Les Trésors de la Foi Mois de Mai

1er Mai

« Les montagnes et les coteaux éclateront de joie avec un chant de triomphe devant vous, et tous les arbres des champs y applaudiront » (Ésaïe 55:12).

QUAND notre péché est pardonné, notre plus grand sujet de peine prend fin et fait place à la plus vraie de nos joies. Tel est le bonheur quelle Seigneur répand sur ceux qui se sont réconciliés avec lui, qu’il semble déborder sur la nature et la remplir de ses accents. Il y a dans le monde matériel une musique latente que le cœur renouvelé peut en tirer, et sait transformer en harmonie sensible. La création est comme un orgue dont l’homme de la grâce connaît la clef et sur lequel il n’a qu’à poser la main pour faire éclater l’univers tout entier en un concert de louanges. Les montagnes et les coteaux, avec les choses grandioses de la nature forment la basse, tandis que les arbres des forêts et la création animée donnent la mélodie et le chant. Quand la Parole de Dieu produit des fruits au milieu de nous, et que des âmes sont sauvées, alors tout semble chanter autour de nous. Quand nous entendons les témoignages des nouveaux convertis, et les expériences des chrétiens plus avancés, nous nous sentons si heureux que nous ne pouvons que louer le Seigneur, et qu’il nous semble que les rochers et les collines, les bois et les champs répercutent nos notes joyeuses et font du monde un riant orchestre. Seigneur, je voudrais en ce beau jour de mai me joindre à cette symphonie universelle, et, ainsi qu’un pinson, chanter tes bontés et ta gloire.

2 Mai

« Celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle » (Galates 6:8).

IL peut sembler que semer soit une opération perdue, car c’est enfouir du bon grain dans le sol pour ne plus le revoir. Semer pour l’Esprit peut aussi paraître une chimère et un rêve ; il faut, pour cela, renoncer à soi-même, et en apparence, ne rien retirer. Mais si nous semons pour l’Esprit en nous étudiant à vivre pour Dieu, en lui obéissant, et en n’ayant que sa gloire en vue, nous ne travaillerons pas en vain. Notre récompense sera la vie, même la vie éternelle. Or, cette vie, nous l’avons dès que nous apprenons à connaître Dieu, que nous entrons en relation et sommes en communion avec lui. Cette vie coule comme une rivière qui va s’élargissant et s’approfondissant jusqu’à ce qu’’lle nous entraîne dans l’océan de la félicité infinie, où la vie de Dieu devient nôtre pour l’Eternité. Ne semons pas aujourd’hui pour notre chair ; « celui qui sème pour la chair moissonnera de la chair la corruption. » Mais avec une sainte ambition, vivons pour le plus élevé, le plus pur, le plus spirituel des buts, cherchant l’honneur et la gloire de notre Dieu saint dans l’obéissance à son Esprit de grâce. Quelle moisson admirable que celle de la vie éternelle ! Quelles gerbes de bénédictions et de félicité sans bornes nous allons recueillir ! Et pour nous, quelle fête joyeuse qu’une semblable moisson ! Ô Dieu, accorde nous d’être, par ta grâce, de ces heureux moissonneurs !

3 Mai

« Quand tu entendras au haut des mûriers un bruit comme des gens qui marchent, alors marche ; car alors l’Eternel sortira devant toi pour battre le camp des Philistins » (2 Samuel 5:24).

IL y a des signes de l’action de Dieu qui devraient nous émouvoir. L’Esprit de Dieu souffle où il veut et tu en entends le son. C’est alors le moment d’être d’autant plus attentif. Saisissons ces occasions précieuses et sachons en profiter. Nous avons à combattre les Philistins en tous temps mais quand L’Éternel lui-même marche devant nous, il y a de quoi nous rendre plus vaillants encore. La brise secouait le sommet des mûriers, et David et ses gens reconnurent ce son comme le signal de l’attaque ; et tandis qu’ils avançaient, l’Éternel lui-même frappa les Philistins. Oh, qu’aujourd’hui le Seigneur nous donne le moyen de parler à ceux qui nous entourent ? Soyons attentifs à savoir profiter des occasions qui se présentent. Qui sait si ce jour ne sera pas un jour de bonnes nouvelles, une saison de salut pour quelque âme ? Tenons notre oreille ouverte pour écouter le bruissement du vent et notre esprit libre et prêt à obéir au signal. Sa promesse est que, « alors l’Éternel sortira devant toi. » N’est-ce pas là un encouragement suffisant pour tenter l’entreprise ? Et du moment que le Seigneur marche devant nous, nous ne saurions rester en arrière.

4 Mai

« Toi, ô mon ennemie ! Ne te réjouis point sur moi. Si je suis tombée, je me relèverai ; si j’ai été couchée dans les ténèbres, l’Éternel m’éclairera » (Michée 7:8).

C’EST une personne foulée et opprimée qui parle ainsi. Noire ennemi peut éteindre notre lumière pour un temps. Mais il y a un sûr espoir pour nous auprès du Seigneur ; si nous nous contions en lui en restant intègres, notre temps d’abattement et d’obscurité sera de courte durée. Les insultes de notre ennemi ne sont que pour un moment. Le Seigneur changera bientôt son rire en pleurs et nos soupirs en chants de joie. Et si, pendant quelque temps, le grand ennemi de nos âmes vient à triompher de nous, comme il a triomphé d’hommes meilleurs que nous, prenons quand même courage, car dans peu nous vaincrons. Nous nous relèverons de notre chute. Le Seigneur, lui, n’est point tombé et il nous redressera. Nous ne demeurerons point dans les ténèbres, bien que nous ayons pu y passer quelque temps. Car notre Dieu, source de la lumière, ne tardera pas à faire luire sur nous un jour brillant. Ne désespérons ni ne doutons point. Un demi-tour de roue de plus, et le point qui, l’instant d’avant, touchait encore la terre atteindra le sommet. Malheur à ceux qui rient maintenant, car ils pleureront et seront en deuil, quand l’objet de leur vanterie sera changé en celui d’une honte éternelle. Mais heureux ceux qui pleurent saintement, car ils vont recevoir une divine consolation.

5 Mai

« L’Éternel, ton Dieu, ramènera aussi tes captifs et aura compassion de toi ; il te rassemblera de nouveau d’entre tous les peuples parmi lesquels l’Éternel, ton Dieu, t’avait dispersé » (Deutéronome 30:3).

LE peuple de Dieu peut, hélas ! Se vendre pour être captif du péché. C’est un fruit amer procédant d’une racine très amère. Quel esclavage, que celui d’un enfant de Dieu vendu au péché, dans les chaînes de Satan, et privé de sa liberté, de sa puissance dans la prière, de sa joie en son Dieu ! Prenons garde de ne pas tomber dans une semblable servitude ; mais, si peut-être nous y sommes engagés, ne désespérons pas. Nous ne pouvons pas rester captifs à toujours. Le prix payé par Jésus pour notre rachat est trop élevé pour qu’il nous laisse aux mains de l’ennemi. Mais le chemin de la liberté est : «Retourne à L’Éternel ton Dieu. » Là, où nous avons trouvé une première fois le salut, nous le retrouverons une seconde : au pied de la croix, en confessant notre péché. Ensuite, « écoutons la voix de l’Éternel notre Dieu, de tout notre cœur et de toute notre âme, en tout ce qu’il nous commande, » et notre esclavage cessera. L’esprit abattu et la tristesse de l’âme s’évanouissent, on l’a vu souvent, aussitôt que nous quittons nos idoles et que nous nous inclinons avec soumission devant le Dieu vivant. Pourquoi rester captifs ? Reprenons sans tarder notre droit de cité en Sion, et que le Seigneur nous ramène de l’exil.

6 Mai

 « Que ton cœur ne porte point d’envie aux pécheurs, mais adonne-toi à la crainte de l’Éternel continuellement. Car il y aura véritablement bonne issue pour toi, et ton attente ne sera point trompée » (Proverbes 23:17-18).

QUAND nous voyons prospérer les méchants, nous sommes portés à les envier, et quand nous les entendons s’égayer tandis que nous avons le cœur attristé, nous sommes tentés de croire que leur part est meilleure. Mais c’est là folie et péché. Si nous les connaissions mieux et si nous considérions leur fin, nous aurions bien plutôt pitié d’eux. Le remède contre cette envie, c’est de demeurer constamment et tout le jour dans le sentiment de la présence de Dieu, l’adoration et la communion avec lui. Une religion véritable portera notre âme dans des régions supérieures où notre jugement deviendra plus clair et nos désirs plus purs. Plus le ciel aura de part dans notre vie, moins nous nous attacherons aux choses de la terre. La crainte de Dieu déracinera les convoitises trompeuses. Nous porterons le coup de mort à l’envie en considérant avec calme la fin du méchant. Sa richesse et sa gloire ne sont qu’un vain étalage. Sa pompeuse apparence éblouit un moment, puis s’éteint. Quel gain a-t-il de sa prospérité, quand le jugement vient à l’atteindre, celui qui réussit dans le péché ? Mais l’homme de Dieu, au contraire, a pour fin la paix et la bénédiction, et « nul ne peut lui ravir sa joie. » Abandonne donc toute envie et recherche le vrai contentement d’esprit.

7 Mai

« Il ne demeurera rien de cet interdit en ta main, afin que L’Éternel revienne de l’ardeur de sa colère, et qu’il te fasse miséricorde, et qu’il ait pitié de toi, et qu’il te multiplie, comme il a juré à tes pères » (Deutéronome 13:17).

ISRAËL devait conquérir les villes païennes et détruire tout le butin, regardant ce qui avait été souillé par l’idolâtrie comme un interdit que le feu devait consumer. C’est avec la même rigueur que le chrétien doit traiter les péchés de toute nature. Nous ne devons laisser subsister quoi que ce soit de coupable. C’est une guerre à mort au mal, quelle que soit sa nature, et sous quelque forme qu’il affecte l’âme, le corps ou l’esprit. Cet abandon du mal, nous ne le regardons point comme un mérite au pardon mais comme le fruit de la grâce de Dieu, fruit qui ne peut ni ne doit manquer eu aucun cas. Lorsque nous en arrivons à n’avoir aucune complaisance pour nos péchés, c’est alors que Dieu nous fait éprouver sa miséricorde ; et quand nous sommes irrités contre le mal, Dieu cesse d’être irrité contre nous. Quand nous multiplions nos efforts contre l’iniquité, Dieu multiplie aussi ses bénédictions. Le secret pour croître dans la paix et la joie en Christ, c’est l’obéissance à cette parole : « Il ne demeurera rien de cet interdit en ta main. » Seigneurs purifie-moi de tout péché en ce jour ! La miséricorde, la compassion, la prospérité et la joie seront la part certaine de ceux qui rejettent le mal résolument et avec fermeté.

8 Mai

« Allez-vous-en à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable » (Matthieu 20:4).

QUI, même pour des personnes âgées et fatiguées, il y a encore de l’ouvrage dans la vigne de Christ. Bien que la onzième heure sonne, il veut encore nous employer. Quelle grâce ! Certes, tout vieillard devrait sauter de joie à cet appel. Quand les hommes sont avancés en âge, personne ne les prend à gage. Ils vont se présenter de boutique en boutique et de ferme en ferme ; les patrons secouent la tête à la vue de leurs cheveux blancs. Mais Jésus accepte les vieillards et leur donne de bons gages. Voyez sa bonté ! Fais, Seigneur, que tous les hommes âgés entrent sans délai à ton service. Mais Dieu donnera-t-il un salaire à ceux qui sont usés par les ans ? N’en doutez pas. Il dit qu’il vous donnera ce qui est juste, si vous travaillez dans son champ. Vous recevrez la grâce ici-bas et la gloire là-haut. Il vous donnera aide et joie présentes et repos à venir ; « force qui durera autant que vos jours, » et vision glorieuse à l’heure de votre mort. Tout cela, Jésus l’accordera abondamment à quiconque entre à son service, dans ses dernières, aussi bien que dans ses jeunes années. J’annoncerai cette grâce à tout inconverti, homme ou femme déjà vieux, priant le Seigneur de les bénir pour l’amour de Jésus, Puis je serai attentif à en découvrir, afin de leur faire connaître la bonne nouvelle.

9 Mai

« Certainement notre cœur se réjouira en Lui, parce que nous avons mis notre confiance en son Saint Nom » (Psaume 33:21).

SUR la plante de la foi pousse la fleur de la joie du cœur. Elle ne fleurit pas toujours tout d’abord, mais elle vient en son temps. Confions-nous en L’Éternel dans nos heures de tristesse, et au jour marqué, il répondra à notre confiance en nous donnant la joie du Seigneur pour fruit de notre foi. Le doute engendre la souffrance, mais la confiance amène la joie. L’assurance exprimée ici par le Psalmiste est, en réalité, une promesse dont une sainte confiance nous garantit l’accomplissement. Approprions-nous la donc. Si nous ne pouvons nous réjouir en cet instant, aussi sûr que le Dieu de David est notre Dieu, nous aurons lieu de le faire bientôt. Méditons sur le Saint Nom de ce Dieu, afin que nous ayons d’autant plus confiance, et que nous nous réjouissions d’autant plus sûrement. Il a pour caractère d’être saint, juste, miséricordieux, fidèle, invariable. Un Dieu semblable n’est-il pas digne de notre confiance ? Il est tout sage, tout-puissant, et toujours et partout présent. Ne pouvons-nous pas nous reposer sur lui avec abandon? Faisons-le dès maintenant et sans réserve. Jehova-Jiré pourvoira ; Jehova-Shalom enverra la paix, Jehova-Tsidkenu justifiera ; Jehova-Schamma sera toujours là, et avec Jehova-Nissi, nous vaincrons tous nos ennemis. Ceux qui mettent leur confiance en ton Saint Nom se réjouiront en Toi, Seigneur !

10 Mai

« De sorte que nous pouvons dire avec confiance: Le Seigneur est mon aide, et je ne craindrai point ce que l’homme pourrait me faire » (Hébreux 13:6).

PUISQUE Dieu ne nous laissera ni ne nous abandonnera point, soyons contents de notre part. L’Éternel est à nous : nous aurons donc toujours un ami, un trésor, un refuge. Avec une assurance semblable, nous pouvons être parfaitement indépendants des hommes. Sous cette haute protection, nous ne serons jamais tentés de nous courber devant nos semblables. Dieu est notre assurance et nous pouvons lever la tête. Qui craint Dieu n’a rien d’autre à craindre. Tenons-nous dans une sainte frayeur devant le Dieu vivant, et toutes les menaces dont pourra user le plus superbe des persécuteurs, n’auront pas plus d’effet sur nous que les sifflements du vent. L’homme ne peut plus, de nos jours, faire ce qu’il faisait à l’époque où l’apôtre citait ce passage. Les roues et les bûchers ne sont plus de mode maintenant et le Géant Pape ne peut plus brûler les hérétiques. Si les disciples de faux docteurs emploient la moquerie et le dédain, ne nous en étonnons pas ; car les enfants de ce monde ne peuvent aimer la semence céleste. Alors que faire ? Supportons le mépris du monde, il ne brise aucun membre. Dieu nous aide, ne craignons rien. Si le monde fait rage, laissons-le s’irriter ; mais n’en ayons aucune peur.

11 Mai

« Gad sera assailli par des bandes armées, mais il les assaillira et les poursuivra » (Genèse 49:19).

PLUSIEURS d’entre nous ont été comme la tribu de Gad. Nos adversaires ont été quelquefois fort nombreux et sont tombés sur nous comme une troupe. Ils nous ont d’abord battus et ont triomphé, mais ils ont montré par là que cette prophétie coi encore le peuple de Christ, qui, de même que Gad, doit être aussi assailli et souvent battu par une troupe ennemie. Cette défaite, nous ne l’éprouvons pas sans souffrance, et nous aurions lieu de désespérer si, par la foi, nous ne saisissions la bénédiction contenue dans les dernières paroles de Jacob: « il les assaillira et les poursuivra. » « Tout est bien qui finit bien, » dit-on. On ne juge pas du résultat définitif d’une guerre par les succès ou les revers des premières escarmouches, mais par l’issue de l’engagement final. Dieu donnera la victoire à la vérité et à la justice, en dernier lieu, c’est-à-dire d’une manière définitive et à toujours. Ce dont nous avons besoin, c’est de patience et de persévérance à bien faire, et d’une confiance assurée en notre glorieux capitaine. Il nous enseignera, comme à Ezéchiel, à endurcir saintement notre face comme un diamant, afin que nous puissions tout traverser, travail, persécutions et souffrances, jusqu’à ce que nous puissions nous écrier avec bonheur: « Bataille gagnée ! Victoire !   Alléluia ! » Croyons à sa promesse.

12 Mai

« Celui qui garde le figuier mangera de son fruit, aussi celui qui garde son maître sera honoré » (Proverbes 27:18).

CELUI qui cultive un figuier aura des figues pour sa peine, et celui qui sert un bon maître en reçoit de la considération comme récompense. Le Seigneur Jésus est le meilleur des maîtres, et c’est un honneur que d’être admis à faire la moindre chose pour lui. Le service de certains maîtres ressemble à la culture d’un arbuste sauvage qui ne rend que des fruits amers. Mais servir le Seigneur, c’est cultiver un figuier qui ne donne que les figues les plus douces. Son service est un délice ; il y a, à la longue, certitude d’avancement, et dans la réussite, on trouve bénédiction ; son salaire, c’est la gloire à venir. Nos plus grands honneurs, nous les recueillerons en la saison où les figues seront mûres, dans le monde à venir. Les anges, qui sont maintenant nos serviteurs, nous y porteront quand notre tâche sera terminée. Le ciel où est Jésus sera notre maison d’honneur, une béatitude éternelle notre portion d’honneur, et le Seigneur lui-même notre compagnon d’honneur. Qui peut imaginer tout ce que signifient ces mots : « Celui qui sert son maître sera honoré ? » Seigneur, aide-moi à te servir : et en même temps à laisser de côté tout désir d’être honoré, jusqu’à ce que tu m’honores toi-même. Que ton Saint-Esprit fasse de moi un patient travailleur et un humble serviteur.

13 Mai

« Je lui donnerai l’étoile du matin » (Apocalypse 2:28).

JUSQU’À ce que le jour vienne et que les ombres s’évanouissent, quelle bénédiction que de voir en Jésus « l’étoile du matin ! » Les journaux ont rapporté la réapparition de l’étoile de Bethléem. Et, informations prises, on a reconnu qu’il ne s’agissait que de « l’étoile du matin. » Mais, après tout, l’erreur n’était pas si grande. Mieux vaut voir Jésus comme le soleil ; mais quand nous ne le pouvons pas, qu’il soit pour nous comme l’étoile qui annonce le jour, et montre l’approche de la lumière éternelle. Si aujourd’hui je ne suis pas tout ce que j’espère être, cependant je vois déjà Jésus, et cela m’assure qu’un jour je serai semblable à lui. Voir Jésus par la foi, c’est déjà pour nous le gage que nous le contemplerons bientôt dans sa gloire et que nous serons transformés à son image. Et si je n’ai pas maintenant toute la lumière et la joie que je voudrais, je les aurai dans peu car aussi sûrement que je vois l’étoile du matin, aussi sûrement je verrai le jour. L’étoile du matin n’est jamais loin du soleil levant. Mon âme, le Seigneur t’a-t-il donné l’étoile du matin ? Tiens-tu ferme la vérité, la grâce, l’espérance et l’amour que tu as revus de lui ? Déjà alors, tu vois l’aube de la gloire qui s’approche ; et Celui qui te fait surmonter le mal et poursuivre la justice t’a donné ainsi l’étoile du matin.

14 Mai

 « Venez et retournons à l’Éternel ; car il a déchiré, mais il nous guérira ; il a frappé, mais il bandera nos plaies » (Osée 6:1).

LA méthode du Seigneur est de déchirer avant de guérir. Il le fait avec la main sûre du chirurgien, guidée par l’amour de son cœur paternel. Mais il brise avant de bander, sans quoi ce serait un travail incomplet. La loi précède l’Évangile ; et Dieu fait éprouver le sentiment du besoin avant d’y pourvoir. Es-tu écrasé par l’action convaincante et brisante de l’Esprit ? Où te trouves-tu dans cet esprit de servitude qui te donne la crainte ? Ce sont les salutaires préliminaires du pansement et de la guérison par l’Évangile. Ne désespère pas, pauvre cœur, mais viens au Seigneur avec tes plaies saignantes et tes noires meurtrissures. Lui seul peut te guérir, et c’est toute sa joie. C’est l’œuvre du Seigneur de bander les cœurs brisés, et il y est d’une habileté consommée et glorieuse. Donc, point de retard ; mais retournons à l’Éternel dont nous nous sommes éloignés. Présentons-lui nos blessures cuisantes, et supplions-le de terminer son œuvre. Le chirurgien fera-t-il une incision pour laisser son patient saigner jusqu’à en mourir ? Le Seigneur détruira-t-il notre vieille maison pour refuser de nous en construire une meilleure ? Et toi, mon Dieu, laisserais-tu de gaîté de cœur s’accroître la souffrance d’une pauvre âme tourmentée ? Non, Seigneur, cela ne sera pas dit de toi !

15 Mai

« Je le mettrai en une haute retraite, parce qu’il connaît mon Nom » (Psaume 111:14).

EST-CE à moi que le Seigneur s’adresse ainsi ? Oui, si je connais son Nom. Béni soit Dieu, ce Nom ne m’est pas étranger. Je l’ai éprouvé et je l’ai connu ; c’est pourquoi je m’assure en lui. Je connais son nom comme celui d’un Dieu qui hait le péché, car j’ai appris par la puissance convaincante de son Esprit, qu’il ne pactise pas avec le mal. Mais je l’ai aussi connu en Jésus-Christ comme le Dieu du pardon, car il m’a quitté toutes mes transgressions. Son nom est fidélité, et je le connais comme tel, car il ne m’a jamais abandonné, quoique mes peines se soient multipliées. Cette connaissance est un don de sa grâce, et pour cette raison même, le Seigneur nous accorde une autre grâce, celle de nous placer dans une haute retraite. C’est bien là grâce sur grâce. Si nous gravissons les hauteurs, notre position peut devenir dangereuse. Mais si c’est le Seigneur qui nous y place, cette position sera sûre. Il peut le faire en nous accordant une grande activité, une expérience consommée, le succès dans notre service, la direction même d’une œuvre. S’il ne le fait pas, il peut nous mettre, quand même, en une haute retraite par une communion intime avec lui, par une vue intérieure claire, une sainteté triomphante, une anticipation joyeuse de la gloire éternelle. Quand Dieu nous conduit dans ces lieux élevés, Satan ne peut pas nous en faire descendre. Que le Seigneur nous accorde cette grâce dès ce jour !

16 Mai

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5:7).

EST-IL juste que celui qui ne veut pas pardonner soit pardonné, et que celui qui ne donne rien aux pauvres soit soulagé dans ses besoins ! Dieu nous rendra suivant notre propre mesure, et ceux qui auront été des maîtres durs et des créanciers impitoyables risquent de voir le Seigneur agir durement avec eux. « Il y aura un jugement sans miséricorde pour celui qui n’aura pas usé de miséricorde. » Cherchons aujourd’hui à donner et à pardonner. Apprenons à porter et à supporter. Ayons de la bonté, de la tendresse et de la charité. Ne portons pas de jugements sévères sur la conduite des gens, ne leur cherchons pas de sottes querelles ; ne tirons pas non plus avantage d’eux et ne soyons pas difficiles à contenter. Nous voulons obtenir miséricorde soyons, nous aussi, miséricordieux. Pour avoir droit à la béatitude, remplissons-en la condition. N’est-ce pas un agréable devoir que d’être bon ? N’y trouvons-nous pas plus de douceur que dans la colère, l’indignation ou le manque de générosité ? Là même il y a déjà une bénédiction. Et obtenir miséricorde est une belle récompense. Seule, la souveraine grâce pouvait faire une promesse semblable. Nous ne quittons à nos semblables que quelques centimes, et le Seigneur nous quitte notre dette tout entière.

17 Mai

« Ceux qui sont intègres hériteront le bien » (Proverbes 28:10).

LE livre des Proverbes est aussi un livre de promesses. Les promesses devraient être passées en proverbes pour le peuple de Dieu. En voici une digne de remarque. Nous pensons habituellement aux biens terrestres comme réversibles ; ici il est parlé d’un héritage, c’est-à-dire d’une profession assurée. Cet héritage nous est garanti de telle manière que rien ne peut nous en priver. Nous pouvons dire que nous en avons dès maintenant la jouissance, car il est des biens dont nous avons déjà la pleine possession. Or qu’avons-nous déjà, actuellement ? Nous possédons le précieux sang de Christ qui nous donne la tranquillité de la conscience ; l’amour de Dieu pour nous qui reste invariable et inaltérable ; l’usage de la prière, par laquelle nous avons action sur le Seigneur en tout temps ; la providence de Dieu pour veiller sur nous constamment, et ses anges pour nous servir ; son Saint-Esprit pour nous sanctifier et demeurer en nous ; En fait « toutes choses sont à nous, les choses présentes et les choses à venir. » Christ est à nous ; et même la Trinité divine nous appartient. Alléluia. Arrière donc les craintes, les pleurs et les plaintes ; « car un héritage délicieux nous est échu, une belle possession nous est accordée. »

18 Mai

« Je vous remplacerai les années que la sauterelle vous avait dévorées » (Joël 2:25).

QUI, ces années perdues qui nous font soupirer nous seront rendues. Dieu est assez riche en grâce pour rendre les années qui nous restent à vivre aussi fécondes pour son service, que celles de notre inconversion, sur lesquelles nous portons deuil, ont été inutiles à sa cause. Les sauterelles de la mondanité, des retours en arrière, de la tiédeur, nous en venons à les considérer comme une terrible plaie. Si seulement elles ne s’étaient jamais abattues sur nous ! Le Seigneur, dans sa bonté, nous en a délivrés, et nous sommes maintenant pleins de zèle pour son service. Béni soit son nom ! Nos moissons de grâces spirituelles sont telles, que notre aridité d’autrefois est plus que compensée. Nos tristes expériences sont changées en fruits bénis et nous servent à en avertir d’autres. Nous sommes, par suite de nos anciens manquements, enracinés d’autant plus profondément dans l’humilité et la dépendance enfantine. Et la vigilance et la circonspection que nous avons acquises nous aident à rattraper plus sûrement le temps perdu. Ainsi, par un miracle d’amour, les années où le dévastateur avait tout dévoré peuvent nous être rendues. N’est-ce pas là une immense faveur ? Croyons-le, et vivons en conséquence et nous le réaliserons, comme Pierre, qui devint un homme beaucoup plus utile après que sa présomption eût été guérie par la découverte de sa faiblesse. Seigneur, aide-nous !

19 Mai

« Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras ma bouche » (Jérémie 15:19).

PAUVRE Jérémie ! Et cependant, pourquoi pauvre ? Le prophète qui pleure était un serviteur de choix et honoré de Dieu au-dessus de plusieurs. Mais, parce qu’il disait la vérité, il était détesté. La parole, si douce pour lui, était amère pour ses auditeurs ; pourtant il était accepté de Dieu. Il lui était commandé de demeurer dans sa fidélité ; et à cette seule condition le Seigneur continuerait de parler par lui. Il devait agir avec hardiesse et dans la vérité avec les hommes de son temps, afin de séparer parmi eux ceux qui voulaient marcher avec Dieu et obéir à ses ordres, de ceux qui s’opposaient à ses prescriptions. Le Seigneur l’encourageait en lui promettant qu’il serait sa bouche. Quel honneur ! Tout prédicateur et tout croyant ne le convoite-t-il pas ? Dieu parler par nous ? Quelle merveille ! Notre parole sera sûre, vraie, pure : elle sera puissante. Elle ne retournera pas sans effet ; mais elle sera bénie pour ceux qui la recevront, et ceux qui la repousseront le feront à leurs risques. Nous en nourrirons  plusieurs ; nous réveillerons celui qui dort, et appellerons les morts à la vie. Que cette promesse soit pour toi et pour tous les serviteurs du Seigneur !

20 Mai

« J’irai devant toi, et je dresserai les chemins tortus ; je romprai les portes d’airain et mettrai en pièces les barres de fer » (Ésaïe 45:2).

CETTE promesse est faite à Cyrus, mais elle s’adresse en même temps à tout vrai serviteur de l’Éternel. Allons seulement de l’avant et notre voie s’éclaircira. Les détours et les circuits de la ruse de l’homme et de la subtilité de Satan se redresseront pour nous, sans que jamais nous nous voyions forcés d’en suivre les lignes obliques. Les portes d’airain seront brisées, et les barres de fer qui les fixaient tomberont en pièces. Nous n’aurons besoin pour les renverser, ni du levier, ni du bélier. Le Seigneur lui-même fera des miracles, et des choses inattendues s’accompliront pour nous. Abandonnons nos lâches craintes pour marcher en avant et avec fermeté sur le sentier du devoir. Le Seigneur n’a-t-il pas dit « Je marcherai devant toi ? » Cessons de raisonner, et osons nous élancer droit devant nous. Il s’agit de l’œuvre du Seigneur ; il nous rendra capables, et écartera tous les obstacles. Il rompra les portes d’airain. Qui peut empêcher l’exécution de son plan et s’opposer à ses décrets ? Ceux qui servent Dieu ont des ressources infinies à leur disposition. Quoique fermé pour les forces humaines, le chemin est libre devant la foi. Quand Jéhovah déclare qu’il agira lui-même, comment pouvons-nous douter de Lui ?

21 Mai

« Quand les nuées sont pleines, elles répandent la pluie sur la terre » (Ecclésiaste 11:3).

POURQUOI craindre les nuages qui viennent noircir notre ciel ? Ils nous cachent le soleil un moment, mais ne peuvent l’éteindre, et nous le verrons briller dans peu. Ces nuages sombres sont chargés de pluie, et plus ils sont noirs, plus abondantes seront les ondées qui s’en échapperont. Comment avoir de pluie sans nuages ? Nos peines nous ont chaque fois amené des bénédictions et le feront toujours. Elles sont les sombres messagers de grâces bienfaisantes. Avant peu, ces nuées auront versé leur contenu, et l’herbe tendre se réjouira sous cette pluie fraîche. Notre Dieu peut nous abreuver de chagrin, mais il ne nous noiera pas dans sa colère : il nous rafraîchira plutôt de sa miséricorde. Les messages d’amour, souvent nous arrivent sous enveloppes à bords noirs, et si ses chariots grondent parfois sourdement, ils sont chargés de bienfaits. Sa verge bourgeonne de fleurs suaves, et de fruits exquis. Ne nous tourmentons pas du ciel noir, mais chantons plutôt, car les ondées d’avril nous apportent les fleurs de mai. Seigneur ! Les nuées sont la poussière de tes pieds. Au jour sombre et couvert, tu es près de nous. L’amour te contemple et se réjouit. La foi voit les nuages se déchargeant et faisant reverdir les collines et les plaines.

22 Mai

« Quand je marche au milieu de la détresse, tu me rends la vie ; tu étends ta main sur la colère de mes ennemis et ta droite me sauve » (Psaume 138:7).

S’IL semble affreux de marcher dans la détresse, cette marche est bénie, car une promesse spéciale lui est attachée. Et si j’ai une promesse, que devient cette détresse ? Qu’est-ce que le Seigneur m’enseigne ici ? Ce « tu me rends la vie, » m’annonce que j’aurai alors plus de vie, plus d’énergie, plus de foi. N’est-il pas vrai souvent, que la difficulté nous ravive, comme le fait une bouffée d’air frais quand nous nous sentons défaillir ? Devant la rage de mes ennemis et principalement du grand Ennemi, étendrai-je la main pour les frapper ? Non ; elle sera plus utile en travaillant pour le Seigneur. Du reste, à quoi bon, car mon Dieu déploiera son bras, plus puissant que le mien, et agira contre eux mieux que je ne le saurais faire. « La vengeance est à moi ; je la rendrai », dit le Seigneur. Par la main droite de sa puissance et de sa sagesse il me sauvera. Que puis-je désirer de plus ? Mon cœur, redis-toi souvent cette promesse et qu’elle te soit un sujet de confiance et de consolation dans tes tristesses ; prie pour qu’il te rende la vie, et laisse le reste entre les mains du Seigneur qui accomplira toutes les choses pour toi.

 23 Mai

« Car il délivrera le misérable qui criera à lui, et l’affligé, et celui qui n’a personne qui l’aide » (Psaume 72:12).

 LE misérable crie ; que peut-il faire d’autre ? Son cri est entendu de Dieu ; que lui faut-il de plus ? Que celui de mes lecteurs qui est misérable crie donc à lui, ce sera sa sagesse. Ne criez pas aux oreilles de vos amis, car même s’ils peuvent vous aider, ce ne sera que par le secours du Seigneur. Le plus sûr est d’aller droit à Dieu et de faire monter votre cri vers lui. Celui qui court droit au but est le meilleur des coureurs. Courez à Dieu et non aux moyens secondaires. « Hélas ! » dites-vous, « je n’ai ni ami ni secours ». D’autant mieux ; ce sont là deux bonnes raisons d’aller à lui. Votre double besoin sera votre double cause. Pour vos grâces temporelles mêmes, vous pouvez vous attendre à Dieu, car il s’occupe aussi des besoins temporels de ses enfants. Et pour les secours spirituels, de beaucoup les plus nécessaires, le Seigneur n’entendrait pas votre cri et ne vous donnerait pas aide et délivrance ? O pauvre ami, ton Dieu est riche ! Et toi qui es sans force, appuie-toi sur lui. Il ne m’a jamais fait défaut et il ne te manquera jamais. Viens comme un mendiant ; Dieu ne te repoussera pas. Viens sans autre excuse que sa grâce. Jésus est Roi, te laissera-t-il périr ? Peux-tu le croire ?

24 Mai

« Un seul d’entre vous en poursuivra mille ; car l’Eternel, votre Dieu, est celui qui combat pour vous, comme il vous en a parlé » (Josué 23:10).

POURQUOI compter les têtes ? Un homme avec Dieu est une majorité quand bien même ils seraient mille contre lui. II se peut que nos aides soient trop nombreux pour que Dieu puisse agir par leur moyen, comme ce fut le cas pour Gédéon qui accrut ses forces en diminuant ses combattants. Les armées de Dieu ne sont jamais trop petites. Quand il voulut fonder une nation, il appela le seul Abraham et le bénit. Pour vaincre le superbe Pharaon, il n’employa que Moïse et Aaron. Dieu s’est servi aussi souvent d’un homme seul que de troupes exercées conduites par d’habiles officiers. Tous les Israélites réunis en ont-ils battu autant que Samson tout seul ? Saül et ses armées ont frappé leur mille, et David ses dix mille. Le Seigneur peut donner à l’ennemi de grands avantages, et le battre en fin de cause. Si nous avons la foi, nous avons Dieu avec nous, et que nous peuvent les multitudes humaines ? Un chien de berger peut chasser devant lui un grand troupeau. Si le Seigneur t’a envoyé, mon frère, sa force accomplira avec toi son, plan divin. Repose toi donc sur cette promesse, et montre-toi courageux.

25 Mai

« L’Éternel t’ouvrira son bon trésor » (Deutéronome 28:12).

CECI est relatif à la pluie, que l’Éternel donnera en sa saison. La pluie est l’emblème des rafraîchissements célestes que le Seigneur est prêt à répandre sur son peuple. Oh ! Qu’une abondante ondée vienne arroser son héritage ! Volontiers nous croyons que ce trésor ne peut être ouvert que par un grand prophète comme Élie ; mais il n’en est pas ainsi, car cette promesse est pour tous, les fidèles d’Israël, c’est-à-dire pour chacun d’eux en particulier. Ami croyant, L’Éternel ouvrira pour toi son bon trésor. Toi aussi, tu peux voir le ciel ouvert, et y plonger ta main pour y prendre ta portion, même une portion pour tous les frères qui t’entourent. Demande ce que tu veux : si tu demeures en Christ et que ses paroles demeurent en toi, cela ne te sera pas refusé. Jusqu’ici, tu n’as point encore fait connaissance avec tous les trésors de ton Seigneur ; mais il les découvrira à ton esprit. Certainement tu ne jouis pas encore de la plénitude des richesses de son alliance ; mais il manifestera son amour à ton cœur et te révélera Jésus. Lui seul peut faire ces choses pour toi. Or voici sa promesse ; et si tu écoutes diligemment sa voix, en obéissant sa volonté, les richesses de la gloire en Jésus-Christ sont à toi.

26 Mai

« Vous servirez l’Éternel, votre Dieu, et il bénira ton pain et tes eaux » (Exode 23:25).

QUELLE promesse ! Servir Dieu est déjà en soi-même un délice. Mais quel privilège s’y ajoute, si sa bénédiction repose encore sur nous en tout. Les choses les plus ordinaires deviennent sanctifiées et bénies, quand nous-mêmes sommes consacrés au Seigneur. Le Seigneur Jésus prit du pain et le bénit : pour nous aussi, le pain que nous mangeons est un pain béni. Jésus bénit l’eau et en fit du vin : l’eau que nous buvons est infiniment meilleure qu’aucun des vins qui réjouissent les hommes ; chacune de ses gouttes porte avec elle une grâce. La bénédiction divine repose sur l’homme de Dieu eu toutes choses, et demeure avec Lui en tout temps. Et si nous n’avons que du pain et de l’eau ? Eh bien ! Ce pain et cette eau sont bénis. Le pain et l’eau, nous les aurons ; condition nécessaire, car il faut qu’ils existent pour que Dieu puisse les bénir: « Ton pain te sera donné et tes eaux ne te manqueront point » (Ésaïe 33:16). Avec Dieu à notre table, non seulement nous demandons une bénédiction, mais nous l’avons. Ce n’est pas à l’autel seulement, mais à table que nous la recevons. Il sert bien ceux qui le servent bien. Et cette bénédiction de la table n’est pas un dû, mais une grâce ; grâce triple en réalité : il nous accorde la grâce de le servir ; par grâce aussi, et pour ce service, il nous nourrit de pain ; et sa grâce, enfin, bénit encore ce pain.

27 Mai

« Si ces choses sont en vous, et qu’elles y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ » (2 Pierre 1:8).

SI nous voulons glorifier le Seigneur par une vie féconde, il est certaines choses qu’il nous faut posséder ; car, rien ne peut sortir de nous qui ne soit pas d’abord en nous. Commençons par la foi, qui est la base de toutes les vertus. Puis, appliquons-nous à y ajouter la vertu, la connaissance, la tempérance, la patience. Avec cela, il nous faut la piété et l’amour fraternel. Toutes ces choses produiront en nous, comme fruit de notre vie, une activité utile ; nous ne serons pas des théoriciens paresseux, mais des pratiquants réels de la Parole. Ces choses saintes ne doivent pas seule ment se trouver en nous, mais y abonder, sans quoi nous serons stériles. Le fruit est le trop plein de la vie, et il faut être plein, avant de déborder. Nous avons vu des hommes richement doués, et aux étaient offertes des occasions admirables, ne jamais faire aucun bien réel pour la conversion des âmes. Après mûr examen, nous avons conclu qu’il leur manquait certaines grâces absolument essentielles pour produire ce résultat. En vue d’une utilité réelle, des grâces valent mieux que des dons. Tel est l’homme, telle est son œuvre. Pour faire mieux, il faut être meilleur. Puisse ce texte suggérer une heureuse détermination aux professants stériles, et à moi-même en même temps.

28 Mai

« Cependant, tu as dit: Certainement je te ferai du bien » (Genèse 22:12).

VOULONS-NOUS vaincre le Seigneur par la prière ? Rappelons-lui humblement ses paroles. Notre Dieu est fidèle, et ne les rétractera jamais, ni ne les laissera inaccomplies. Il aime voir les siens l’implorer et le faire ressouvenir de ses promesses, attitude propre à raviver leur espérance et à vivifier leur foi. Sa parole, Dieu l’a donnée pour nous, et non pour lui. Son plan est arrêté, et il n’est pas besoin de lui rappeler son dessein de faire du bien à son peuple. Sa promesse n’est là que pour nous encourager et nous fortifier ; et son désir est de nous voir nous appuyer dessus, et lui dire : « Tu as dit ! » « Certainement je te ferai du bien, » est l’essence même de la grâce du Seigneur. Appuyez seulement sur le terme « certainement. » Il nous fera du bien, un bien réel, durable, rien que du bien, et toute espèce de bien, même le bien le meilleur, celui de nous rendre saints. Il nous traitera comme il traite ses saints. Bientôt il nous prendra pour être avec Jésus et tous ses élus ; n’est-ce pas là le bien suprême ? Avec une telle promesse, ne craignons pas la colère d’Esaü, ni celle de qui que ce soit. Si le Seigneur nous fait du bien, qui pourra nous faire du mal ? C’est son amour, c’est sa miséricorde Qui, chaque jour, nous comble de bienfaits ; Il nous prévient, et toujours nous accorde Bien au delà de nos meilleurs souhaits.

29 Mai

« Avancez en pleine eau, et jetez vos filets pour pécher » (Luc 5:4).

 Nous voyons par ce récit la nécessité de l’organisation humaine. Si, d’une part, la pèche est miraculeuse, cependant les pêcheurs, les bateaux et les filets sont utilisés. Pour le salut des âmes, Dieu emploie des moyens et se plaît à sauver par le ministère de ses serviteurs. Il pourrait assurément se glorifier en agissant sans instruments, mais son plan est de se magnifier sur la terre par la mise en œuvre des choses terrestres. En eux-mêmes, les moyens sont cependant absolument impuissants. « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre. » Les pêcheurs étaient-ils des gens inexpérimentés ? Leurs filets étaient-ils en mauvais état ? Non : c’étaient des hommes du métier ; ils avaient travaillé toute la nuit. Le poisson était-il rare dans le lac ? Pas davantage, puisque dès l’arrivée du maître les filets se remplissent. Mais les moyens sont inefficaces sans la présence de Jésus « Hors de moi vous ne pouvez rien faire. » Dès que Jésus est assis dans la barque, le poisson est amené par une puissance mystérieuse. Quand Christ est proclamé dans l’Église, sa présence agit comme une puissance d’attraction. « Quand j’aurai été élevé, dit-il, j’attirerai tous les hommes à moi. » Allons, aujourd’hui avec lui à la recherche des âmes, regardant avec foi et sérieuse attention. Travaillons jusqu’à la nuit ; ce ne sera pas en vain, car celui qui nous dit de jeter le filet, le remplira lui-même.  

30 Mai

« Même je vous dis que vous verrez ci-après le Fils de l’homme assis la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel » (Matthieu 26:64).

SEIGNEUR, quel abaissement pour toi que de te tenir devant tes persécuteurs comme un criminel. Cependant les yeux de ta foi plongeaient au delà de l’humiliation présente jusque dans ta gloire future. Que de choses dans ce : « Ci-après ! » Je voudrais, Seigneur, t’imiter dans cette sainte pénétration de l’avenir, et du sein de la pauvreté ou de l’affliction, de la maladie ou du mépris, sa voir dire aussi « Ci-après. » Au lieu de la faiblesse, tu as maintenant la puissance ; au lieu de la honte, la gloire ; au lieu de la moquerie, l’adoration. Ta croix n’a pas terni l’éclat et la splendeur de ta couronne. Les épines n’ont rien fait perdre à ton visage de sa beauté. Tout au contraire, tu es exalté et honoré en raison de tes souffrances mêmes. C’est pourquoi, donne-moi, ô Jésus, de reprendre courage en pensant à « ci-après. » Je voudrais oublier les tribulations du présent pour penser au triomphe à venir. Aide-moi, et accorde-moi l’amour et la patience que tu avais, afin que quand je suis méprisé à cause de ton nom, je ne sois point ébranlé, mais que je pense d’autant plus à « ci-après, » et moins au jour présent. Je serai bientôt avec Toi pour contempler ta gloire ; c’est pourquoi je n’ai point à rougir de compter avec assurance et du fond de mon âme sur le « ci après. »

31 Mai

« Vous aurez des afflictions dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 26:33).

LA parole de mon Sauveur est vraie aussi en ce qui concerne les afflictions, et je dois en avoir ma part, c’est hors de doute. Tant que je serai couché sur l’aire, le fléau ne sera point suspendu au mur, ni mis de côté. Comment pourrais-je me trouver bien chez moi en pays ennemi, joyeux en exil ou à l’aise dans le désert ! Ici-bas n’est point le lieu du repos ; mais celui de la fournaise, de la forge et du marteau. Et mon expérience concorde en ceci avec la promesse de mon Dieu. Mais je remarque qu’il me dit de prendre courage. Hélas ! Je me sens bien plutôt enclin à l’abattement. Mon esprit est accablé dès que je suis fortement éprouvé. Mais j’ai tort de céder à ce sentiment. Le Seigneur m’ordonne de prendre courage et je ne me laisserai point abattre. Et quel argument emploie-t-il pour m’encourager ? Sa propre victoire. Il dit : « J’ai vaincu le monde. » Ses combats à lui ont été bien autrement rudes que les miens. Je n’ai pas encore résisté jusqu’au sang. Comment donc désespérerais-je de vaincre ? Vois, mon âme, l’ennemi a déjà été défait une fois. Je combats donc un ennemi battu. O monde, Jésus t’a déjà vaincu, et en moi, par sa grâce, il te vaincra encore. C’est pourquoi je prendrai courage et je chanterai un hymne à mon Seigneur victorieux.