour maîtres ne les méprisent pas, sous prétexte qu’ils sont frères; mais qu’ils les servent d’autant mieux que ce sont des fidèles et des bien-aimés qui s’attachent à leur faire du bien… Enseigne ces choses et recommande-les » (1 Tim. 6:1-2).
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La manière: « en toute crainte… »: crainte pour dire respect, honneur et non terreur, infériorité ou asservissement. La soumission à son employeur est un acte volontaire. Dans le livre d’Exode, nous trouvons que le peuple de Dieu a grevé lorsque Pharaon lui demandait de faire un travail dont il ne leur donnait pas les moyens (Ex. 5:5-6:1).
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Le mobile: Par motif de conscience: « Car c’est une grâce que de supporter des afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre injustement » (v19; cf. Col 3:22; Eph. 6:5). « Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience » (Rom. 13:5). Dieu doit aussi être au centre de nos vies, pas seulement à l’église.
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L’exemple: Les serviteurs, comme les employés sont encouragés à faire preuve de patience en se servant de l’exemple Christ. Avoir le même esprit que lui face à la souffrance, à l’injustice. « Et c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces » (v21). Durant ces 3 années de ministère, Pierre a littéralement suivi Christ. Pierre s’est peut-être rappelé du fait qu’à un moment de sa vie, il suivait Christ à distance, d’où son reniement (Luc 22:54). Après sa restauration, le Seigneur l’a encore invité à le suivre (Jn 20:19). A son tour à présent, il nous invite à marcher sur les traces de Christ (comme le ferait un élève qui apprend à écrire en suivant les lignes tracées dans son cahier par son instituteur).
Mes frères et sœurs, c’est une grâce qui nous est donnée de croire en Christ, de le suivre, de vivre pour lui, de souffrir pour lui et de mourir en lui et pour lui. « … car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui » (Phil. 1:29). Pierre comme Paul nous disent que c’est une grâce, d’ailleurs le mot « grâce » est repris dans les versets 19 et 20 pour en noter la pertinence. Ceci s’applique aux chrétiens qui de nos jours souffrent dans leur emploi à cause de leur foi. La souffrance et même l’injustice font partie de notre lot quotidien dans ce monde déchu. Ces choses sont toujours pour notre instruction. On ne court pas les rues à leur recherche, mais lorsqu’elles nous tombent dessus, considérons-les comme faisant partie du plan de Dieu. D’ailleurs dans de tels moments, c’est là que notre communion avec le Seigneur devient plus intense et plus réelle. Dieu n’est pas indifférent, il n’est pas oublieux, il n’est pas injuste.
Notre Seigneur Jésus-Christ est le seul homme parfait qui ait vécu sur cette terre, pourtant il a continuellement souffert, au point qu’il a été appelé: « homme de douleur, habitué à la souffrance » (Es. 52:14; 53:3) . Mal compris, diffamé par des pernicieux, haï pour rien, arrêté, moqué, torturé, crucifié. Voici pourtant qu’il est nous est dit de suivre ses traces.
L’exemplarité de Christ: Oui, Jésus est notre exemple par excellence, « lui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fraude; lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement; lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris » (1 Pi. 2:22-25).
Il est notre exemple à tous égards. « lui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fraude » (2:22). Pierre cite directement le prophète Esaïe (Es. 53:9) pour nous montrer la vie sans péché de Christ:
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Lui seul pouvait dire: « Qui de vous me convaincra de péché? » (Jn 8:46). Pierre nous dit que Christ n’a point commis de péché, il est le Fils du Père saint et juste, il est le saint enfant (Luc 1:35). Même ses ennemis ont reconnu qu’il est dans péché.
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Judas, qui le livra, a confessé son innocence: « Alors Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens,en disant: J’ai péché, en livrant le sang innocent » (Mt 27:3-4).
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Pilate (le gouverneur) a dit: « Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s’écrièrent: Crucifie! crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de crime en lui » (Jn 19:6). « Pendant qu’il (Pilate) était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui » (Mt 27:19).
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Le brigand sur la croix a confessé l’innocence de Christ: « Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes; mais celui-ci n’a rien fait de mal » (Luc 23:41).
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Il n’a jamais péché ni en paroles, ni en pensées, ni en actes. Il était vraiment « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux » (Héb 7:26).
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Le diable, l’adversaire-accusateur n’a aucun pouvoir sur lui. Rien en lui n’attire le péché (Jn 14:30). « Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Héb. 4:15).
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Paul nous dit que Christ est sans péché: « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Cor. 5:21). Injustement accusé, Jésus a su répondre sans commettre de péché.
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Jean confirme que Jésus est sans péché: « Or, vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n’y a point en lui de péché » (1 Jn 3:5).
Pourtant, sa condition d’innocent, de saint, de sans péché ne l’a pas empêché de souffrir injustement. Il a été rendu parfait grâce à ce qu’il a souffert. Pas qu’il ait eu à se perfectionner sur quoi que ce soit, mais il a parfaitement accompli ce pour lequel il a été envoyé (Héb. 2:10). Dès sa venue dans ce monde, les forces maléfiques se sont acharnées contre lui, prêtes à le dévorer, et si possible mettre fin au plan de rédemption (Apoc. 12; Mt 27:63; Jn 7:20; 8:48; 10:20). Il n’y eut aucun moment où sa vie n’a pas été en danger. Finalement, ils ont tué le Prince de la vie (Ac. 3:15; 5:30).
Pourtant tout ceci ne s’est pas passé incognito. Dès le commencement de son ministère, Jésus a fait part de ses souffrances à ses disciples, et cela n’est pas limité aux heures passées à la croix.
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Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour (Mt 16:21; 17:12).
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C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte (Héb. 13:12).
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« Christ aussi a souffert pour vous » (1 Pi. 2:21; 3:18; 4:1).
Pierre nous dit: « … lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement… » Il a souffert injustement (v22). On peut faire le lien entre ce que Jésus a expérimenté et ceux que les employés peuvent expérimenter dans leur travail quotidien. Dans de tels cas, comme chrétiens, rappelons-nous de Christ.
Ils l’ont traité de tous les maux:
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Plusieurs d’entre eux disaient: Il a un démon, il est fou; pourquoi l’écoutez-vous? (Jn 10:20).C’est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie (Mt 11:19).
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Mais quelques-uns dirent: c’est par Béelzébul, le prince des démons, qu’il chasse les démons (Luc 11:15).
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Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu’avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d’entendre son blasphème. Que vous en semble? Ils répondirent: Il mérite la mort. (Mt 26:65-66).
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Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui, et le frappaient. Ils lui voilèrent le visage, et ils l’interrogeaient, en disant: Devine qui t’a frappé. Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres injures (Luc 22:63-65).
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Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête, en disant: Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix! Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit: Je suis Fils de Dieu. Les brigands, crucifiés avec lui, l’insultaient de la même manière (Mt 27:39-44).
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Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de sens. Il est possédé d’un esprit impur (Mc 3:21, 30).
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Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent: Il est possédé de Béelzébul; c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons (Mc 3:22).
Jésus était une vraie personne vivant dans un monde vrai, rien de virtuel. Face à toutes les insultes, il s’est maîtrisé. Bien de fois, nos réactions sont la source de tous nos maux. Au moment où tout être humain se serait mis à chahuter, crier, vociférer, à crier vengeance, au moment où l’on ne pense qu’à soi c’est-à-dire dans la douleur, lui pensait aux autres, il priait pour eux (Luc 23:34).
Il a souffert! Que n’a t-il pas souffert? Jésus faisait constamment l’objet des railleries et moqueries. Lui que les anges adorent, il fut haï des hommes qu’il est venu sauver. Tout le temps à lui chercher des malheurs, l’accusant de violer la loi qu’il est venu plutôt pour accomplir.
Le Roi des rois, créateur des cieux et la terre, celui dont la terre n’est que la poussière des pieds, le marche pied pendant qu’il est assis sur son trône, n’est ni né dans un hôpital, ni dans une maternité ni dans un palais, emmailloté et couché dans une crèche (Luc 2:7). Nomadisant dès sa naissance car face aux bourreaux qui en voulaient à sa vie, divinement avertis, ses parents devaient s’enfuir en Égypte (Mt 2:13-16). Homme, il n’avait même pas eu où poser sa tête (Mt 8:20; Luc 9:58), pourtant à lui appartient la cour céleste. Haï des religieux (Mc 14:1-2), rejeté de ceux de sa nation ne voyant en lui que le fils du charpentier (nul n’est prophète chez soi); ridiculiser par ses frères (Jn 7:3-5), trahi par un de ses amis (Mc 14:10-11, 18), abandonné de ses disciples (Mc 14:50). On lui cracha au visage, roué de coups de poing et des soufflets (Mt 26:67), battu de verges. Excepté les esclaves, la loi romaine interdisait de battre de verges un citoyen romain (Ac. 22:25). En mourant sur la croix, Jésus s’est retrouvé dans la position d’un moins que rien. Tout cela pour sauver l’homme pécheur. Durant son procès, il a été poussé au mur, acculé de toutes parts (Luc 23:5, 14; 22:70). Jugé et condamné dans un procès de mascarade, et par finir crucifié sur une croix, la pire des morts (Jn 19:16-24). Et même sur cette croix, ils ont continué à se moquer de lui (Mt 27:40, 42; Mc 15:30, 32).
N’a t-il pas dit à ses disciples qu’il fallait que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire (Luc 24:26). Malgré qu’il souffrait,
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Il n’a commis aucun péché (Es. 53:9; Soph. 3:13). Le reste de l’argumentation de Pierre tourne autour d’Esaïe 53. Aucune circonstance atténuante ou exténuante, interne ou externe ne saurait excuser le péché. En dépit de toutes les souffrances endurées, il a parfaitement obéi. A notre tour, nous sommes appelés à lui obéir en toutes choses. Il ne nous demandera jamais de faire quelque chose pour lequel il ne pourvoit pas l’issue. Notre Seigneur n’est pas comme ces Pharisiens et autres conducteurs religieux de ce monde qui lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais eux ne lèvent pas le petit doigt pour les aider à les porter. Une obéissance à moitié, une demi-vérité est désobéissance complète et mensonge grossier devant le Seigneur. Nos péchés secrets sont des scandales ouverts devant le Seigneur omniscient.
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Aucune fraude, insulte, mensonge n’est sorti de sa bouche (Es. 53:9). Il a su garder le silence. Hérode avec ses gardes, le traita avec mépris. Il lui adressa beaucoup de questions; mais Jésus ne lui répondit de rien (la lumière ne répond aux ténèbres que pour les dissiper – aucun compromis). Les principaux sacrificateurs et les scribes tout fait pour l’incriminer, mais ne trouvèrent aucun chef d’accusation digne de foi. Ô combien il nous est tellement facile de répondre à celui qui nous dénigre!
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Il s’en est remis à celui qui juge justement. Dieu juge toujours sans partialité, sans favoritisme et en toute justice. Jésus avait toutes les raisons de riposter et même d’user de représailles envers ses ennemis, mais il n’a rien fait de cela. Il aurait pu faire appel (de droit) à 12 légions d’anges pour exterminer ses ennemis. D’ailleurs juste le fait de se présenter à eux les a mis par terre (Jn 18:6). Un infime aspect de démonstration de sa force dont il n’a pas fait usage. Toutefois, il est venu pour boire la coupe que le Père lui a donné; il est venu pour sauver son peuple de ses péchés. Par son sacrifice, il est devenu le substitut de ceux qui croiraient en lui, ayant entièrement satisfait la sainteté et la justice de Dieu. Jésus a en tout enduré l’intensité de la volonté de Dieu. Il n’a jamais pensé que Dieu était injuste à son égard. Il l’a appelé: « Père saint et juste » (Jn 17: 11, 25).
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Il ne faisait pas de menaces en souffrant. Il savait qu’à Dieu seul la vengeance (Rom. 12:17-19). La foi sait attendre le temps de Dieu. Même dans la justice imparfaite de ce monde, il est interdit de se faire justice.
Christ est notre exemple pour nous amener à:
Nous en remettre à Dieu: Il juge justement. Jésus s’est continuellement confié en celui qui avait le pouvoir de le délivrer. Livré à ses bourreaux, il fut crucifié. De la plume de l’apôtre Paul, nous lisons ceci:
«… injuriés, nous bénissons; persécutés, nous supportons; calomniés, nous parlons avec bonté… » (1 Cor. 4:12-13).
« Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit: A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur » (Rom. 12:17-19);
« Car nous connaissons celui qui a dit: A moi la vengeance, à moi la rétribution! » (Héb. 10:30).
Dieu est celui qui juge (toute la terre) justement et ne fait point acception de personnes (Gen. 18:25).
« Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’œuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage » (1 Pi. 1:17). « Éternel! ta bonté atteint jusqu’aux cieux, Ta fidélité jusqu’aux nues. Ta justice est comme les montagnes de Dieu, tes jugements sont comme le grand abîme » (Psaume 36:5-6).
Face à nos épreuves, remettons nos situations entre les mains de Dieu. Déchargeons-nous sur lui, humilions-nous dans ses mains (Jacq. 5:6-7).
L’exemple est une puissance de témoignage. « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi » (Héb. 13:7). Il est important de distinguer entre l’œuvre expiatoire de Christ et sa vie d’exemplarité. Nous ne sommes pas sauvés par son exemple, mais par son sacrifice. A la croix, il a payé le prix du salut. C’est pourquoi ceux qui ne voient en Christ qu’un bon exemple font fausse route. Avant d’être l’exemple pour le pécheur, il faut d’abord qu’il lui soit Seigneur et Sauveur personnel. Son expiation fut une fois pour toutes, rien à imiter, mais sa vie quotidienne est un exemple à imiter, d’où l’invitation à suivre ses traces. Comme pécheurs, nous avons besoin d’un Sauveur, mais comme saints, nous avons besoin d’un exemple. En Jésus, nous avons le parfait exemple. « Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères » (1 Jn 3:16).
« Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris » (2:24): A la croix du calvaire, un échange a eu lieu (v24). C’est comme dans l’Ancien Testament, le pécheur apportait un bouc sur lequel il plaçait ses mains afin de symboliser le transfert de ses péchés sur l’animal qui plus tard était chassé dans le désert. C’est pourquoi on parle de bouc émissaire. Il arrive aussi que l’animal soit tué et sa chair consumée sur l’autel des sacrifices (Lév. 1:2-5). Dans l’un comme dans l’autre cas, ce qui importe, c’est l’image. De même que l’animal est éloigné ou consumé, de même le Seigneur éloigne du pécheur ou efface ses péchés. A la différence des sacrifices de l’Ancien Testament où c’était plutôt un animal que le sacrificateur sacrifiait, Christ a pris sur lui-même nos péchés, et cela sur le bois, sur la croix. Dans l’A.T, les péchés étaient juste couvert, mais avec le sacrifice de Christ, ils sont ôtés, oblitérés, effacés. Cela ne veut en aucun cas dire que nous n’allions plus péché (1 Jn 1:7-10) ou que nous devons nous laisser aller au péché. Loin de là! Cela veut dire que désormais, le péché n’a plus sa puissance sur nos vies, nous n’y prenons aucun plaisir. « En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est libre du péché » (Rom. 6:5-7). Il a pris nos péchés dans son corps afin de nous rendre justes devant Dieu. En Christ, le croyant reçoit l’énergie nécessaire pour une vie plus utile à la gloire de Dieu. Jésus était à la fois le sacrifié et le sacrificateur. Il s’est donné lui-même (Mt 20:28; Ga 1:4; 2:20; Heb 9:24-26). Sur ce bois, il a porté nos péchés (Ac. 5:30; 10:39; 13:29), pendant que c’était une malédiction pour quiconque de mourir pendu sur un bois (Dt 21:23; Gal. 3:13). « … en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie… » (Héb. 12:2). La croix n’était point un objet de divertissement. C’est le châtiment le plus horrible et affreux, réservé seulement au bas peuple. Pour être crucifié, un homme noble ou libre devait tout d’abord être dévalué et dépossédé de ce rang et classé comme esclave.
«… lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris » Pierre met en relation ce verset avec Deutéronome 21:22-23 et Esaïe 53, cité aussi par Paul dans Galates 3:13. La croix a été l’endroit où la question du péché a été réglée une fois pour toutes.
Jésus avait un objectif spirituel, il voulait le bien de nos âmes, il voulait notre salut et notre sanctification. Faire dire à ces versets qu’il est question de guérison physique, c’est fouler aux pieds toutes les règles d’interprétation de la Bible qui veulent (pour simplifier) qu’on interprète un verset dans son contexte et que cela ne contredise jamais ce que les autres textes en disent. Être guéris par ses meurtrissures, Pierre fait appel à Esaïe 53, chapitre du serviteur souffrant, prophétie relative aux souffrances spirituelles de Christ en faveur de son peuple. Tout y est spirituel.
« C’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris… »: Ceci se réfère à une guérison spirituelle, rien de physique. Il n’y aucune promesse de guérison physique ni dans le contexte d’Esaïe 53 ni dans celui de 1 Pierre 2. Dans Esaïe 53:5-6, 8, 11-12 (ce serait même profitable de retourner au chapitre 52), il est question de paix, d’iniquité, de péchés, de justice à satisfaire, de porter les péchés de beaucoup d’hommes, de coupables. Tout ceci nous parle d’une guérison du péché. Prenez garde que personne ne vous séduise. Est-ce à dire que Dieu ne guérit pas ou qu’il ait cessé de guérir? Bien sûr qu’il continue de guérir! Mais il le fait aujourd’hui, pas par le moyen d’un office ou quelqu’un qui se ballade avec le titre de guérisseur, mais au moyen de la prière de chacun de ses enfants, et devrions toujours y ajouter: « selon ton temps, selon ta puissance et si tu le veux Seigneur » (Jacq. 4:15). Son sang a coulé pour nos péchés afin de guérir nos âmes. La maladie fait suite au péché, et le salaire du péché, c’est la mort. Devant Dieu, mieux vaut un pécheur malade pardonné qu’un pécheur qui nage toujours dans ses péchés et qui est condamné à l’enfer. Que sert-il d’être bien portant et d’aller en enfer? Le cœur du problème de l’homme, c’est le problème de son cœur. Le péché est la pire des maladies. C’est de cette maladie que nous avons besoin d’être guéris. Et cela, Jésus le fait parfaitement car il est le Médecin des âmes. Tous les miracles de guérison sont à la fois pour l’authentifier comme Messie, mais aussi pour signifier que ce qu’il a fait sur le plan physique est une indication de son action spirituelle dans les âmes de ceux qu’il attirera à sa personne.
A présent, au verset 25, nous avons notre condition et notre conversion spirituelles
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Ce que nous étions: Ce n’est pas une image très flatteuse. Jadis, « vous étiez comme des brebis errantes… » Nous étions tous errants, aveuglés par tout ce que nous voyons dans ce monde, nous avions perdu le nord. Une brebis perdue est une brebis morte, à la merci des prédateurs. C’est le tableau que Paul nous donne dans Ephésiens 2:1-3: « Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres… »
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et ce que nous sommes: « Mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes » (2:25). Dieu nous a ramenés au salut. C’est son œuvre et non la nôtre. Le Seigneur nous invite à retourner à lui et nous aide à le faire. Le pécheur doit crier à lui. De perdus que nous étions, nous sommes revenus, retournés, repentis, convertis. Retourner au berger, c’est comme un esclave auquel on annonce son affranchissement. A présent, nous sommes entre les mains du bon berger, du protecteur de nos âmes. Une possible allusion à Ez. 34:4-5, 11ss. Jésus prend sa fonction de berger avec le plus grand sérieux, promettant qu’aucun de ceux qui lui appartiennent ne serait perdu, il veille et surveille. Il est notre « évêque ». C’est le mot « episkopos », travesti de nos jours, c’est pourquoi le mot pasteur lui est préférable. Jésus est le Pasteur, l’ancien qui veille sur les siens, sur son église. Il ne nous sauve pas pour nous tourner dos, mais pour aussi nous accompagner.
Christ est notre berger. Il prend soin de nous, il pourvoit, il protège (Ps 23:1). Il nous protège en veillant sur nous (1 Tim. 3:1; Tite 1:5). C’est un berger:
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Saint et sans péché (v22)
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Souffrant (v21)
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Soumis (v23)
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Substitut (v24)
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Chercheur (v25): C’est lui qui est allé à la recherche des pécheurs.
La souffrance fait partie de notre appel (v.21). Loin d’être un mystère, la souffrance peut être un ministère (1 Cor. 1:3-7). Il nous a été fait grâce de croire en lui, mais aussi de souffrir avec lui (Phil. 1:29). « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Ac. 14:22). C’est par sa souffrance que Christ a rendu notre salut possible. Faire le bien est toujours meilleur et cela même sous la pression (2:15; 2 Pi. 3:6, 17; 4:19). Il s’agit de vaincre le mal par le bien. Christ est l’exemple parfait d’endurance. « Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même » (1 Jn 2:6). C’est le meilleur héros. Face aux attaques de l’ennemi de nos âmes, nous avons un grand berger. Tous les héros de ce monde, le meilleur des exemples n’est en réalité qu’un géant aux pieds d’argile. La plupart d’entre, en scrutant leur vie de très près, les bras nous en tombent. Pourtant voici l’exemple par excellence qui ne nous décevra jamais. On peut s’y fier car en plus du fait d’être un exemple, Christ est avant tout le Seigneur et le Sauveur.
Il n’est demandé à personne d’expérimenter les mêmes souffrances expiatoires que Christ qui vont au-delà de la souffrance physique. Elles sont uniques à sa personne et à sa mission. C’est pourquoi aucun film ne pourrait les mettre sur images. Elles vont au-delà de ce que l’homme peut contenir et comprendre. Ayons aussi, tout au long de notre voyage sur terre, un objectif spirituel. Désirons le bien-être spirituel des autres, ayons la passion des âmes. Le sage s’empare des âmes. « N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus Christ avant les temps éternels, et qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile. C’est pour cet Évangile que j’ai été établi prédicateur et apôtre, chargé d’instruire les païens. Et c’est à cause de cela que je souffre ces choses; mais j’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt, par le Saint Esprit qui habite en nous » (2 Tim. 1:8-12).