Othniel, une image de Christ

Juges 3:1-11 : Othniel, une image de Christ

 Le livre des Juges a ce privilège d’être à la fois fascinant, perplexe et plein d’intrigues. Remarquable à plus d’un titre ! Mais n’allez pas un seul instant imaginer que c’est un livre lugubre, morose, sombre ou moche. Non, ce n’est pas un panorama de défaites, il y eut plus de paix durant l’époque des Juges que celle de la monarchie  (avec David et Salomon). Il couvre  ¼ de l’histoire de l’Ancien Testament. Ce qui en fait quand même un livre d’une grande et vaste  portée. On n’en disconvient pas, c’est un livre difficile pour des temps rudes et arides. Il nous parle du dégoût, de la répulsion que Dieu éprouve vis-à-vis du péché, car celui-ci engendre de lourdes conséquences. « Le salaire du péché, c’est la mort… » (Romains 6:23).

Qui l’eût cru ? Le peuple a abandonné, oublié Dieu, en servant d’autres dieux par laxisme spirituel et moral  (2:13), et par conséquent, Dieu les a livrés entre les mains de leurs ennemis  (2:20-23). Ça leur apprendra !

Loin d’être populaire, le livre est extraordinaire. Il peut-être salutaire de savoir que les événements du livre de Ruth ou « la Romance de la Rédemption » (une belle histoire) ont pris place durant le temps des Juges (Ruth 1:1-2; 4:1-3). Il ne fait pas de doute que le livre illustre nos vies. Peut-être c’est pourquoi nous lui sommes récalcitrants et réfractaires. Nous aussi, nous expérimentons des vies en dents de scie. Nous avons nos hauts et nos bas face aux vicissitudes et autres péripéties de la vie. Pécheurs invétérés par nature, par choix et par pratique, nous avons besoin d’un Juge (dans un sens littéral), mais surtout d’un Sauveur pour nous sortir du bourbier dans lequel nous nous sommes empêtrés. Les Juges (même s’ils sont ainsi appelés), ne sont pas des magistrats, mais des libérateurs, des messies, des sauveurs, des rédempteurs (Jg. 3:10 ; 6:34 ; 11:29 ; 13:25). Et, Jésus-Christ nous dit la Bible, joue chacun de ses rôles.

Le livre des Juges est unanimement reconnu pour ses sept apostasies (rébellion, éloignement de Dieu ou déclin spirituel), sept servitudes ou oppressions (car c’est à cela que le péché conduit), sept cris à Dieu pour implorer son secours (à la dure c.-à.-d. par la tristesse, la repentance et les supplications), sept délivrances (à salut) au moyen des Juges – quatorze sont listés tout le long du livre dont la moitié sont des chefs de file – mais peu importe le nombre – et sept temps de paix (de tranquillité et de rétablissement dans la foi). Ce qui leur est arrivé n’est pas simplement une histoire ou un conte de fées. Leur vie, leur expérience, leurs exploits devraient servir pour notre instruction afin d’appliquer nos cœurs à la sagesse et de posséder l’espérance que donnent les Écritures  (Romains 15:4 ; cf. 1 Cor. 10:6, 11). Soit dit en passant, SVP, ne pensez jamais que le livre est désordonné. Dieu est un Dieu d’ordre. Il n’y a rien de plus ordonné que la Bible. Le livre  est avant tout spirituel. Penser autrement, serait absurde et considéré comme crime de lèse-majesté !

Le livre s’ouvre sur la mort de Josué comme Exode s’ouvre sur celle de Joseph, et Josué qui commence avec la mort de Moïse, ainsi de suite dans tous les livres historiques (la mort est partout présente). Dans chaque cas, Dieu rappelle à soi son serviteur, il l’enterre, mais n’enterre pas Son œuvre. Moïse est mort, Josué est mort, mais Dieu est immortel. Nul n’est indispensable ! Dieu « seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’’honneur et la puissance éternelle. Amen ! » Certains accusent Josué de ne pas avoir formé de disciple ou de ne pas avoir laissé d’héritier (ou de successeur) comme ce fut le cas avec Moïse. Il n’y a pas un brin de vérité là-dedans, car à présent, mieux qu’un homme, ce serait toute une tribu qui serait au devant de la scène, et c’est d’elle que sortira le Messie tant attendu : « Juda montera » (Jg. 1:2).

 En parlant des Juges, il est important de se rappeler qu’ils ont trois fonctions principales : debout pour la vérité divine, délivrer le peuple de ses ennemis (c’était des guerriers)  et lutter contre le péché, l’idolâtrie et e compromise.

 Nous avions parlé tantôt du cercle vicieux dans la vie du peuple, un cycle presqu’infernal qui peut se constater dans chaque cas des Juges majeurs. En voici un exemple tiré de la période d’Othniel, le premier Juge (3:5-8).

 * Apostasie: Idolâtrie et compromise (3:5-7). Le péché ruine la vie du peuple.

* Opprimés pendant huit ans par le roi d’Aram (v.8) ; s’en suit la servitude.

* Ils crièrent ou supplièrent l’Éternel (v9.)

* Dieu vole à leur secours par Othniel, le juge pour leur salut (v.9).

* Ils expérimentent ensuite 40 ans de paix/tranquillité (v.11).

On peut se poser la question de savoir pourquoi Dieu les a livrés entre les mains de tous ces ennemis pour leur « faire leur affaire » ? Pourquoi se sert-il d’ennemis pour juger son peuple ? La réponse est évidente :

–          Qui aime bien châtie bien. C’est la preuve qu’ils lui appartiennent (Héb. 12:5-11), autrement on serait des enfants illégitimes. « Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime… » (Apocalypse 3:19).

–          Les mettre à l’épreuve (Jg. 3:1-2, 4; 2:21-22) ;

–          Apprendre à se battre (Jg. 3:1-2) – La vie chrétienne n’est pas un lit de roses sans épines ; dure, dure ! Les épices dégagent leur fragrance une fois écrasée. La foi brille aux éclats lorsqu’elle est testée. On ne peut se fier à une foi qui n’a jamais été testée et attestée. Un soldat qui ne va jamais à la guerre ne saura jamais comment combattre. Un arbre qui n’est jamais secoué par vent ne résistera pas aux intempéries.

–          Apprendre à obéir aux lois de Dieu (Jg. 3:4 ; cf. 2 :22). N’est-ce pas le but de la vie chrétienne !

 Sans plus tarder, voici donc le premier Juge d’Israël : Othniel, dans sa vie, ses actes et surtout dans le reflet qu’il nous renvoie de la personne de Christ.

 – Qui est Othniel (1:8-15 ; 3:7-9) : Fils de Kenaz, de la tribu de Juda, il est selon toute vraisemblance, le neveu de Caleb, son cousin ou son demi-frère, mais certainement pas son frère biologique (consanguin et utérin – père et mère) car selon Josué 15, Caleb est le fils de Jephunné. De plus, s’il était son frère comme tel, il n’aurait pu en même temps être gendre (puisqu’il s’est marié à Acsa, fils de Caleb). Le nom d’Othniel est étroitement lié à la ville d’Hébron (1:8-10) où Abraham a fixé ses tentes (Gen. 13:18; 18:1). Abraham, Isaac, Sarah, Rebecca, Jacob, Léa ont leur sépulcre à Hébron (Gen. 49:29-33). En effet, cette ville a été donnée en héritage à Caleb (Jos. 14:13). Quant à Othniel, il a grandi sous l’ombre de deux autres héros de la foi : Josué et Caleb (Dt. 1:36; Nombres 14:24) – les deux seuls à mettre les pieds dans la terre promise de la génération de ceux qui ont quitté l’Égypte.

– Son caractère (1:11-13): Avant même d’être appelé par Dieu comme Juge, il était un homme sûr et fiable, on pouvait compter sur lui. C’était un homme hardi et plein d’engagement. Il connaissait la Parole de Dieu, il s’en souvient, et agi en conséquence (Jos. 1:3). Face à un défi, il se porte volontaire comme le fera David plus tard devant Goliath (Jg. 1:12-13). C’est un guerrier. Par son obéissance à la volonté de Dieu, il a conquis et vaincu.

* C’était un homme consacré, mis à part (Jg. 3:9). C’est à cela que Dieu appelle tout chrétien.

* Rendu puissant comme son illustre aîné Caleb par la puissance du Saint-Esprit (Jg. 3:10). Impossible de vivre la vie chrétienne sans le Saint-Esprit. C’est de la rêverie ! (Romains 8:9).

* Fidèle dans ce que Dieu lui confiait. C’est le secret de toute avancée ou percée spirituelle (1 Corinthiens (4:1-2).

* Contrairement à ses concitoyens qui s’entremariaient aux non-croyants, des alentours, il a pris une croyante, issue du peuple de Dieu comme épouse, bannissant toute amitié avec les ennemis de Dieu. (Jg. 1:12-15 ; 3 :5-6). C’est une question d’obéissance à ce que dit la Parole de Dieu et non le coup de foudre. L’amour n’est pas aveugle, il obéit au doigt et à l’œil aux commandements de Dieu. Le mariage pour des chrétiens est toujours « dans le Seigneur », et non de se dire, « je l’aime, cela suffit » ! (2 Corinthiens 6:14-7:2).

 Au-delà de tous ces aspects, assez positives reonnaissons-le, nous voyons en Othniel des traits de Christ, un bel exemple, une merveilleuse image de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Nous en présentons cinq dans ce contexte, au regard des trois textes dans lesquels il est question de sa personne (Jos. 15:13-20 ; cf. Jg. 1:8-15 ; 3:1-11).

 1. Son nom (Josué 15:17): Les noms dans la Bible sont très significatifs. Il sn e sont pas donnés au hasard ou juste parce que c’est le dernier nom à la mode à la télé. Dans le cas d’Otniel, il n’a pas bafoué son héritage et l’espérance de ceux qui lui ont donné ce nom (comme le font bon nombre de nos jours). Othnia-elohim signifie Le lion/la puissance de Dieu. Dieu a suscité Othniel pour sauver le peuple (Jg. 3:7-9). Christ est appelé le Lion de la tribu de Juda. Il est notre Sauveur et puissant Seigneur.

 2. Son esprit/Sa puissance : 3:10 Cp. Is. 61:1-2; Luke 4:18-19. Jésus fut à tous égards revêtus de la puissance de Dieu, par son Esprit (dans sa conception, son ministère, sa résurrection, son ascension…)

 3. Sa mission (v16): Une mission bien précise : battre et prendre (Jg. 15:16). N’est-ce pas aussi ce pour lequel Christ est venu sur terre, donner sa vie en rançon de plusieurs et détruire les œuvres du diable (1 Jean 3:8). Christ a conquis pour s’approprier les âmes de ceux qui croiront en Lui. En Christ, nous avons en Christ plus grand qu’Othniel. Celui-ci n’a été Juge que sur Israël, alors que Christ est le Sauveur de son Église composée à la fois de Juifs et de Gentils. Le Diable a reçu le coup de grâce une fois pour toutes en attendant qu’il soit jeté dans l’étang de feu. « Dieu prouve son amour en ce que lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains 5:8).

 4. Son épouse (v16-17): Pour Othniel, ce fut le combat pour gagner le cœur de son épouse. Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu a aussi gagné le cœur de son Église. Et le prix (ou la dote), fut exorbitant : son propre sang. L’Église a été promise par le Père a son Fils (Jean 17:6). Tout chrétien authentique est un don du Père à son Fils unique, Jésus-Christ. Othniel a risqué sa vie pour gagner son épouse, Christ est allé plus loin, il a donné sa vie afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Il est venu pour son épouse, il a donné sa vie pour son épouse, et il revient pour son épouse.

 5. Son don (v18-19): Que veux-tu ? Imaginez qu’on vous pose une telle question ! Bartimée a reçu la même question. Elle demanda une source, elle reçut des sources (d’en-haut comme d’en bas). Bien au-delà de ce qu’elle a demandé. L’eau, c’est la vie, dit-on ? Le Seigneur Jésus-Christ, nous donne cette eau (cf. Jean 4; 7:37-39). Nous avons besoin de l’eau vive qu’est la Parole de Dieu, nous avons aussi besoin de la puissance du Saint-Esprit de Dieu (2 Corinthiens 1:22; Apocalypse 22:2, 17).

 Elle demanda : À notre tour, faisons de même. Demandez, cherchez, frappez nous dit le Seigneur (Matthieu 7:7). Dans l’original, le temps est présent continuel ou progressif. Continuez de le faire comme enfants de votre Père. Jadis, elle n’avait qu’un désert couvert d’euphorbes et de cactus, aussi aride que possible, mais à présent, elle reçoit un désert florissant d’un tapis vert et où l’eau coule. Implorons Dieu avec de bon mobiles et prions selon sa volonté (Phil. 4:6-7, 19 – le chéquier de la foi divine).

 « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint Esprit à ceux qui le lui demandent » (Luc 11:13). Dieu pourvoit aux besoins de Son people. Il nous remplit de Son esprit au moyen du fruit de l’Esprit.

 Othniel a fini son œuvre, et est mort (Jg. 3:11). Après huit ans d’oppression, voilà quarante ans de paix. Christ par contre est mort, mais est ressuscité le troisième jour d’entre les morts selon les Écritures. Il est vivant et le salut qu’il donne est éternel.

« Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! (Éphésiens 3:20-21).