Éphésiens (un aperçu) : Chose promise, chose due ! Voici notre 2ème étude sur la merveilleuse épître de Paul aux Éphésiens dont les destinataires nous sont dépeints comme étant (et cela s’applique à chaque chrétien) :
– Des saints : À Éphèse vouée et dévouée au culte de l’immoralité habitent des saints, et cela pendant qu’ils sont encore vivants. Tout vrai chrétien est un saint.
– Des fidèles : Tout chrétien est un fidèle ayant placé sa foi en Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur.
– À Éphèse : Ces saints se retrouvent quelque part. Il n’y a pas de chrétien insulaire ou ilot.
– En Christ : Le chrétien est assis dans les lieux célestes. Il jouit de grands privilèges en Christ.
Le saint selon Éphésiens est assis (2:6) avec Christ, il peut marcher dans ce monde vers l’au-delà (4:1-2) et debout, il peut tenir ferme face aux ruses du Diable (6:11). Tout ce qu’il fait lui réussit. Il n’en est pas ainsi du pécheur. Il marche selon le conseil des méchants, il s’arrête sur la voie des pécheurs et s’assied en compagnie des moqueurs. Il fonce droit vers une ruine abyssale et complète.
Nous avons aussi dit que l’épître se compose d’une section doctrinale et d’une partie éthique ou pratique. Après avoir développé la doctrine dans les trois premiers chapitres, il est temps pour Paul de passer aux exhortations. La connaissance de la doctrine doit nous pousser à l’action et non à la prétention. La vie chrétienne étant comparée à une marche, je voudrais en faire un bref survol, au moyen de cette épître, en 8 étapes. Les croyants de l’Ancien Testament étaient réputés pour leur marche avec Dieu (à l’exemple d’Énoch, de Noé, d’Abraham…). S’il y a marche, c’est qu’il y aussi une activité, un rythme, du progrès. Au finish, on pourra s’examiner pour savoir laquelle de ces marches nous caractérise et laquelle fait défaut ? Ceci dit, regardons ces 8 dimensions :
1. La marche passée marquée par l’iniquité (2:2-3). « Morts par vos péchés…» Dieu est vivant, l’homme est mort. Ce n’est pas qu’il est malade, demi-mort ou dans le coma, il est mort (mort voudrait bien dire mort). Il n’a pas besoin de réanimation ou de réincarnation, mais de résurrection. Il lui faut plus que des discours, des pitreries et de la morale. Non, les mimes, pantomimes, le théâtre, la présentation de l’évangile par des marionnettes, des saynètes, ou par des « clowns » n’amènera personne à la vie. Sans la conversion à Christ, nous croupissons tous sous des montagnes de péchés. « … quiconque se livre au péché est esclave du péché » (Jean 8:34). Il faut à l’homme quelque chose d’extérieur à sa personne pour qu’il revienne à la vie. « … il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication » (1 Corinthiens 1:21). Mort dans ses péchés, dominé par le diable (meurtrier et père du mensonge), désobéissant, rebelle, ingénieur du mal par nature, vivant selon les convoitises de sa chair, enfants de colère et sous le courroux divin, tel est l’état de l’homme (qu’il soit moderne ou pas). Ésaïe le prophète et Pierre l’apôtre, ont bien compris cela : « Malheur à moi ! Je suis un homme perdu, je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures ». « Retire-toi de moi Seigneur parce que je suis un homme pécheur. » Et Éphésiens 2:12, 13, 19 viennent assombrir un tableau déjà peu reluisant. « C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme, souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde… vous qui étiez loin… des étrangers, des gens du dehors ». Telle était notre marche et telle est la marche de tous les hommes et femmes de ce monde sans Christ. À vrai dire, l’homme sans Dieu est un « zombie » ambulant. Face à la sainteté éblouissante et radieuse de Dieu, le publicain s’est écrié : « O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur » (Luc 18:13). Livrés à nous-mêmes, nous avions perdu le nord, tous logés à la même enseigne, comme des moutons de panurge (Romains 3:23), chacun suit sa propre voie. « Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne vissent pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4:3-4). Pire encore, ce n’est pas seulement que l’homme est désobéissant, au fait, il ne veut pas de Dieu et n’en éprouve aucun désir. C’est d’ailleurs ce qui lui attire la colère de Dieu. Par nature, l’homme est en inimitié avec Dieu dont il ne veut pas discerner la volonté (1 Corinthiens 2:14-16).
2. La marche présente et pratique dans le salut (2:8-10). « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions [y marchions] » (v.10). Les dix premiers versets de ce chapitre deux sont l’expression la plus sublime de l’Évangile. Face à la misère de l’homme, il y a la miséricorde de Dieu. Pas besoin d’aller au dictionnaire. La miséricorde, c’est la corde qui nous tire de la misère. Dans la version dite « Segond », notons à la fin du verset 3, les trois points de suspension (…), la conjonction et le contraste au v.4 : « mais Dieu… » (Cette seule expression suffit pour sauver le pécheur). Paul était complètement dépassé par ce qu’il s’apprêtait à écrire. Voyant la condition de l’homme et la solution de Dieu, il est resté sans voix (ou sans encre) qu’il a de la peine à articuler ou à coucher ce qu’il avait à dire. La résurrection de l’homme de sa vie passée est l’initiative de Dieu, c’est lui qui nous a rendus à la vie (v.5-7). Dieu est lui-même l’auteur du salut (Romains 5:8). Aucun homme aussi ingénieux que soit-il n’aurait pu accoucher ou concocter un si grand salut. De la disgrâce à la grâce, de l’inimitié à l’amitié et à l’intimité. Le macchabée est revenu à la vie, accepté et assuré. Le grain de poussière est devenu un prince. Au lieu que la moutarde nous monte au nez, ceci doit nous poussez à l’humilité. Emerveillons-nous de la grâce de Dieu en Christ. À présent, Christ est notre PAIX (2:14). Une paix acquise au moyen de son sang (Colossiens 1:19-20). Nous qui étions loin, il nous a rapprochés, Dieu est à proximité, à portée de main. Il nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour. Évidemment, pas question de travailler pour notre salut, mais à notre salut (Philippiens 2:12-13). Ce salut fut accompli une fois pour toutes par Christ (Hébreux 10:12). En nous sauvant, Dieu ne nous tourne pas dos, il a un plan pour nous et voudrait que nous y marchions (2:10). Il ne fait pas les choses à moitié. « Seule la foi sauve, mais la foi qui sauve n’est jamais seule » (Jacq. 2:26). Nous sommes son chef-d’œuvre (2 Cor. 2:14-16 ; 3:3), son ouvrage. Non, nous ne sommes plus les mêmes. Tout bon arbre produira de bons fruits, sachant que « … notre Sauveur Jésus Christ, s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres ». Un chrétien stérile n’existe tout simplement pas. Le Psaume 1 est très clair, il produit son fruit en sa saison. Sauvés pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les accomplissions. « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5:16).
À la lumière de l’œuvre de Dieu en nous, JE VOUS EXHORTE DONC…
3. La Marche digne ou marche continue et persévérante (4:1-6): « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée » (4:1). Une vie conséquente et cohérente. Soyons des faiseurs et non des diseurs. Être appelé chrétien est un grand honneur. Porte ton nom ou change de nom disait Alexandre le Grand à un de ses soldats insubordonné et poltron. Alors, sois Chrétien et vis comme chrétien ou change de nom. Même si nous vivions dans un monde pervers et luciférien, Paul nous appelle à vivre différemment (4:17-19). Pour pouvoir répondre aux exigences d’une telle marche, Paul nous en donne les ingrédients nécessaires, il exhorte et insiste là-dessus (4:1-3) :
- L’humilité : une vertu combien difficile car dès qu’on en parle, elle s’éclipse. « Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun » (Romains 12:3 ; Philippiens 2 :3-4). Combien c’est difficile de faire passer les autres avant soi dans un monde qui prêche que « la charité bien ordonnée commence par soi-même » ! Et pourtant, si la Bible en parle, c’est difficile, mais possible.
- La douceur : nous amène à maîtriser nos passions, à s’effacer afin de servir les autres. « L’insensé met en dehors toute sa passion, mais le sage la contient » (Proverbes 29:11). Être doux ne veut en aucun cas dire être mou. La douceur, loin d’être une faiblesse, est une force. « Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse » (2 Timothée 1:7). Le lion s’assagit, il devient doux comme un agneau. La douceur s’apprend de Christ (Matthieu 11:28-30).
- La patience : Dans un monde pressé, un monde de « haut débit », d’instantanéité et qui s’emporte facilement, nous sommes exhortés à y aller « mollo-mollo » car à chaque jour suffit sa peine. Le croyant en Christ encaisse et sait compter sur le Seigneur qui juge justement et à qui appartiennent la vengeance et la rétribution. « Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi » (Colossiens 3:13 ; 1 Pierre 2:21-23).
- L’amour : c’est la reine des grâces, et l’amour supporte tout (1 Corinthiens 13:7). Certainement qu’on en parle et le chante plus qu’on ne le pratique. L’amour n’est pas qu’un nom, c’est aussi une verbe (d’action).
Sachant aussi que nous sommes tous différents les uns des autres, nous sommes invités à vivre dans l’unité (déjà acquise par Christ) – dans la diversité et non dans l’uniformité – au moyen du minimum irréduisible, irréductible et indivisible des choses à croire. Pour la dignité de notre marche, l’apôtre nous cite sept (7) réalités éternelles et universelles d’unité – toute la divinité est représentée (4:4-6) :
- Un seul corps (1:23 ; 2:15-16 ) : L’Église (universelle comme locale) est un corps (vivant) dans lequel les vrais croyants sont liés et dépendants les uns aux autres (1 Corinthiens 10:16-17 ; 12:12-20 ; Romains 12:5). Ce serait une folie que de vouloir morceler le corps en « mille et un » morceaux. Dans ce corps, se retrouvent des hommes et femmes de tous bords, de toute langue, de toute tribu, de tout peuple, et de toute nation. Voilà ce qui fait la beauté de notre foi.
- Un seul Esprit : Le Saint-Esprit est Dieu, il donne la vie au corps et en maintient l’unité. C’est lui qui nous révèle la pensée de Dieu. « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8:9). Aucun chrétien n’est plus sauvé qu’un autre, et il n’y a pas de chrétien de seconde classe. Soit on l’est ou on ne l’est pas du tout !
- Une seule espérance : Il s’agit d’une espérance qui ne trompe point, d’une espérance vivante et glorieuse. « Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Romains 5:5).
- Un seul Seigneur : Il s’agit bien entendu de Jésus-Christ, le Seigneur de tous. Christ est indivisible (1 Corinthiens 1:13). « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé… » (Actes 16:31). Il est la tête du corps de l’Église. Dieu l’a donné pour chef suprême à l’Église.
- Une seule foi : « Or sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11:6). La foi est aussi un don de Dieu et non un crédo à réciter (Éphésiens 2:8-9), et elle est la même chez tous les vrais croyants en Christ. Il n’y a pas de chrétiens de seconde classe, et aucun chrétien n’est plus sauvé qu’un autre.
- Un seul baptême : Le Baptême est une cérémonie d’immersion d’une personne dans l’eau pour signifier sa mort au péché et sa résurrection pour marcher en nouveauté de vie, ayant obtenu la victoire sur le péché et sur la mort (par Jésus). Il n’ôte pas le péché, mais témoigne de l’union du croyant avec Christ par la conformité à sa mort et à sa résurrection et une rupture totale avec sa vaine manière de vivre d’autrefois. Cette cérémonie symbolise extérieurement et visiblement ce qui a déjà eu lieu et qui est déjà vécu intérieurement : le changement du cœur et le ferme engagement à suivre le Seigneur. Ce signe extérieur et visible confirme la conformité du croyant à Christ dans sa mort, et conforme à lui dans sa résurrection. Il est le signe commun (à tous les chrétiens), à l’image de celui du Saint-Esprit qui nous agrège à l’Église universelle, et est aussi la confession publique de notre appartenance à Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur au sein d’une église locale.
- Un seul Dieu et Père de tous : Même si Dieu est le Créateur de tous, il n’est cependant pas le Père de tous. Il est seulement Père des croyants authentiques, nés de Lui (Jean 1:12-13).
Unis à Dieu, nous pouvons être unis les uns aux autres.
4. La Marche dans et selon la vérité – (4:25-32). « Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur, c’est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées » (4:17). Un homme en règle avec Dieu peut aussi l’être avec ses prochains. Paul mentionne ici 6 marques de la nouvelle vie du chrétien (sous forme d’antithèses) :
1. Non au Mensonge (v25) # oui à la Vérité : Ce mal, ce vice (qu’est le mensonge) relève de notre vie d’antan. À présent, la vérité a pris le dessus. Vivons la vérité et disons la vérité (à tous). Le mensonge n’a jamais bâti un foyer, une maison, une amitié, une nation. La vérité (vertu sacrée), loin de nous diviser ou d’ériger un mur entre nous, doit plutôt nous rapprocher. Le mensonge appartient au Diable qui en est le père. Débarrassons-nous de ce vêtement obsolète et honteux. Seule la vérité affranchit et permet de gagner notre prochain.
2. Non à la Colère # oui au Pardon : La colère n’accomplit pas la justice de Dieu (v26-27), elle nous en sépare. Celui qui cultive la colère et la prolonge court un danger. Ne donnons donc pas accès à l’ennemi car il a plus d’un tour dans son sac et sait comment passer à travers les mailles du filet. La colère égare, enlaidit, domptons-là avec l’aide du Seigneur. Lorsque la colère redresse un tort fait à Dieu, elle est juste (Marc 3:5 ; Jean 2:13-17 ; Matthieu 21:12-13).
3. Au lieu du vol, # être Laborieux, Généreux, savoir partager (v28) : Il s’agit de travailler de ses forces car le travail libère et ennoblit. Ce n’est pas pour rien qu’il est dit que celui qui ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. La Bible n’encourage en aucun cas à la paresse, à l’oisiveté ou à la dépendance. Aux paresseux, elle les invite à aller à l’école des fourmis (Proverbes 6). Ce verset parle aussi de l’honnêteté dans les affaires. Non à l’usure et à la corruption ! Le vol, de toute façon, est proscrit par le huitième commandement.
4. En lieu et place de paroles malsaines, # S’édifier les uns les autres avec amour (v.29) : Nos propos doivent viser l’édification et non la destruction. Il n’est pas normal de passer notre temps à chercher des « poux » dans la tête des autres, à chercher « des poils dans l’œuf », à ne voir chez es autres que le « négatif », voyons aussi en eux ce qu’il y a de bon et de bien. Ne tombons pas dans le piège de « jeter le bébé avec l’eau du bain ». Sauvés par le sang précieux de Jésus, il doit quand même se trouver quelque chose de bien chez l’autre. Tirons-en profit au lieu de le « canarder » ou de décocher nos flèches contre lui. « Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun » (Colossiens 4:6). Rappelons-nous que c’est de la plénitude de nos cœurs que nos bouches parlent. « Éternel, mets une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres ! » (Psaume 141:3).
5. N’attristons pas le Saint-Esprit # (v30) : Le Saint-Esprit est hyper-sensible, et il est le gage de notre appartenance à Dieu. Dieu habite en nous par son Esprit (1 Corinthiens 3:16). C’est Dieu en nous et aussi pour nous.
6. Remplaçons l’amertume, la méchanceté, la rancœur, la malice, la ruse, la hargne et tous les vices par la courtoisie, la bonté, la compassion et le pardon (v31-32). Ayons encore pour modèle Christ.
5. La Marche dans l’amour (5:1-2): « … marchez dans la charité [l’amour], à l’exemple de Christ… » L’amour fait la différence entre notre foi et la religion des hommes. Notre « Dieu est AMOUR » (1 Jean 4:8, 16). « … n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité » (1 Jean 3:18). « La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure » (St Augustin). Aimer, c’est donner, c’est se donner, et c’est ce que Christ a fait. On peut donner sans aimer, mais on ne peut aimer sans donner, et la Bible dit : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné… ». Quel privilège avons-nous d’imiter Dieu ! (Matthieu 5:47). Au fait, il s’agit d’un présent continuel. Faites-le et continuez de le faire. L’amour est l’accomplissement de toute la loi de Dieu (Romains 10:13 ; Jean 13:34-35). Aimez le Seigneur Jésus-Christ, aimez les frères dans la foi, aimer le salut des perdus, avoir la passion des âmes. Celui qui n’aime pas est un meurtrier, et aucun meurtrier n’entrera dans le royaume de Dieu. A ceux qui se disent que c’est impossible d’imiter Dieu, Paul dit : alors imitez-moi, comme j’imite Christ (1 Corinthiens 11:1).
6. La Marche saine et sainte en toute pureté (5:3-14): « Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ! » (5:7-14 ; Jean 8:12 ; Matthieu 5:14-16), des saints (v.3). « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hébreux 12:14) ; des sages (v.15 ; Jacques 1:5)) qui n’ont point part aux œuvres infructueuses des ténèbres (5:11). Le péché nous séduit pour nous assassiner, Jésus nous attire pour nous sauver et nous protéger. Il y a des choses qui ne doivent pas être nommées parmi nous, ainsi qu’il convient à des saints (5:3).
7. La Marche sage (5:15-21) : Ne jouons pas à l’insensé ou au bouffon qui manquent de sagesse (Romains 13:12-14). « Prenez donc garde de vous conduire [marcher] avec circonspection… » Il s’agit d’être sur ses gardes, de ne pas se laisser distraire, d’éviter les pièges du Diable. Pour ceux qui pensent que le monde va en s’améliorant, Paul nous exhorte à racheter le temps car les jours sont mauvais. Résistons au lion rugissant, ne marchandons pas avec lui et tout dialogue est exclu. Soyons obéissants, saisissons chaque opportunité au profit de la gloire du Seigneur. Que nos progrès soient évidents à tous. « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair » (Galates 5:17).
8. La Marche au pas ou la marche du soldat (6:10-20 ; Philippiens 3:16) : Le combat du chrétien est un combat de chaque jour. « Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 Timothée 2:3). Dieu met à notre disposition une garnison, une poudrière, une forteresse. Revêtez l’ensemble de l’armure (c’est le mot panoplie) de Dieu. On ne fabrique pas ces armes, aucune usine de ce monde n’en a la licence, elles sont infalsifiables, elles nous sont données. Pas question de combattre à mains nues. Chrétien, avec de telles armes, tu ne peux être défait. Que faire ? Fortifions-nous (v.10-12) ; soyons fermes (v.11, 13-14) ; soyons prêts (v.14-17), persévérons dans la prière et prêchons la Parole avec hardiesse. Nos armes ne sont pas charnelles (v.12), mais spirituelles. « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses » (2 Corinthiens 10:4). Engagés dans ce combat sans merci et dans lequel il n’y a jamais de cessez-le-feu, Paul nous exhorte à revêtir cette armure complète constituée de 7 éléments afin de pouvoir résister (chacun d’eux aurait pu faire l’objet d’une étude à part) :
* La vérité pour ceinture : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité » (Jean 17:17). La Bible est si puissante qu’elle nous permet de discerner les tactiques du Diable, de les voir venir et nous permettre de « tuer le poussin dans l’œuf ». Cette ceinture n’est pas pour s’orner, mais pour s’armer (pour la réactivité d’action). Malheureusement, pour beaucoup, la Bible n’est que le livre « perdu » dont on va à la quête le dimanche ne sachant où l’on l’a casé. Ça c’est pour bon nombre de chrétiens du dimanche, par contre la majorité ne la lit même plus à plus forte raison de la rechercher (peut-être juste à l’occasion de Noël).
* La cuirasse de la justice : C’est Jésus notre justice. C’est lui qui protège tout notre être que ce soit nos parties vitales comme vulnérables (Philippiens 3:8-9). « Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et n‘ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Romains 13:14).
* L’Evangile de paix pour chaussure : ceci nous parle de promptitude, être toujours prêts, sachant que les difficultés ne sont que des opportunités. L’évangile nous protégera des brûlures, des piqûres et des morsures de l’ennemi. «… prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non… » (2 Timothée 4:2). De même que l’on se hâte à se chausser, de même hâtons-nous d’annoncer l’Évangile de paix.
* Le bouclier de la foi : Dieu lui-même n’est-il pas notre bouclier ! Il se met entre nous et l’ennemi et nous donne la protection optimale. « Mais toi, ô Éternel ! Tu es mon bouclier, Tu es ma gloire, et tu relèves ma tête » (Psaume 3:3). Notons à chaque fois qu’il est question d’une action de notre part. Il ne s’agit pas de croiser les bras afin que la victoire vienne de nulle part. Il faut revêtir, il faut prendre, il faut mettre, il faut avoir, il faut faire. Non à l’indolence, oui à l’action. Ce bouclier pare-balles et anti-missiles nous protégera de ses flèches de l’ennemi de nos âmes.
* Le casque du salut : Dieu est aussi le Dieu de notre salut. Ce casque protégera notre intelligence de toutes les sectes, des hérésies et nous permettre de connaître la saine doctrine de l’Évangile. Puisque le salut vient de lui, Jésus a la puissance de garder notre dépôt jusqu’à ce jour-là. Il n’est point question de perdre le salut. Bon, si c’est nous qui avions décidé pour lui, il va de soi qu’on pourrait changer d’avis en chemin ; mais si c’est son choix qui s’est porté sur une personne, nul ne la ravira de ses mains. Jésus n’a pas dit « je ne vous connais plus », mais « Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Matthieu 7:23).
* L’épée de l’Esprit : La Bible est incontournable. L’homme ne vivra pas de pain seulement. « Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins » (Esaïe 55:11). L’efficacité d’une épée ne se vérifie qu’après l’avoir dégainée, de même une Bible fermée ne sera d’aucune utilité. « La Bible est comme un lion. Qui songerait à défendre un lion ? Il suffit de le relâcher ; il se défendra tout seul » (C. Spurgeon). Alors, libérons la Bible, laissons-la agir !
* Les prières, les supplications et la persévérance : La plupart du temps, les expositeurs de la Parole de Dieu s’arrêtent aux six éléments, mais ce trio (last but not least) est capital. « La prière fervente du juste a une grande efficace » (Jacques 5:16). La prière et certainement le thème le plus prêché, mais le moins pratiqué. Il nous est dit de prier « sans cesse » et tout cela par l’Esprit. Sans être un va-t-en guerre, le chrétien va en guerre en maintenant le contact « radio » avec le Général divin.
Conclusion : « Que la paix et la charité avec la foi soient donnés aux frères de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ ! Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus Christ d’un amour inaltérable ! » (6:23-24).
Ces deux derniers versets nous donnent un résumé, un sommaire de toute la lettre :
° La Paix (1:2 ; 2:14-15, 17 ; 4:3 ; 6:15).
° La Charité ou l’amour (1:4, 15 ; 2:4 ; 3:17, 19 ; 4:2, 15-16 ; 5:2, 25, 28, 33).
° La Foi (1:5 ; 2:8 ; 3:12, 17 ; 4:5, 13 ; 6:16).
° La Grâce qui nous vient de Dieu. Tout est dit dans ces mots. De quoi avons-nous besoin d’autre ?!
Ayant reçu un si grand appel, il n’est point question de marcher dans la médiocrité spirituelle. Notre vocation céleste exige une marche céleste, une marche digne. Notre conduite, nos paroles, nos attitudes, nos habitudes révèlent nos personnes. « Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il [Jésus] a marché lui-même » (1 Jean 2:6).