LA PAIX AVEC DIEU (1)

LA PAIX AVEC DIEU (1)

« Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Romains 5:1-5).

« Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle, et dit: Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux » (Luc 19:41-42).

Il y a un mot qui revient très souvent dans la Bible : Dieu l’a annoncé étant le Dieu de toute paix (Rom. 16:20), les anges l’ont chanté et proclamé : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre et bienveillance envers les hommes » (Luc 2 :14). Jésus l’a vécu et l’a donné. « Que la paix soit avec vous » furent ses premières paroles post-résurrection ; et même avant d’aller à la croix, il dira à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point » (Jn. 14:27), et dans toutes ses lettres, l’apôtre Paul nous en parle. C’est donc un mot de toute la Bible.

Un petit mot qui nous oblige à dire qu’au regard des manchettes des journaux, au regard de l’actualité, de ce qu’on voit, de ce qu’on entend de ce qui se lit jour après jour, on en est bien loin. La haine, les désaccords, les mésententes, l’amertume, les jalousies, la cruauté, la liste est longue et pourrait indéfiniment se prolonger. Mais même si la possibilité d’une paix mondiale (le mot est lâché) reste un mirage ou une utopie, est-il possible de connaître et de vivre la paix interne, intérieure et personnelle ?

Depuis la chute d’Adam (notre chef fédéral) et Eve, l’homme est en guerre avec lui-même, avec son prochain, avec son environnement, et pire avec son Créateur, Dieu. Cela peut nous surprendre, mais c’est tout à fait vrai (Rom. 3:10-12, 17, 23 ; 5:12 ; 6:23). L’homme pécheur est en guerre contre le seul Dieu saint, vrai et vivant. Ce n’est pas pour rien qu’il fut chassé du jardin pour ne plus jamais y avoir accès. Le péché qui est une transgression de la loi de Dieu, est un acte de déclaration de guerre, et nos péchés nous opposent à Dieu. Ce qui veut dire qu’il nous est incapable d’expérimenter la moindre sérénité spirituelle. Et rien ne pourrait changer notre déchéance et notre dépravation : aucune bonne œuvre, aucune prière, aucune prouesse religieuse, aucun rituel ne pourrait nous sortir du pétrin.

Mais la Bible ne nous donne pas que des mauvaises nouvelles. Elle  est et donne aussi la Bonne Nouvelle qui annule toutes les mauvaises en nous parlant du Dieu de paix et de l’évangile de paix, au point de nous dire qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles, et que ceux qui procurent la paix seront appelés « fils de Dieu » (Rom. 10:15).

Toutefois, même si nous sommes ennemis de Dieu, lui ne nous veut pas tels, et va jusqu’à nous supplier d’être réconciliés avec lui (2 Co. 5:19-20). Il ne veut pas nous faire la guerre, car nous serions battus à plate couture, écrasés sous le poids de sa grandeur et de sa sainteté. Et puisqu’il nous est impossible de faire cette paix par nous-mêmes, alors Dieu par amour a pris les choses en main. Il est venu sur terre en la personne de Christ.

Nous avons besoin de paix, nous avons besoin de la paix avec Dieu, mais nous avons aussi besoin de la paix de Dieu. Il s’agit d’une paix qu’on peut vivre et qui fait vivre.

Dans un premier temps, je voudrais surtout m’appesantir sur le 1er aspect qui est celui de la paix avec Dieu, et dans une deuxième étude, enchaîner pour ce qui est des conséquences de la paix avec Dieu qui engendre la paix de Dieu. Comme quoi, il faut d’abord recevoir la paix de la croix qui est la paix avec de Dieu afin de pouvoir expérimenter la paix de Dieu qui nous ouvre toutes les bénédictions célestes.

Cela dit, qu’est-ce qui fait la différence entre la paix de Christ et celle du monde.

– Dans ce monde, la paix est un souhait, on doit la rechercher (signer des alliances, des pactes rarement appliqués), mais dans la Bible la paix se reçoit, c’est un don, elle est déjà acquise (Jn. 14:27). « Car Dieu a voulu faire habiter toute plénitude en lui; il a voulu par lui tout réconcilier avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix » (Col. 1:19-20). Nul n’est besoin de traité, d’alliance, de pacte, d’accord, il suffit tout simplement de la recevoir.

– La paix de ce monde est circonstancielle, mais la paix de Christ est surnaturelle. Une paix qui surpasse toute intelligence (Phil. 4:7). Une paix terrestre (naturelle) face à la paix divine (surnaturelle).

– La paix de ce monde est éphémère, juste le temps d’une joie, d’un sourire bientôt remplacé par la tristesse, l’agonie, les regrets. La paix de Christ est éternelle et intemporelle.

– La paix du monde est conditionnelle, celle de Christ inconditionnelle. « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5:8)

– La paix de ce monde dépend de ce que vous avez, de qui vous êtes, de vos préférences, de vos fréquentations, de ce que vous avez ou n’avez pas, mais celle de Christ est relationnelle. Une paix qui communie et qui communique.

– La paix de ce monde est une illusion, un mirage. Tu ne peux avoir la paix avec Christ que si tu as le Christ de la paix. Il est le Prince de paix (Esaïe 9:5-6). C’est l’espérance vivante qui nous vient du Dieu qui ne ment point Tite 1:2).

Pour revenir à la paix avec Dieu, avec soi, en soi, autour de soi, que nous dit la Bible à ce sujet ? Ces questions m’amènent à la glorieuse épître de l’apôtre Paul aux Ephésiens, qualifiée d’épître céleste, une fontaine de vérités spirituelles.

Dans le 1er chapitre de l’épître aux Ephésiens (écrite d’une prison – pas vraiment le lieu de paix), Paul se concentre sur le Dieu vivant qui choisit, qui rachète, qui scelle. Dans le 2è chap., il se concentre sur l’homme mort, inanimé. Au chapitre 1, il met en avant ce qui nous attend une fois sauvés, pardonnés, nous acheminant vers un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel est réservé dans les cieux. Et au chapitre 2, il nous montre le terrible sort duquel Dieu nous a sortis (v.1-3). Toujours au chapitre 1, il voudrait que nous connaissions l’infinie grandeur de la puissance de Dieu (v.19), et au chapitre 2, il nous montre comment cette puissance s’est déployée en nous rendant à la vie. Voyons tout cela de plus près :

1. La misère de l’homme

« Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres… souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu » (Ep. 2:1-3, 12, 19).

Plus religieux que les Ephésiens en leur temps, tu meurs. Ils avaient même une déesse privée, rien qu’à eux. Pourtant on nous décrit leur misère sans équivoque, sans ambages et aucun de nous ne voudrait d’une telle description. Toutefois, Dieu n’a pas pris conseil auprès d’un homme, c’est tel qu’il te voit et c’est ce que tu es. L’homme est pécheur, et tous logés à la même enseigne. Par nature, c’est notre état, on n’y peut rien. Le pécheur est séparé de Dieu (Ge. 6:5 ; Ep. 4:17 ; Jr. 17:9). L’âme de l’homme a besoin de Dieu, elle soupire à le connaître, mais le péché l’a privé de ce besoin, de cette vie. Nous sommes indifférents aux choses spirituelles (Job 21:14). Nous avons une dent contre notre Créateur et notre cécité et surdité spirituelles nous empêchent de voir et d’entendre notre péché, mais aussi nous voile Dieu (2 Co. 4:3-6).

Voyons bien le texte devant nous. C’est ici dans Ephésiens 2 que bat le cœur de la Bible. Tout y est. Il s’y dégage un contraste saisissant :

– Morts par nos offenses et par nos péchés (v.1), mais nous marchons, ayant emprunté le chemin large et la voie spacieuse qui conduit à la perdition (Mt 7:13-14).

– Vous marchez, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Soyons raisonnables. Voyez-vous, sans Christ, nous courrons derrière l’air, juste dans le vide sans aucun but.

– Nous vivons selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, vivant dans la méchanceté et dans l’envie, dignes d’être haïs, et nous haïssant les uns les autres. A l’image des animaux qui vivent selon leurs instincts.

– Vous êtes sans Christ, privés du droit de cité, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde (v.12). Malheureux, abandonnés, désespérés, condamnés, tel est notre registre. Tel était et tel est le triste sort de celui qui n’a pas la paix avec Dieu ! Rien de flatteur.

Ce n’est pas pour rien que la Bible dit qu’il n’y a point de paix pour le méchant (Es. 48:22). Notre condition spirituelle est lamentable, exécrable. Nous ne sommes même pas dans un coma ou juste handicapés, c’est pourquoi on n’a pas besoin de réanimation, mais de régénération. Morts ou vivants, il n’y a point de demi-mesure, point de neutralité (Rom. 1:18-20). Au lieu d’avoir Dieu pour guide, les hommes ont plutôt le monde comme boussole. Un aveugle qui conduit un aveugle. Ils se laissent guider par la chair, (notre nature), conduits par le diable en personne. Un guide pernicieux, sournois, accusateur, meurtrier dès le commencement et père du mensonge. C’est le Malin qui te remplit de préjugés et veut te maintenir dans cet état (2 Ti. 2:26).

Tout est là pour nous montrer combien nous sommes perdus, miséreux, et à cause de cela, que méritons nous ? (v.3). La colère de Dieu demeure sur nous. Si nous passons notre condition à la loupe de Dieu, Ô mes amis, il n’y a pas de quoi se vanter. Il te faut quelque chose d’autre, autre que toi, en dehors de toi, autre que la religion. Nous n’avons pas besoin de quelques gélules ou de quelques incantations, il nous faut la régénération. Réciter des poèmes, ou jouer de la musique ne réveille pas des morts. Nous n’avons pas besoin d’un guide, d’un enseignant, d’un charlatan, d’un gourou, mais du Dieu vivant et immortel.

2. La miséricorde de Dieu : Et au v.4, une merveilleuse conjonction. « Ah ! Une lueur d’espoir ! (plus qu’une lueur, c’est la lumière) ». « Mais Dieu qui est riche en miséricorde ». La miséricorde, c’est la corde qui nous tire de la misère spirituelle. Le problème insolvable a trouvé sa solution. Le péché, le diable, la mort ont trouvé plus forts qu’eux. Cette miséricorde est riche, elle est gratuite et est donnée en proportion de l’état du pécheur. Elle est inépuisable, elle nous vient d’une source intarissable. D’enfants de colère, nous passons à enfants d’amour ; de l’inimitié à l’amitié. De morts tapis, couchés à plat ventre, voici que nous ressuscitions et sommes même assis avec Christ (v.6). Au lieu que Dieu nous demande quoi que ce soit, c’est lui qui nous a rendus à la vie en Christ et avec Christ. Alors notre volonté peut désormais crier à Dieu, désormais nous avons la vie, c’est par grâce que vous êtes sauvés (v.6, 8-10). Reconnaissons qu’il y a un miracle ici. Dieu qui en arrive à aimer ses ennemis. Sauvés, régénérés, on ne retournera plus jamais à ce qu’on a vomi. Du moment où Dieu nous aime tant pendant que nous étions encore des pécheurs, qu’en sera-t-il si nous acceptons sa paix, sa main tendue ? Un amour surabondant en Christ, notre Seigneur (tout est là dans les v4-5 : amour, miséricorde, grâce).

« Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (Rom. 5:8-10) ; et « mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rom. 5:21).

3. Le moyen de la paix : Si loin de Dieu et nos péchés si lourds qu’il faut quelque chose de tout puissant pour les oblitérer et les jeter au fond des océans et nous en éloigner autant l’Est est éloigné de l’Ouest. Dans Ep. 2:13, Paul nous dit que Christ a payé le prix nécessaire à la paix, « Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. » Jésus est mort sur la croix, il a versé son sang pour créer cette paix, et sans effusion de sang, il n’y a point de pardon (Hé. 9:22). Il ne s’agit pas de n’importe quel sang car il est impossible que le sang des boucs et des taureaux ôte les péchés. Il faut un sang puissant et le seul qui soit sans péché, c’est celui de Christ. C’est ce sang qui sauve (Ac. 20:28 ; Rom. 3:25 ; 1 Pi. 1:19). Jésus n’est pas mort de mort naturelle ou par hasard ou juste comme martyr, c’est beaucoup plus que cela ; ce fut selon le plan et le but de Dieu (Ac. 2:22-24 ; 4:27-28). Il est mort comme victime expiatoire, c’est lui l’Agneau de Dieu qui ôte le péché. L’avocat qui nous défend devant l’accusateur.

4. C’est une paix du présent et au présent : « Car IL EST… en établissant la paix » (v.13-15). Eloignés, mais à présent à proximité. Pas seulement qu’il est la paix, mais il a aussi créé le cadre et les conditions nécessaires pour que cette paix soit. Il est venu de loin pour nous prouver qu’il est possible d’être réconciliés avec Dieu. Tout dans sa personne et dans son œuvre visait cette paix. Il a brisé le mur de séparation entre l’homme et Dieu, mais aussi entre l’homme et son prochain (v17-18). Plus les hommes s’approcheront de la croix, plus ils s’approcheront les uns des autres. Le prix de cette paix fut son sang, et le lieu de cette paix fut à la Croix du Calvaire. Celui qui accepte la réconciliation avec Dieu au moyen du sang de Christ, a déjà cette paix. Le pécheur qui devient un saint pendant qu’il est encore vivant, trop parfait pour être vrai !

5. Finalement, cette paix est personnelle. Il est notre paix. As-tu noté cela ? Il est notre paix (v.14) : La paix de Dieu est une réalité, une activité, une vie. Pourquoi ne pas entrer dans cette paix ? Jésus est appelé le Prince de paix. Pourquoi porter un fardeau aussi lourd alors que tu peux en être déchargé (Mt 11:28-30 ; 1 Pi. 5:7). La guerre est finie. Christ a porté sur lui les péchés de tous ceux qui vont croire en lui. C’est à prendre, quelque chose à s’approprier. La paix t’est donnée. Jésus prêche la paix et offre la paix. Un cadeau s’accepte, il se prend, c’est simple et ce n’est pas compliqué. Ta prière : « Ô Dieu sois ma paix, donne-moi ta paix. Ô Dieu soit apaisé envers moi qui suis un pécheur. »

Cette paix s’est faite au moyen de son sang (Ep. 2:16 ; Col. 1:19-20). Christ est notre paix. Il nous a rapprochés de Dieu (13a) ; Il nous a rapprochés les uns des autres (14a; 15b). C’est pourquoi il peut nous lancer une invitation royale (Mt 11:28-30 ; Hé. 13:20). Celui qui vient sera reçu et sera servi.

« A celui qui est ferme dans ses sentiments

Tu assures la paix, la paix, Parce qu’il se confie en toi » (Esaïe 26:3).